Les chroniques d’une hyperactive au repos forcé – Le vrai deuil peut commencer

Pour lire les précédentes chroniques, c’est ICI.

Ok, ok….

Je ne devais pas revenir sur le sujet. J’avais bel et bien terminé ma série il y a quelques mois, convaincue d’être prête à tourner la page définitivement.

Je n’ai pas menti, je voulais vraiment mettre ce long et douloureux chapitre derrière moi et me concentrer sur l’avenir.

Mais j’avais envie d’en parler encore un peu. Parce que ça m’aide. Parce que de mettre des mots sur ce que je vis, ça m’a toujours fait un bien fou. Et ça m’aide à mettre de l’ordre dans ma tête avant d’avancer.

Il y a quelques semaines, j’ai passé un scan de ma cheville. L’arthroscanner plus précisément, un examen médical qui est à la fois un moyen de diagnostic et d’observation d’organes (articulations en général) invisibles à la radiographie classique. Comme j’ai maintenant des vis et des plaques dans le pied, un examen d’imagerie par résonance magnétique était exclu puisqu’avec le métal que j’ai ça aurait faussé les résultats.

Ça, c’est ce que mon nouvel orthopédiste a demandé. Parce que oui, j’ai maintenant un nouveau spécialiste qui fait le suivi, puisque mon orthopédiste est en arrêt de maladie depuis quelques mois. Je dois souligner que celui-ci est beaucoup plus sympathique et à l’écoute. En deux rendez-vous, j’ai réussi à obtenir plus de compassion et d’écoute de sa part qu’en près de deux ans avec celle qui me suit habituellement.

Et lui n’avait pas l’intention de me laisser dans le néant et m’a offert d’aller au bout de ce qu’il y avait à faire pour essayer de comprendre d’où venaient mes douleurs persistantes.

Après avoir passé cet examen, le verdict est tombé.

Il n’y a plus rien à faire.

J’ai des ligaments qui sont “maganés”.

Désolée, c’est le seul mot auquel je pense pour expliquer le tout.

“Maganés”

Ils le sont suite à l’impact de la chute et des deux opérations, entre autres. Et on ne peut plus rien faire.

Dans le meilleur des cas, ça ne s’aggravera pas, mais ça ne s’améliorera pas non plus. Je devrai vivre avec les petits chocs électriques et les blocages qui surviennent encore régulièrement de manière aléatoire. Je dois mettre une croix sur la course, sur les cours de Zumba, sur les sauts… Je dois me faire à l’idée une fois pour toutes que ma vie active d’avant est maintenant chose du passé.

Ça a été un autre coup dur, je ne m’en cache pas. J’ai pleuré dans ma voiture lorsque je suis sortie de ce rendez-vous. J’ai ressenti une si grande tristesse sur le coup que j’ai mis quelques heures avant d’être capable d’en parler à d’autres personnes que mon chum.

Je n’y croyais pas totalement encore parce que j’avais vraiment espoir qu’il y aurait peut-être quelque chose à faire pour améliorer le tout.

Maintenant, je dois juste apprendre à accepter mon corps dans son entièreté et sans avoir d’attentes. Je continue de marcher, d’essayer de bouger comme je le peux parce que c’est essentiel à ma santé mentale. J’essaye tous les jours de me dire que je suis quand même chanceuse de pouvoir vaquer à la plupart de mes occupations sans trop de limitations.

Mais je suis quand même souvent triste, en colère ou les deux à la fois.

Mon changement de carrière y est quand même pour beaucoup. J’avais besoin de donner une pause à mon corps, entre autres choses. Qui sait? Je n’aurais peut-être pas fait le saut vers un autre domaine si je n’avais pas eu aussi mal.

Mais je tiens quand même à mettre une chose au clair.

Je sais que je ne suis pas en train de mourir.

Que tout a été fait pour mon bien-être, que certains sont plus mal en point que moi. Je sais tout ça. Et c’est pourquoi j’essaye de ne pas trop me plaindre au quotidien. Mais ça n’invalide quand même pas mes sentiments. Et j’ai le droit de ressentir ce que je ressens. Et de l’exprimer.

Parce qu’on oublie tellement le prix que ça vaut d’avoir un corps en parfaite santé. Mon doux, qu’on le tient pour acquis. Remerciez dont la vie d’être capable de fonctionner parfaitement et prenez soin de vous pour rester en santé.

Personne ne le fera pour vous. Et personne n’est à l’abri d’une malchance ou d’un coup dur du destin.

Je croyais avoir amorcé mon deuil au cours de la dernière année, mais l’espoir demeurait.

J’aurais aimé que les choses soient différentes.

Mais maintenant c’est bel et bien la fin. Je vais dire adieu définitivement à celle que j’ai déjà été et essayer d’accepter celle que je suis devenue.

Fondamentalement, je reste la même. Mais invariablement j’ai changé.

Mais une chose demeure, je suis chanceuse d’être aussi bien entourée. Et de garder le moral quand même.

Après plus d’une vingtaine de textes où je me raconte de long en large, je mets le point final aujourd’hui.

Promis que dans 10 ou 20 ans, je ne ferai pas un article sur mon arthrose précoce et mes douleurs de vieillesse.

Quoique…. ha ha ha!

Jennifer signature

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *