La place des femmes dans la chasse et la pêche

Le domaine de la chasse et la pêche a longtemps été un monde d’hommes. On entend souvent l’expression « être veuve de chasse », expliquant que le conjoint part pour un séjour dans le bois alors que la femme reste à la maison. Pourquoi ne pas inverser l’idée et dire plutôt « être veuf de chasse »? Ou encore mieux, et si les femmes accompagnaient leur conjoint à leur séjour de plein air?

Je me rappelle des histoires de pêche de mon grand-père quand j’étais toute petite. Il avait des étoiles dans les yeux quand il me racontait ses anecdotes. Depuis, j’ai toujours voulu aller à la pêche. Malheureusement, je n’ai jamais eu l’occasion d’y aller avec lui.

Je voulais m’y initier, mais je ne savais pas par où commencer. Je ne connaissais personne que je pouvais accompagner, je n’avais aucun équipement…bref, l’accès à ce monde me semblait difficile. Jusqu’au moment où j’ai lu un reportage de Catherine Girard dans le magazine Elle Québec concernant son séjour d’initiation à la chasse et à la pêche pour les femmes. J’ai réalisé que je n’étais pas la seule fille néophyte qui avait le goût de s’y lancer. Tu peux d’ailleurs le lire ICI. Tout d’un coup, je me suis dit qu’il fallait absolument que je m’inscrive à ce type d’activité.

Note : les photos publiées dans cet article ont toutes été prises avant la pandémie de COVID-19. Les mesures liées à la distanciation physique et le port du masque n’étaient pas connues. Par ailleurs, je vous recommande de vérifier les consignes du Gouvernement du Québec avant d’organiser votre prochaine sortie en plein air.

Communauté de femmes

L’offre d’ateliers et d’activités destinés uniquement aux femmes est très diversifiée, et surtout, très populaire. La clé du succès, c’est que les coachs et les participantes sont uniquement des femmes, créant ainsi une atmosphère amicale et sympathique. J’ai participé à un séjour de Fauniquement femme et j’ai énormément appris sur le tir à l’arc, le tir à l’arme à feu, le lancer léger à la pêche, le lancer à la mouche, la faune et beaucoup plus. J’ai découvert une communauté de femmes qui trippent vraiment sur ces activités. D’ailleurs, j’ai gardé contact avec plusieurs d’entre elles et on a eu l’occasion de se retrouver pour taquiner la truite. Parce que la chasse et la pêche, c’est aussi de tisser des liens avec d’autres amateurs et de se retrouver ensemble.

Voici quelques femmes ou groupes influents dans le domaine féminin

Pêche :

Pêche au féminin  : Joannie De Lasablonnière organise des séjours d’apprentissage sur la pêche à la mouche, et ce, dans plusieurs régions du Québec. Intervenante de formation, elle a dû apprendre à pêcher dans le cadre d’un emploi avec un groupe de jeunes. C’est ainsi que Joannie est tombée sous le charme de la pêche et souhaite répandre sa passion auprès d’autres femmes. J’ai eu l’occasion de participer à deux séjours avec Joannie : un premier d’initiation à la Zec Lavigne dans Lanaudière et un deuxième avec des notions plus avancées à la pourvoirie Waban-Aki en Mauricie.

Pêches : Le duo formé de Marie et Judith organise également des séjours d’apprentissage sur la pêche à la mouche au Québec. Je les ai rencontrées au Festival de films de pêche à la mouche et j’avais beaucoup aimé leur approche qui mise sur l’expérience de la pêche. Vous pouvez d’ailleurs regarder la bande-annonce de leur court métrage ICI. Je m’étais inscrite à un séjour de pêche au saumon en rivière (un rêve depuis quelques années que j’allais enfin réaliser), mais les séjours de l’été 2020 sont tous annulés à cause des mesures liées à la COVID-19. Dommage, mais ce n’est que partie remise, j’espère!

Reel Trip  : un autre duo formé de deux expertes, Sabrina Barnes et Catherine Perreault, qui offre de l’enseignement ainsi que de l’accompagnement. Sabrina a été coach dans l’un de mes séjours avec la Pêche au féminin et c’est avec beaucoup de passion qu’elle enseigne la pêche à la mouche. J’adore les suivre sur les médias sociaux puisqu’elles publient beaucoup de photos et de vidéos de leurs activités de pêche dans différentes régions, dont la Floride!

Chasse :

Hélène Larente : J’ai rencontré Hélène au séjour de Fauniquement femme; elle était coach bénévole et m’avait enseigné pendant l’atelier de tir à l’arc, entre autres. J’ai vite remarqué qu’Hélène est une passionnée et une femme très inspirante. Elle s’implique dans plusieurs organismes liés au domaine de la chasse et la pêche et est directrice générale d’une zec. Apprenez-en plus sur elle en lisant le portait publié sur le site de la SÉPAQ juste ICI.

Eva Shockey : Hélène Larente m’avait parlé d’Eva Shockey, une animatrice d’émissions de plein air qui a  une très grande communauté d’amatrices de chasse et de pêche. Elle habite en Colombie-Britannique et s’exprime en anglais. Son compte Instagram ICI regorge de photos non seulement de chasse et de pêche, mais également de son mode de vie en tant que maman et entrepreneure. Elle est une femme qui a su défaire des mythes concernant ce domaine. J’ai lu son livre Taking Aim  et j’ai adoré ses histoires de chasse, mais également les passages plus philosophiques sur la place des femmes dans ce milieu très masculin.

Groupe Facebook Filles de bois : Je suis membre de ce groupe privé sur Facebook, mais il en existe plusieurs autres tout aussi intéressants. À la base, ce groupe est géré par l’équipe du magazine Aventure Chasse Pêche et est exclusivement réservé aux femmes. C’est un groupe de partage pour les passionnées de chasse, de pêche, de trappage et de plein air. Ce type de plateforme est une mine d’or pour trouver de l’information, poser des questions, échanger des astuces, partager des photos et plus. Pendant la période de chasse, les membres publient fièrement des photos de leur installation, de leurs armes et leurs outils, et …eh oui, leur trophée de chasse! Cœurs sensibles, s’abstenir. Je recommande fortement aux amatrices de se joindre à ce type de groupe Facebook.

Expérience de chasse et de pêche

Quand je parle de mes week-ends de pêche entre chums de filles (oui oui, on s’est loué un chalet avec les embarcations et tout l’équipement et on a eu de belles truites!) ou encore mon séjour de chasse au petit gibier, certains se questionnent sur le sort des animaux. À cela, je réponds que tout bon chasseur et pêcheur ont un immense respect envers l’animal. Parce que la pêche et la chasse, ce n’est pas juste d’attraper un poisson avec un hameçon ou de tirer sauvagement sur une bête. C’est beaucoup plus que ça. C’est le fait de se retrouver dans la nature, d’étudier le comportement de la faune, de se préparer à vivre cette expérience, de partager des conseils avec d’autres chasseurs et pêcheurs et plus. Pis sincèrement, si je ne sors pas de poissons et si je ne vois pas de lièvre, ce n’est pas grave. J’aurai quand même eu un superbe séjour dans la forêt.

Articles intéressants sur le sujet de la place des femmes dans le domaine de chasse et la pêche :

Les femmes s’attaquent à la chasse, article publié dans La Presse le 6 octobre 2017, rédigé par Ariane Krol  (https://www.lapresse.ca/voyage/destinations/quebec/plein-air/201710/06/01-5139148-les-femmes-sattaquent-a-la-chasse.php )

Fauniquement femme : pêcher entre filles, article publié dans La Presse le 20 mai 2012, rédigé par Émilie Bilodeau (https://www.lapresse.ca/voyage/destinations/quebec/plein-air/201205/18/01-4526774-fauniquement-femme-pecher-entre-filles.php)