En ce 15 mars 2022, on peut se réjouir de voir la plupart des mesures sanitaires tomber, il ne reste que le masque qui suivra sous peu. Après deux ans de “avance, recule, avance, recule”, d’incohérence, d’incompréhension, d’espoir et de découragement, on espère que cette fois-ci, c’est la bonne et qu’on peut enfin espérer pouvoir mettre la pandémie derrière nous ou au moins essayer de vivre avec sans que ce soit le sujet principal de notre quotidien comme ça l’est depuis une période qui nous a semblé interminable. Quel constat je fais deux ans plus tard?
Je me souviens encore du choc collectif des premiers jours, de nos quotidiens bouleversés par une situation qui nous échappait et du sentiment d’inquiétude général qui régnait un peu partout.
Les premiers mois ont toutefois été baignés d’une douce quiétude dans mon cas. J’étais privilégiée et j’en suis encore consciente aujourd’hui. Oui, la pandémie m’a affectée comme tout le monde, mais je me considère excessivement chanceuse d’avoir été dans ma situation. La pandémie m’a même permis d’effectuer un grand saut dans le vide en changeant complètement de domaine. J’ai même fait la une du Journal de Montréal suite à ce changement de cap!
Quand je jette un regard derrière moi, je constate que même si la vie m’a paru au ralenti au cours de ces années, il s’est quand même passé beaucoup de choses.
Des belles et des moins belles.
J’ai fait du pain, pis ben d’autres affaires qui tombent directement dans les fesses.
J’ai over utilisé l’expression Ça va ben aller jusqu’à ce que mes oreilles saignent juste à entendre ces 4 mots.
J’ai été faire la file chez Ikea pour aménager ma nouvelle maison, achetée heureusement avant l’explosion du marché. Gros câlin compatissant à tous ceux qui sont pris dans cette folie depuis.
J’ai arpenté de long en large mon quartier à la marche, entre une deuxième opération à la cheville et une seconde convalescence.
J’ai lavé mon épicerie et développé une véritable obsession pour les nettoyants et tout ce qui sent bon dans une maison.
J’ai ragé contre le masque qui me donnait mal à la tête, tout comme je chicanais mon chum qui le portait trop souvent sous le nez.
J’ai développé encore plus un côté sauvage. Voir des humains n’était déjà pas une nécessité dans mon cas, j’étais bien heureuse de ne pas avoir à trouver des excuses pour décliner les invitations. J’ai ainsi fait le ménage des rassemblements non essentiels et ça m’a fait le plus grand bien.
J’ai lu, j’ai regardé des séries, j’ai écrit, je suis tombée en amour avec des mots, des odeurs, des images. J’ai passé un peu trop de temps devant les écrans, mais j’assume le tout parce que ça m’a fait du bien.
J’ai vu mon fils se tenir debout face à cette situation, disons-le, pas du tout facile à gérer pour les ados. Mon admiration pour lui est décuplée suite à sa gestion de la situation. Chapeau mon bébé, t’as été tellement hot!
J’ai aimé fort les moments passés en amoureux, en famille, dans notre petit cocon bien réconfortant. Même si c’était plate de ne pouvoir rien faire. On était ensemble et c’était ça le plus important.
J’ai eu peur pour mes proches, mais je n’ai pas cédé à la panique. Mon monde a été épargné, et même si on a tous eu la COVID à la maison, les dommages ont étés pratiquement nuls et l’immunité est maintenant acquise.
Je pourrais continuer longtemps comme ça. Les séquelles et les bienfaits ont fait osciller la balance de l’équilibre à plus d’une reprise.
Mais je répète que je fais partie des privilégiées, et c’est probablement la seule chose dont je veux me rappeler.
Et toi, quel est ton constat après ces deux années de pandémie?