J’ai commencé le roman un dimanche après-midi et je l’ai terminé le lendemain, bien confortable dans une grosse robe de chambre (merci Jen) sur le bord d’un feu au spa. Je l’avoue : j’ai été chamboulée. Dès que j’ai refermé le livre, je savais que j’allais me souvenir de celui-ci longtemps et que j’allais le proposer à toutes les personnes qui me demanderaient des suggestions de livres.
J’adore Rose-Aimée Automne. Je l’ai connue grâce à Urbania, j’ai toujours aimé sa manière de s’exprimer. Pour vrai, j’ai rarement autant adoré écouter une personne parler, elle me fait vraiment capoter. Par la suite, il y a eu les émissions sur MATV et à VRAK. Toujours aussi impressionnée par elle, j’ai sauté 2 pieds de haut quand j’ai vu passer la sortie de son premier livre! Ben voyons. Quand je me suis informée sur celui-ci, j’ai tout de suite été accrochée. Un livre avec des témoignages de plusieurs personnes, dont Rose-Aimée, sur l’identité. De toutes sortes. Il fallait que je lise ce livre, chose que j’ai faite, sinon je ne serais pas en train d’écrire ces lignes!
Mon père est malade depuis toute ma vie. J’ai donc, tout comme elle, passé ma vie à me demander quand mon père allait mourir. Je regardais attentivement s’il respirait quand il dormait sur le divan, chaque coup de fil à des moments inhabituels me donnait un immense frisson. Mon père est encore en vie aujourd’hui, après plus de 20 ans de batailles et plusieurs cancers. C’est incompréhensible, mais il est encore là et c’est tout ce qui m’importe. Contrairement à elle, mon père ne m’a jamais imposé de personnalité, mais, encore aujourd’hui, j’ai l’impression de vivre dans l’ombre de sa maladie. Mais bon, ça, c’est un tout autre sujet.
Le livre de Rose-Aimée c’est plus que des témoignages sur l’identité, c’est aussi des histoires différentes, avec du triste et de la douleur. Des enfances pas faciles, avec des parents exigeants, absents, non-responsables, de l’abus, des expériences lourdes. C’est tout ça. Survivre au suicide de camarades du secondaire, faire le deuil de la vue. Ce sont des témoignages forts qui font réfléchir et qui ne peuvent faire autrement que nous toucher profondément.
Ton absence m’appartient, c’est un ouvrage qui donne du sens. Rose-Aimée sait mettre sur papier les paroles des gens, leurs vécus, leurs émotions. Lire ce livre m’a fait comprendre plusieurs choses sur moi-même! Le livre est disponible depuis février dernier en librairie et je vous le conseille fortement!
Je vous laisse avec la description de la préface, parce que ça décrit parfaitement le livre :
« J’étais son unique fille, j’allais devenir son projet. L’expérience devait durer deux ans ; contre toute attente, elle s’est étendue sur quatorze années. Ce qui suit n’est pas un joli conte. C’est une enfance en accéléré, une vie de maniaque. Un quotidien orchestré par un tendre égocentrique qui me laisserait plus démunie que je ne saurais l’avouer. »
Rose-Aimée Automne T. Morin a perdu son père quand elle avait seize ans. Atteint d’un cancer, il s’était donné une mission avant de mourir : faire de sa fille la femme qu’il considérait comme parfaite. Une féministe affirmée, égoïste, cultivée, dérangeante. L’auteure comprend aujourd’hui qu’elle s’est fait imposer une personnalité dans l’urgence et, dans cet essai intime, tente de saisir l’héritage laissé par son enfance effrénée. Mettant ses talents de portraitiste au service de sa quête de sens, elle interroge également six personnes qui ont elles aussi grandi dans un cadre hors de l’ordinaire.
Un ouvrage coup-de-poing sur l’identité, porté par une écriture d’une grande vulnérabilité.
Bonne lecture!