La pandémie a amené son lot d’obstacles, de remise en question et d’introspection pour beaucoup de personnes, que ce soit positif ou négatif. Je fais partie de ce lot. Cette période particulière est survenue à un moment de ma vie où j’avais besoin de temps pour moi; où j’avais besoin de me reconnecter avec moi-même pour savoir quels étaient mes besoins, mes rêves, mes aspirations et où ma jarre d’énergie avait besoin d’un bon refill. Ça fait plus de 5 ans que je suis à la maison avec mes enfants de 5 et 2 ans. Je passe tout mon temps avec mon plus jeune alors que ma fille allait, depuis 7 mois, à la garderie 2 jours par semaine. En début d’année, je commençais à être essoufflée de m’oublier. C’est alors que la pandémie a cogné à notre porte en raflant tous nos beaux projets et en amenant son lot d’incertitude et d’angoisse.
Voici ce que j’ai trouvé le plus dur durant la pandémie :
• Je suis une fille très patiente dans la vie. Surtout avec mes enfants. Toutefois, la pandémie m’aura appris que la patience a ses limites. De n’avoir aucun répit ou de moment seul avec soi-même peut être difficile pour n’importe qui. Oui, j’ai fait le choix d’être à la maison avec mes enfants, mais pré-Covid, mes enfants allaient chez mes parents de temps en temps, à la garderie occasionnellement ou jouaient avec des amis. J’apprends donc à reconnaître mes limites et à ne pas me sentir mal de mettre mes enfants devant un film en plein après-midi.
• De ne pas avoir de contact réel avec ma famille. Je suis une fille de famille. Avant, il pouvait m’arriver de voir mes parents 5 fois par semaine, alors d’être coupée d’eux aussi drastiquement a été difficile. Autant pour moi que pour mes enfants. Je m’ennuie aussi de mes frères, de ma cousine et ma filleule. Un écran, ça fait la job pour un moment, mais rien ne remplace un vrai câlin de ceux qui nous manquent ou d’avoir une conversation face à face avec un autre être humain.
• Les repas. Parlons des repas que, dès le départ, nous prévoyions pour au moins deux semaines afin de ne pas aller à l’épicerie inutilement. Planifier de dix à quatorze jours de repas à 3 repas par jour pour X nombres de personnes. C’était un défi de taille. Au début, ça allait bien, la motivation était là. Mais au fils des semaines, les idées et la motivation ont pris le bord en même temps que l’arrivée de la chaleur. J’ai l’impression de passer mes journées à prévoir les repas et/ou à préparer des collations pour mes enfants.
• La perte de notre liberté. Celle de devoir tout prévoir et où la spontanéité n’avait plus sa place. Rappelons-nous du tout début, où cette situation était nouvelle pour tout le monde et où l’anxiété était dans le tapis. Vivre dans la peur de l’attraper, de la transmettre à quelqu’un qui nous est cher, d’enfreindre une règle sans le vouloir.
• Vivre dans une maison en bordel. C’est lourd pour le mental un environnement encombré et désordonné. Le ménage avec des enfants, c’est comme pelleter durant une tempête. On travaille fort à leur apprendre à ranger ce qu’ils sortent, mais en période de confinement, on choisit nos batailles pour la conservation de notre santé mentale. J’ai réussi à faire diminuer drastiquement ma culpabilité grâce à cette page facebook : Dre. Anne Lacasse – Psychologue.
• Je suis de nature sauvage. J’aime être chez moi. J’aime mes amis, mais je ne ressens pas le besoin de les voir régulièrement. La pandémie m’aura appris que je m’ennuie plus d’eux que je ne le pensais. À toi qui me lis, j’ai hâte de te voir!
Voici ce que j’ai le plus aimé durant la pandémie :
• Avoir mon mari à la maison en télétravail. Ceci a été un gros game changer dans mon confinement. Juste de le savoir à la maison a soulagé une partie de ma charge mentale. Non seulement il mange avec nous chaque repas, mais en plus il cuisine les soupers (ÇA, c’est vraiment un point que j’adore, parce que mon mari cuisine vraiment bien!). Il passe donc moins de temps sur la route et plus avec nos enfants. Autre avantage : je peux dormir plus tard le matin pendant qu’il déjeune avec les enfants. Je me sens chanceuse!
• Le confinement m’a permis de faire ressortir ma créativité pour rester en contact avec ma filleule. Par moment, j’avais l’impression d’être plus proche d’elle malgré la distance.
• J’ai découvert que j’aimais colorier et que je ne prends pas assez souvent le temps de le faire.
• Notre cocon familial. De n’avoir aucun engagement, aucune sortie et de seulement pouvoir profiter de la présence de l’autre. Prendre le temps de prendre le temps, ça fait du bien. Nous avons pris du temps pour prendre soin de notre maison (potager, patio, épuration, etc.), pour nos projets personnels (dater mes photos, remplir les livres de bébés des enfants, réaménager nos pièces, etc.) et même pour commencer de nouveaux projets (faire notre levain, peinturer une toile, etc.). Cette bulle me manquera. Je prévois nous la rappeler souvent.
• Apprendre sur nous et sur l’autre. Bien que des fois on se marchait sur les pieds, j’ai été reconnaissante que mon mari ait pu voir toute l’ampleur de mon rôle de maman à la maison. Que les enfants et moi ayons mieux saisi son emploi et tout ce qu’il fait pour rendre notre maison habitable (allô la vaisselle!). Cette situation nous a permis de nous mettre dans les souliers de l’autre et d’apprécier les actions de tous et chacun. Cette situation particulière nous a aussi permis d’en apprendre davantage sur nous-même en constatant ce qui nous manque le plus, ce que nous avons hâte de refaire, individuellement ou en famille, nos forces et nos points à travailler.
• La communication. Nous communiquons déjà beaucoup comme famille, mais cette situation nous a amenés à le faire de façon plus quotidienne. Chaque jour, lors du souper, nous nommons, à tour de rôle, notre haut (ce qu’on a aimé le plus de notre journée) et notre bas (ce qu’on a trouvé plus difficile ou qu’on voudrait changer). C’est un moment familial que j’apprécie.
Je crois que cette crise nous a soudé davantage en tant que famille, même si c’est loin d’être rose tous les jours.
Vous, qu’est-ce que la pandémie vous aura permis d’apprendre sur vous?
3 Comments
Olevia Loghry
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