Hyperactive

Les chroniques d’une hyperactive au repos forcé — Ça prendra le temps qu’il faut

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Je n’arrive pas à dire si l’été passe vite ou non.

On dirait que le temps ne fonctionne pas de la même façon depuis le début de 2020. Que les jours, les semaines et les mois ne s’écoulent pas avec fluidité. Les minutes se succèdent, les pages de mon calendrier tombent de manière irrégulière tout en étant incroyablement constantes.

Je me lève le matin avec la perspective d’une longue journée qui m’attend à ne pas faire grand-chose. Je lève les yeux et mon horloge affiche déjà l’heure du souper. Les couchers de soleil se succèdent au même rythme que ma ligne de vie poursuit son chemin.

J’ai recommencé la physio, j’ai retrouvé mon cher Emmanuel et on a repris nos conversations dès le premier rendez-vous comme si on ne s’étaient jamais quittés. Mon prochain rendez-vous est prévu vers la mi-septembre et je devrais en savoir plus sur ce qui m’attend à ce moment-là. Mon corps étant toujours déséquilibré par le poids des dernières semaines, il commence à ressentir de plus en plus toute cette pression de performance pour me garder groundée dans tous les sens du terme.

Alors que je vois la rentrée scolaire se pointer à l’horizon, j’estime que mon retour au travail devrait avoir lieu pas mal en même temps que le retour de mon fils sur les bancs d’école. Ou un peu après. Je ne sais pas, je ne le sais plus honnêtement. Les journées sont toutes pareilles, j’ai de la difficulté à m’y retrouver.

Je n’ai pas encore regardé la liste d’effets scolaires. Tout comme je n’ai pas commencé à envisager mon retour. J’essaye vraiment de vivre une journée à la fois et je n’ai pas envie de me projeter dans les prochaines semaines. Je me concentre sur ma guérison, et sur la gestion de ma culpabilité qui continue d’être présente, mais que je réussis à chasser de plus en plus souvent.

Je ne m’en cache pas.

J’ai probablement passé l’été le plus plate de ma vie, mais aussi le plus reposant. Comme quoi il faut trouver le positif dans tout. Je suis capable de mettre ma vie sur pause le temps d’un été. Surtout pendant un été où la COVID a tout chamboulé de toute manière.

Je ne sais pas encore ce qui m’attend pour le reste de cette convalescence et surtout dans cette histoire de cheville qui n’en finit plus. Manu m’a déjà prévenu que je garderais probablement des séquelles permanentes. C’est ce qui me reste à intégrer. Le dernier deuil que j’aurai à faire.

Mais la fin est proche, enfin, je l’espère.

Je pourrai, un jour, et enfin mettre tout ça derrière moi.

Parce qu’on va se le dire, cette histoire a assez duré et j’espère que même si elle fait partie de ma vie, elle ne définit pas la personne que je suis et encore moins la vie que je mène.

Jennifer Martin
Jeneviève profil

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