Comme je l’ai mentionné dans un précédent article « La place des femmes dans la chasse et la pêche » , j’ai toujours voulu aller à la pêche depuis que je suis toute petite, mais je n’avais pas eu l’occasion de m’y initier. Cette idée est restée dans les oubliettes jusqu’au moment où j’ai lu un reportage de Catherine Girard dans le magazine Elle Québec (à lire juste ICI) concernant son séjour d’initiation à la chasse et à la pêche Fauniquement femme organisé par la Fédération des chasseurs et pêcheurs du Québec. En lisant l’article, je m’imaginais participer aux activités de pêche à la mouche et au lancer léger, de tirer à l’arc, à la carabine et au fusil et j’en avais des papillons dans le ventre. Je me suis dit qu’il fallait absolument que je m’inscrive !
L’activité accueille une trentaine de participantes et a lieu une seule fois par année. Malheureusement, lorsque j’ai voulu m’inscrire la première fois, le groupe était plein. Je me suis pris à temps l’année suivante et j’étais très heureuse de participer à l’activité. Vu le nombre restreint de participantes, seules les nouvelles inscriptions sont acceptées, on ne peut donc pas faire deux fois le séjour. J’ai tellement adoré mon expérience que j’aurais voulu y retourner plusieurs fois, mais il faut laisser la chance aux autres !
Le séjour commence le vendredi et se termine le dimanche et comprend tout : le transport en train, l’hébergement à la pourvoirie Seigneur du Triton en Mauricie, la nourriture (on mange trop bien) et les activités d’initiation. Donc, pas besoin de se casser la tête, c’est comme des vacances dans un tout-inclus ! D’ailleurs, les organisatrices envoient une liste de choses à amener pour s’assurer qu’on n’oublie rien.
Vendredi matin, je me rends à la gare centrale de Montréal, vêtue de mon imperméable et mes bottes de pluie (c’est utile en chaloupe !) avec mon sac de vêtements et du chasse-moustique. Pour l’occasion, aussi futile que ça en a l’air, je m’étais fait les ongles rose nanane, histoire de faire un clin d’œil à ma féminité parmi tous mes vêtements de bois vert et brun. Je repère un groupe de femmes d’âge différent : passant de la jeune femme dans la vingtaine à la dame de 60 ans. Nous avions tous un objectif en tête : vivre un trip de filles dans le bois pour apprendre les rudiments de la pêche et de la chasse.
On monte à bord du train de VIA Rail qui relie Montréal à notre destination : la Seigneurie du Triton. J’en avais entendu parler et j’avais vu des photos de ce petit paradis en Mauricie auquel les poissons abondent dans les lacs et où les forêts sont verdoyantes. Même les installations font rêver : des beaux chalets en bois ronds 4 étoiles avec vue sur le lac !
Je me place à côté d’autres participantes qui, comme moi, ont le goût de découvrir la femme des bois en elle. La durée du trajet est d’environ 6 heures, donc mieux vaut se dégêner et piquer une jasette avec les autres sinon le temps va être le long. J’ai donc l’occasion de discuter avec un duo mère-fille, une Française qui a plus visité le Québec que moi, une maman de 4 enfants, une cinquantenaire récemment séparée et j’en passe !
Puis, après environ cinq heures de route, on annonce que notre train sera arrêté pour un moment indéterminé afin de laisser passer un train de marchandises. « Ouais, les filles, ça se peut que ce soit long », nous dit une organisatrice. Il ne fallait pas en dire plus : chacune d’entre nous sort une canette de bière, de cidre ou de Poppers pour patienter. Finalement, l’attente a été plutôt agréable.
Une fois arrivé à destination, notre groupe de 30 femmes descend et on profite de l’espace pour s’étirer et se dégourdir les jambes tout en profitant de la vue sur le lac. Le bonheur ! Puis, quelques instants après, des employés de la pourvoirie arrivent en ponton et nous invitent à monter à bord pour nous rendre au chalet principal.
Les chambres ont été assignées aux participantes et on était invitées à se joindre au cocktail de bienvenue à un chalet secondaire. Lorsqu’on arrive dans la salle du cocktail, on aperçoit de jolies petites truites pêchées le jour même qui sont placées sur des tables. « Servez-vous un verre de sangria et assoyez-vous, on va vous montrer comment apprêter le poisson. Ce soir, on mange du tartare de truite, mesdames ! » C’est donc avec un verre dans une main et un couteau très coupant dans l’autre que j’ai appris à préparer des filets de truite et que j’ai fait connaissance avec les autres participantes.
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