Prendre le temps

Prendre le temps de prendre le temps

Depuis plus d’un an maintenant qu’on a l’impression d’avoir mis nos vies sur pause. Je dis bien l’impression, puisque ce n’est qu’une partie qui l’est, alors que le reste continue. Plusieurs d’entre nous avons perdu notre emploi, j’en fais partie. L’école s’est arrêtée, a recommencé, s’est arrêtée encore, un jour sur deux pour les ados, à la maison, en présentiel, toujours en changement. Les enfants, le personnel enseignant et les parents en constante réadaptation. Toutes les fêtes remises à plus tard, l’espoir que l’on puisse se reprendre un jour, mais les mots qui commencent à manquer lorsqu’on dit encore une fois à son enfant que son anniversaire devra être souligné autrement, les câlins que l’on ne peut plus faire, les familles qui accueillent un nouveau-né en bulle isolée, etc.

prendre le temps
Crédit photo : Catherine Duguay

Que l’on soit d’accord ou non avec toutes les mesures en place, là n’est pas le sujet de mon texte. En ce moment, nous devons tous faire des compromis, adapter nos manières de faire les choses. C’est un état de fait. Et devant cette situation que je n’ai pas choisie, j’ai moi aussi dû faire preuve de résilience et de créativité.

prendre le temps

Après avoir perdu mon emploi, je me suis retrouvée avec énormément de temps devant moi, surtout une fois les enfants de retour en classe. Je me retrouvais face à moi-même, tout près de mes 40 ans de vie sur cette belle planète. C’était le bon moment de faire le bilan. Une belle petite crise existentielle qui revenait à la surface (elle revient par vagues, à intensité variable). Il était grand temps que j’aille au fond des choses, que je creuse un peu plus loin pour voir enfin comment je pourrais être heureuse sur le plan professionnel. J’en avais enfin l’opportunité, puisque mon conjoint, lui, s’était enfin trouvé quelque chose à la hauteur de ses attentes et de ses talents, me permettant de pouvoir me déposer un peu.

prendre le temps
Crédit photo : Catherine Duguay

Résultats? J’ai passé au travers d’un processus en counselling de carrière, j’ai appliqué à un million d’endroits, passé au travers de quelques entrevues en personne ou en visioconférence (à un taux complètement disproportionnel au nombre de cv envoyés), fait un plan B si je ne me trouvais pas d’emploi à la fin février grâce à ma conseillère en orientation, réfléchis beaucoup aux options qui s’offraient à moi et voir ce qui vibre le plus fort, je me suis mise en forme et je me suis mise à la course. J’ai découvert la profondeur de mon engouement pour tout ce qui est relié à l’herboristerie et ce qu’on peut appeler la sorcellerie des temps modernes, avec les cycles de la nature et des humains, l’intuition, plus «groundée» et plus rêveuse en même temps.

On se retrouve donc en avril, avec une femme de maintenant 40 ans, qui retourne à l’université étudier aux Beaux-Arts, à temps plein ou temps partiel, dépendant de ce qui m’arrive d’ici la session d’automne, qui reprend la course pour le printemps 2021, la tête pleine de rêves et d’espoirs.

Cette année m’aura permis de prendre le temps de prendre le temps. Parce qu’il fallait que je le fasse, parce que mon coeur et mon âme ne se pouvaient plus d’attendre que je me retrouve enfin. Le moment était le plus opportun et magique. Tranquillement, je me redécouvre, bien accompagnée de mon amoureux et de mes enfants. Je vous en souhaite tout autant.

Catherine Duguay signature

One Comment

  • Jocelyne Blais

    Bravo ma belle Catherine! Un texte très inspirant et réfléchi.
    Je t’aime, grande fille.
    Jocelyne alias maman

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