réduction mammaire

La fois où… j’ai subi une réduction mammaire – partie 1

Ma poitrine attire les regards depuis le tout début de mon adolescence. S’étant développée rapidement, elle est vite devenue un complexe pour moi. Je pourrais élaborer longtemps sur ce qu’elle a bouleversé dans la construction de mon estime de moi, mais je vais me contenter d’entrer dans le vif du sujet. L’idée de subir une réduction mammaire me trotte dans la tête depuis plusieurs années. Pour diverses raisons, j’ai toujours mis ce désir de côté et j’ai même été quelques années sans l’envisager sérieusement.

Ce n’est qu’il y a quelques mois que l’idée s’est remise à germer dans ma tête. Et il y a quelques semaines à peine que j’ai envisagé le tout plus sérieusement. Suite à des conversations avec amies et collègues, mais surtout, après être tombée par hasard sur les vidéos Youtube de la chanteuse Alicia Moffet, j’ai décidé d’entreprendre les démarches.

Premièrement, il n’était pas question d’investir un seul dollar pour une réduction mammaire. L’intervention coûte près de 10 000$ et il y a bien d’autres dépenses plus justifiées que je ferais avec ce montant avant de l’investir sur mon corps. J’ai donc commencé par faire quelques recherches sur les critères d’admission pour que l’intervention soit payée par la Régie d’assurance maladie du Québec.

J’ai simplement entré “réduction mammaire couverte par la RAMQ” sur Google. Plusieurs informations sont apparues et surtout, quelques suggestions de chirurgiens. J’en ai sélectionné 4 ou 5 à qui j’ai envoyé des messages directement sur leur site internet. Ils m’ont tous répondu qu’ils ne prenaient pas de cas de RAMQ…sauf un.

La secrétaire du Dr. Richard Moufarrège est la seule à m’avoir téléphoné pour me poser quelques questions. Elle m’a d’abord demandé mon âge, ma grandeur, si j’étais fumeuse… et mon poids. Après lui avoir confirmé que je ne fumais pas, je lui ai donné mes mensurations en me croisant les doigts. J’avais lu sur divers forums que celui-ci était un critère d’acceptation pour la réduction. Elle m’a expliqué que je devais avoir un poids santé avec un maximum d’écart de 20% avec celui-ci. Après lui avoir donné mes informations, elle m’a confirmé que je me qualifiais pour obtenir un rendez-vous. Celui-ci aurait lieu 2 semaines plus tard à son bureau, situé à la Clinique de chirurgie plastique Montréal.

J’ai continué à lire sur le sujet, à consulter des blogues et lire des avis sur le docteur, qui cumule 4,5 étoiles sur 5 sur Google. J’étais impatiente de le rencontrer.

Le 17 novembre dernier, jour de mon rendez-vous, j’ai été chaleureusement accueillie par le personnel et dès mon arrivée dans le bureau, nous sommes entrés dans le vif du sujet. Je lui ai montré ma poitrine et j’ai attendu le verdict. Il m’a demandé si j’avais mal au dos, ce que j’ai confirmé. Depuis toujours, le poids de mes seins cause une pression sur le reste de mon corps et particulièrement mon dos.

Je croyais qu’il allait les peser, puisque pour être éligible auprès de la RAMQ, il faut enlever au minimum 250g par sein. Il ne les a pas touchés, se contentant de les regarder et de les prendre en photos. Il m’a gentiment avoué que, dans un monde idéal, perdre 10 livres serait une bonne idée. Que la RAMQ n’autorise que les chirurgies pour les personnes qui ont un poids en accord avec leur grandeur.

Je dois l’avouer, sur le coup j’ai trouvé ça choquant.

On en est là en 2022? On doit respecter un certain poids pour avoir le droit d’obtenir un privilège visant à améliorer notre qualité de vie? La plupart des commentaires négatifs concernant ce chirurgien proviennent d’ailleurs de plusieurs femmes qui se sont vu refuser la réduction mammaire à cause de leur poids. Je savais donc à quoi m’attendre, mais j’ai tout de même trouvé ça fâchant comme critère.

Je lui ai expliqué que depuis ma fracture à la cheville, faire de l’exercice physique est beaucoup plus compliqué. Que perdre 10 livres est un défi étant donné les circonstances dues à ma nouvelle condition. Il m’a surtout expliqué que la raison principale pour laquelle le poids est un enjeu. Selon lui, la RAMQ n’a pas le choix d’imposer certains critères puisque sinon, toutes les femmes voudraient avoir recours à une réduction mammaire. Étant donné les coûts reliés à une telle intervention, il est logique d’établir des barèmes pour justifier les dossiers acceptés.

Un simple oui, lancé à tout hasard après 5 minutes de consultation. Je croyais que mon dossier devait être soumis à la RAMQ pour approbation et il m’a expliqué qu’il était le seul à prendre la décision.

J’ai ressenti de la frustration pour toutes celles que je connais qui rêvent un jour d’avoir une réduction mammaire, mais je me suis réjouie de savoir ma candidature acceptée.

Je suis sortie de son bureau avec un grand sourire. Mon rêve d’avoir une poitrine à mon goût allait enfin se réaliser! Je le faisais pour moi, et j’allais enfin faire la paix avec cette partie de mon corps qui me complexait depuis toujours. Il allait me recontacter très bientôt pour fixer la date de l’opération.

À peine revenue à la maison (je rappelle que nous sommes le 17 novembre), sa secrétaire m’appelait pour fixer la date de la réduction…au 14 décembre! J’avais lu quelque part que cela pouvait prendre jusqu’à 6 mois ou même un an avant d’avoir une date. Je ne m’attendais pas à ce qu’on me fixe un rendez-vous aussi vite!

Dans un mois, j’allais enfin avoir de plus petits seins. L’un de mes rêves allait se réaliser.

Deux semaines avant l’opération, je me suis rendue au CHUM passer les tests préopératoires qui incluaient des prises de sang. La date d’opération approchait à grands pas et je trouvais celle-ci parfaite, puisque j’allais profiter de la période des Fêtes pour vivre ma convalescence.

Deux jours avant la chirurgie, je me suis de nouveau présentée au CHUM pour le test COVID exigé avant la chirugie.

Le verdict est tombé le lendemain…j’ai testé positive à la COVID.

On allait me rappeler pour fixer une nouvelle date d’opération. J’étais tellement déçue. La date était parfaite, j’étais préparée psychologiquement et j’avais hâte.

Heureusement, on m’a appelé le lendemain pour m’annoncer que ma réduction mammaire aurait lieu le 18 janvier prochain.

À suivre…

Jennifer signature

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