Comment mon chum

Série – Comment mon Chum a rebâti son crédit (avec un peu d’aide)

Cette série est dédiée à toutes les personnes qui rushent avec leurs finances; j’espère que ça vous donnera espoir qu’on peut se sortir d’une situation difficile et que des meilleurs jours financiers peuvent venir. 

J’ai rencontré le Chum à l’été 2010. Euh non, c’est pas tout à fait juste. On se connaissait d’avant, parce que j’avais fréquenté un de ses amis en 2007, et j’avais été en couple avec un autre en 2009. Mais bon, dans ce temps-là, le Chum était plutôt gêné, et le dude de 2007 m’avait indiqué que j’étais pas son genre pantoute (c’est clairement une anecdote qui méritera d’être écrite un jour!).

Donc on a commencé à se fréquenter à l’été 2010. Peu de temps après le début de notre fréquentation, le Chum m’a appelée en panique parce que son solde de compte bancaire était anormalement élevé : il venait de recevoir 6-7 ans d’arriérés de TPS/TVQ que le gouvernement avait omis de lui verser à cause d’un problème administratif à son dossier. Finalement, ce n’était pas une erreur de la banque, il y avait bel et bien un 6 000 $ de plus dans son compte bancaire. 

À ce moment-là, je n’avais pas vraiment idée de l’état général des finances du Chum. J’ai un peu la fâcheuse habitude d’assumer que ma réalité est semblable à celle des autres, alors j’étais bien heureuse pour lui de son 6 000 $ tombé du ciel et je pensais, naïvement, qu’une partie irait dans des économies et une autre pour se faire du fun pendant l’été. J’avais partiellement raison…

On a passé un très bel été de nouveau couple : on est allés au Festival d’été de Québec voir Rammstein sur les Plaines, on a mangé dans plein de bons restos, on est sortis dans les bars. De retour à Montréal, programme similaire : restos, événements, sorties entre amis, bars et karaoké. 

Avec l’arrivée de l’automne, on a continué d’avoir du bon temps, mais un peu moins souvent puisque je suivais des cours du soir à l’université. Et finalement, vint un jour où j’ai proposé au Chum de sortir et où il m’a dit qu’il ne pouvait pas parce qu’il était cassé.

Perplexe, je lui ai demandé ce qu’il advenait de son bidou TPS/TVQ… et il m’a dit qu’il semblait bien que l’été ait eu raison de ce montant. Je suis tombée des nues, mais je n’ai rien dit parce que, quand même, notre relation était assez nouvelle et je savais que les gens pouvaient être touchy sur le sujet des finances personnelles. 

Cependant, après quelques fois où la réponse “J’ai pas d’argent pour cela.” ait été répétée, j’ai finalement posé la question à savoir s’il y avait quelque chose qui avait besoin d’être ajusté dans ses finances. Pour me faire répondre bien honnêtement : “Non non, y’a rien qui va pas. J’suis juste pauvre.”

Sauf que là, ÇA ça m’a sonné une cloche. Pour deux raisons. Primo, je trouvais ça anormal que quelqu’un qui travaille 40 h par semaine à un salaire quand même plus élevé que le salaire minimum se déclare “pauvre”. Deuxio, j’avais pas l’intention de rester dans une relation où nous serions “pauvres”. Depuis mes 18 ans que je travaillais (imparfaitement) à ma liberté financière : je refusais de m’attacher à quelqu’un si ma vie devait devenir une répétition constante de la période de privation que j’avais vécue à l’aube de ma vie d’adulte.

J’ai laissé tomber le sujet pour ce soir-là, mais quelques jours plus tard, après avoir eu le temps de penser à mon plan de match, j’ai ouvert la discussion sur nos finances, mais surtout sur l’idée d’avoir des projets en commun. (Je me rends compte aujourd’hui, 10 ans plus tard, que c’est probablement le genre de discussion qui fait freaker ben du monde… haha! Je voulais juste qu’on puisse aller au resto!)

On s’est assis ensemble, et j’ai indiqué que de mon côté, une relation où on ne fait jamais rien parce qu’on est trop pauvres, ça ne me convenait pas. Moi je voulais quelqu’un capable de me suivre financièrement : je voulais une maison, je voulais faire des voyages, je voulais sortir quand ça me tente et pas seulement quand la paye rentrait.  Et je lui ai dit qu’à première vue comme ça, je ne voyais rien qui faisait que sa situation était si diamétralement opposée à la mienne. 

Heureusement, je suis tombée sur un gars qui est bien ouvert, mais surtout qui souhaite apprendre. Plutôt que de s’offusquer ou de maugréer, il m’a dit que s’il y avait quoi que ce soit à faire pour qu’il ne soit plus “pauvre”, qu’il embarquait. 

À suivre, pour savoir comment on s’y est pris…

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Sophia Bédard signature

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