Pour lire les précédentes chroniques, c’est ICI.
Lorsque j’ai chuté sur la glace, il y a maintenant 5 mois, j’ai cru que c’était un accident banal, que j’avais une petite entorse et que ce n’était qu’une douleur passagère.
Ensuite à l’hôpital, même après le diagnostic de fracture, j’étais certaine que j’allais éviter l’opération.
Le lendemain de l’opération quand le médecin m’a donné une convalescence 6 à 8 semaines, je croyais que je serais sur pied et au travail au jour 1 de la semaine 9.
Je croyais qu’en commençant la physiothérapie et l’ergothérapie, je progresserais rapidement et je pourrais reprendre mon niveau de forme physique d’antan. Je croyais que je ne prendrais pas trop de poids, que je ne perdrais pas toutes mes capacités cardiovasculaires et que je pourrais recommencer à donner des cours de Zumba et courir après les cocos dont je m’occupe au travail sans que rien y paraisse.
Je croyais que je pourrais revenir au travail comme si je n’étais jamais partie et que je retrouverais mes marques après quelques heures, dès mon retour.
J’étais ben naïve.
Ce n’est pas ça pantoute qui s’est passé.
Et maintenant, je vais devoir vivre le reste de ma vie avec 10 vis et une plaque à l’intérieur du pied. Je suis rendue à la 20e semaine de convalescence, mon cardio est quasi inexistant, j’ai pris 10 livres, et je ne suis toujours pas capable de recommencer à courir.
Et selon le médecin, tout ça est normal.
Et je suis censée revenir comme avant.
Mais j’ai de la difficulté à croire que je vais y arriver.
Mon corps a ses limites quand même. Comment tout peut revenir à la normale quand la mécanique de mon pied est à jamais changée?
Maintenant, ce n’est plus juste sur mon humeur et ma tête que la température va agir, mais aussi sur mon corps. Il paraît que je pourrai sentir avant tout le monde la pluie et l’humidité, et que je serai encore plus fiable que les sites de météo. Après l’épisode de pluie verglaçante vécu la semaine passée, je peux le croire puisque j’ai ressenti plus d’inconfort pendant ces deux jours que lors des derniers mois.
J’ai tout à recommencer côté remise en forme et ça, ça me déprime au plus haut point. J’ai tellement travaillé fort il y a 8 ans quand j’ai pris un virage santé et que l’entraînement est arrivé dans ma vie. Je sais tout ce que ça implique. C’est toute une montagne à gravir, je le sais, je suis passée par là. Et maintenant que j’ai dégringolée jusqu’en bas, que mon corps est plus âgé, plus fatigué, on dirait que j’ai un peu moins de motivation à repasser à travers tout le processus pour retrouver le chemin du sommet. Surtout que de grimper à nouveau la même montagne, ce n’est pas particulièrement attrayant quand t’es le genre de fille à jamais vouloir revoir le même paysage d’un voyage à l’autre.
J’ai repris le travail, sans toutefois avoir retrouvé le feu sacré pour ma profession. Cependant, le désir de réorienter ma carrière était déjà entamé avant mon accident. Il s’est confirmé après ces quelques semaines à la maison.
En ce moment, je suis pas mal dans la confusion.
Et dans l’acceptation des limitations avec lesquelles je devrai composer pour les prochains mois.
À suivre…