En 2020, je suis déménagée, j’ai voyagé, j’ai été confiné, je me suis fait opérer, j’ai été publiée dans un grand journal, j’ai perdu des gens.
J’ai vécu beaucoup d’émotions. Bonnes et mauvaises.
Et pourtant, j’en retire beaucoup de positifs malgré tout.
Je suis privilégiée, je le sais.
Je me le suis répété 1000 fois dans les derniers mois.
J’ai dit merci à la vie de m’avoir fait voyager une dernière fois avant «je ne sais pas quand».
J’ai remercié les planètes de s’être alignées parfaitement pour me permettre d’acquérir cette maison dans laquelle nous vivons notre bonheur à trois multiplié par 10.
J’ai pris conscience de la chance que j’ai d’avoir un emploi qui a été peu touché par la situation actuelle. Même si je vais parfois travailler avec la peur au ventre, mais je me dis que c’est pareil partout et même pire ailleurs présentement.
J’ai appris à être encore mieux seule. Je l’ai toujours été, mais ça prend tout son sens quand tu dois le faire par obligation plus que par choix.
J’ai réalisé que mon cocon était précieux. Que ce temps d’arrêt avait eu des effets bénéfiques sur mon couple et sur ma famille!
J’ai aussi eu la chance de construire notre nouveau nid un peu plus vite que prévu. Et d’y mettre tout l’amour dont je rêvais depuis la première visite.
J’ai perdu des gens, mon cœur a été troué. Mais je me suis relevée. Parce que j’ai réalisé que j’étais beaucoup plus forte que je pensais.
J’ai eu la frousse aussi. Une peur au ventre pour la santé de mon fils. Heureusement, la vie lui a été favorable et il y a eu plus de peur que de mal. Mais la santé, c’est précieux. Et fragile, et mon Dieu que cette année nous l’a fait réaliser plus que jamais.
J’ai ragé en portant mon masque, en voyant les rassemblements illégaux, en lisant les théories du complot, en voyant les gens partir en voyage quand même, en entendant les bilans quotidiens lors des points de presse.
J’ai pleuré en petite boule parce que j’étais triste, désespérée, découragée, mais j’ai aussi soupiré de bien-être, souri de bonheur, été émue aux larmes, ressentie de la bienveillance, de l’empathie. On dirait que j’ai vécu 3 années en une tellement il s’est passé de choses.
Ce soir, je dirai bye à 2020 avec soulagement, avec plaisir, mais aussi avec un peu de nostalgie. Je ne sais pas de quoi 2021 sera faite.
Si je retiens quelque chose de cette année mouvementée, c’est de ne plus trop me projeter dans l’avenir.
De vivre une journée à la fois, sans trop envisager ce qui s’en vient.
Parce qu’on ne le sait pas.
Parce que personne n’aurait pu prédire ce qui allait arriver le 31 décembre 2019 lorsqu’on s’est tous souhaité «Bonne année».
J’ai appris à vivre le moment présent. Et à m’autoriser à ne penser qu’à demain, tout en n’oubliant pas hier.
Bye 2020, t’es enfin finie.