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Hey, long time no talk…
Et pourtant, j’ai l’impression que c’est comme si c’était hier que ma vie a basculé sur une plaque de glace.
Aujourd’hui, ça fait exactement 1 an.
Le 19 novembre 2018, j’ai glissé dans le stationnement de mon travail et la vie m’a fait comprendre à quel point il est facile de déraper au sens propre comme au figuré.
J’ai passé la dernière année dans un état digne du brouillard. Avançant à tâtons dans un climat froid et humide où des parcelles de soleil arrivaient m’aidant à avancer, certains moments.
Le retour au travail à temps plein a été difficile. Ça l’est toujours d’ailleurs.
Tous les matins et tous les soirs, mon corps de 37 ans me donne l’impression d’en avoir le double. Il me laisse un sursis pendant quelques heures parmi les 8 où je dois être opérationnelle et motivée. Les antidouleurs ont quitté ma pharmacie pour laisser place à l’acétaminophène à l’occasion et aux crèmes analgésiques qui réchauffent les muscles, efficaces une fois sur deux. Je tente d’apprendre à vivre avec mes nouvelles limitations parce qu’on m’a clairement laissé entendre qu’elles n’étaient pas près d’aller embêter quelqu’un d’autre.
À ce stade-ci, mon dossier n’est toujours pas fermé auprès de la CNESST. Mon orthopédiste continue d’investiguer afin de comprendre pourquoi mon mal perdure, et ce, même si elle m’a dit qu’il faudrait près d’un an avant d’espérer une guérison complète.
Je te confirme que je ne suis pas guérie.
Mais ça va. Il y a des personnes qui sont vraiment plus mal en point que moi.
Je ne pensais pas dire ça un jour, mais je suis presque nostalgique du temps où j’étais confinée à la maison.
Si on fait exception de la douleur et des limitations imposées par ma condition à ce moment-là, j’aurais tort de dire que j’ai été complètement malheureuse pendant cette période.
Ce temps d’arrêt, bien que non planifié, m’a fait beaucoup de bien. C’est avec le recul que je m’en rends compte. Oui, les premières semaines ont été pénibles, mes précédents textes l’ont bien prouvé, mais par la suite, je me suis créé une petite routine dans laquelle j’ai trouvé du réconfort et un certain bonheur.
Oui, j’étais heureuse de ne pas avoir à sortir au froid pour démarrer ma voiture les matins noirs et glacials de janvier et février. J’embrassais mes hommes qui partaient pour le travail et l’école, et je retournais au chaud dans mon lit regarder Gossip Girl. Maintenant que novembre, mais surtout l’hiver frappe à notre porte, je sais que je trouverai les prochains mois plus difficiles.
J’étais heureuse d’écrire, toujours écrire. Je m’ennuie tant de ces journées complètes passées à travailler sur mes textes, sur Folie Urbaine, sur mes projets personnels. Je crois que c’est ce qui me manque le plus depuis mon retour au travail ; le temps de travailler sur mes VRAIES passions.
J’ai repris la routine qui m’essouffle. Celle qui fait en sorte que j’arrive à la maison le vendredi soir complètement à plat et qui me donne le blues du dimanche soir parce qu’il revient trop vite. J’ai repris ma vie exactement où je l’avais laissée. Le corps plus magané, l’esprit un peu plus tourmenté par ce que j’ai traversé et par les réflexions que cet arrêt a provoquées en moi.
Une année plus tard, les choses ont quelque peu changé.
J’ai une nouvelle collègue de travail qui m’aide à retrouver cette passion que j’ai perdue quelque part avant mon accident et qui n’a toujours pas refait surface. J’ai consolidé mes liens avec mon fils et mon chum parce que des événements comme ça, ça rapproche une famille. J’ai réalisé qu’écrire était un besoin vital, que je devais continuer de mettre ça en priorité dans ma vie si je voulais m’accomplir professionnellement.
Une année plus tard, je peux presque affirmer que je suis tombée pour une bonne raison et que ça aura été bénéfique sur plusieurs points.
Ça m’aura pris 365 jours pour le réaliser.
Je peux définitivement tourner la page et espérer fermer le dossier médical dans un proche avenir.
Merci d’avoir été là. Du début jusqu’à la fin.