La fois où je me suis mise au défi

La fois où… je me suis mise au défi de ne pas m’acheter de vêtements pendant 3 mois.

Je sais, je sais.

C’est peut-être un défi futile aux yeux de certains.

Mais pas pour moi.

J’A-D0-RE magasiner des vêtements, j’adore la mode et l’un de mes rêves serait de ne pas reporter deux fois le même ensemble dans une même année.

Je suis totalement accro aux vêtements. Je dois avoir vu trop souvent Clueless, ce film culte de mon adolescence où Cher possède une garde-robe interactive connecté à son ordinateur à qui elle demande de lui choisir ses tenues pour aller en classe. Le rêve !

Pour ma défense, je dois dire que j’achète la plupart de mes vêtements dans les friperies comme le Village des Valeurs où je fais toujours des trouvailles extraordinaires pour une fraction du prix et lorsque je vais en boutiques, je me contente du rayon des soldes. J’essaie d’acheter intelligemment, même si je dois avouer que ma garde-robe déborde (mon chum a dû s’acheter sa propre commode) et que je proclame un peu trop souvent que je n’ai rien à me mettre.

La meilleure journée de l’année pour moi, après Noël évidemment ? Le Black Friday, ce vendredi de novembre où les soldes atteignent des sommets inégalés et où je m’offre une virée magasinage digne de la plus grande accro du shopping.

Cette année encore, j’allais profiter d’une journée de congé pour prendre d’assaut le centre commercial pour effectuer mes achats des Fêtes et me gâter. Par contre, cette année, j’ai eu envie de me lancer un défi avant de le faire.

Étant de plus en plus consciente que l’industrie du vêtement est la deuxième plus grande source de pollution au monde, j’ai voulu me pencher un peu plus sur la question cette année.

Je me suis donc lancé le défi de ne pas m’acheter de vêtements pendant 3 mois. Aucun vêtement, pas même des sous-vêtements.

Si le premier mois a été facile, puisque je venais de faire le plein de vêtements d’automne grâce à mon mandat d’ambassadrice des boutiques Pentagone, les choses se sont corsées à partir du deuxième mois. Étant abonnée à toutes les infolettres de mes boutiques préférées, j’ai dû effacer les courriels rapidement tous les jours pour ne pas me laisser tenter. Et, c’est souvent en période de restriction, qu’on réalise à quel point certaines chaînes de magasins peuvent être excessifs ou disons-le, carrément agressantes dans leur approche marketing. Ardene remporte la palme avec ses courriels quasi quotidiens.

Instagram est aussi devenu une source de tentation puisque la plupart des personnes que je suis sur le célèbre réseau social sont des blogueuses mode qui m’inspirent avec leurs outfits. Rien pour aider ma cause, je l’avoue.

Je tiens bon pendant le 2e mois et je n’achète rien. Je ne dépense qu’à la pharmacie pour du maquillage et chez Ardene (tiens dont !) pour des boucles d’oreilles (mais je considère que ça ne compte pas comme des vêtements, alors mon défi est intact).

Au début novembre, je commence à trouver le temps vraiment long. Mes amies s’achètent de nouveaux vêtements, elles. Les infolettres reviennent en force avec leurs soldes avant le Black Friday, je suis certaine que c’est une conspiration pour me faire craquer.

Une soirée au Shwap Club, le 6 novembre, m’aide à tenir le coup. Si tu ne sais pas encore ce que c’est, je te conseille de lire CECI. C’est le meilleur moyen pour m’aider à tenir le coup jusqu’à la fin de mon défi qui est prévu pour le 23 novembre.

Le moment le plus difficile survient quelques jours plus tard lorsque Geneviève, une collègue de travail, m’envoie la photo d’un coton ouaté de la compagnie locale Boutique au carré. Gros coup de cœur mutuel pour sa couleur vert forêt et son inscription minimaliste qui dit coffee and Christmas music. En plein notre style à toutes les deux.

S’ensuit un véritable débat dans ma tête.

Ou plutôt une seule question : Je l’achète-tu ?

Est-ce que je me laisse tenter par un achat qui encourage au moins le commerce local et je perds mon défi ? Est-ce que je me raccroche au fait que le chandail est quand même cher pour mon budget et que je ne bois même pas de café alors l’inscription sur le chandail ne s’applique même pas à moi ?

Mon cœur et ma raison ont débattu furieusement.

J’ai failli flancher en me disant : « Ah pis tant pis, je travaille fort, je le mérite, je me gâte et c’est un défi qui n’implique que moi alors je serai la seule déçue de ne pas le réussir. »

Je me suis ressaisi en me disant : « Le chandail ne va pas disparaître, je pourrai toujours l’acheter à la fin de mon défi, t’es pas le genre de fille à renoncer à un défi, t’as juste à ne plus y penser. »

Geneviève a finalement acheté le chandail, seule. Et j’aurai certainement un pincement au cœur chaque fois qu’elle le portera au travail.

Le 19 novembre au matin, j’entame ma semaine comme d’habitude. À 4 jours du Black Friday, je suis prête à affronter ma dernière semaine de défi, avant de me lancer dans mon marathon de magasinage.

La vie en a décidé autrement. Il m’est arrivé CECI.

Mais l’important, c’est que j’ai réussi mon défi.

Et que je me suis quand même acheté des vêtements au Black Friday.

Et tu sais quoi ?

Je compte bien relever le défi à nouveau.

Photo de signature pour Jennifer Martin.

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