Noter les heures de sommeil, compter les changements de couches, mémoriser l’horaire exact des boires, sans oublier de lui faire porter les beaux p’tits ensembles qui matchent… J’ai essayé pendant un certain temps de suivre cette cadence et je me suis rendue compte que ça ne m’intéressait pas que mes journées ressemblent à la théorie tirée des livres sur les bébés. Je n’ai jamais voulu avoir un horaire parfait réglé au quart d’heure, alors pourquoi je le ferais avec mon bébé? Quand j’ai réalisé ça, ça m’a fait un bien immense. Le déclic est arrivé quand j’ai arrêté de noter l’heure et le nombre des réveils pendant la nuit – parce que je notais précisément quand je me levais pour m’occuper du petit qui pleurait. Mais le jour (ou plutôt la nuit!) où j’ai arrêté cette pratique, ça m’a fait du bien. J’ai changé mon état d’esprit. Au lieu de me dire qu’il fallait encore que je me lève et que j’allais être fatiguée, je me suis plutôt dit que mon bébé avait besoin de moi et que je veux être présente pour lui. Ça a fait toute une différence.
Aussi, j’ai accepté que mon petit de 3 mois ait besoin de se coller dans nos bras pour faire la sieste et qu’il n’aimait pas être déposé dans son lit. Je pensais que je pourrais profiter de ses siestes pour avancer des tâches ménagères… Mais au fait, est-ce que c’est vraiment nécessaire? Est-ce que faire la vaisselle est plus important que de bercer mon bébé?
Puis, je me suis demandée quel genre de congé de maternité je veux? Je veux avoir de bons souvenirs de ces mois privilégiés quand je vais retourner au travail et que fiston ira à la garderie. Je ne veux surtout pas me dire que j’ai passé à côté de moments précieux parce que je voulais performer et atteindre tous ces objectifs décrits dans les livres.
Dans le fond, la maternité parfaite devrait être celle qui nous ressemble et qu’on vit au moment présent. Je sais que je n’aurai pas cette attitude tous les jours, mais j’essaierai au moins d’y penser quand j’en aurai besoin.
Bébé fait partie de ma vie et je veux l’inclure dans ce que je fais, je ne pense pas que ce soit nécessaire d’arrêter de pratiquer mes activités préférées. Parce que oui, pendant plusieurs semaines, je me concentrais uniquement à suivre la routine du petit à longueur de journée et de la nuit. Dodo, jeu de bébé, changement de couche, boire, dodo, et on recommence. Et même parfois, tout ça sans sortir de la maison pour prendre de l’air. Heureusement que mon chum s’implique quand il est disponible.
Personnellement, j’ai trouvé ça difficile de mettre ma vie sur pause. Alors j’ai commencé à faire quelques activités avec bébé, tout en m’adaptant aux besoins de mon petit. Et c’est tellement agréable! Par exemple, j’ai toujours aimé prendre une marche le matin pour commencer ma journée. Alors je mets le petit dans le porte-bébé et on se promène dans la cour. C’est une activité toute simple qui me fait beaucoup de bien et qu’il aime aussi.
Je suis choyée d’avoir de l’aide de ma famille et de mes amis. Par contre, étrangement, je n’avais pas tendance à les solliciter. Comme si je voulais créer mon petit cocon, essayer de comprendre mon bébé et de me valider moi-même avant d’aller vers les autres. Pourtant, une grand-mère et une amie qui a eu des bébés ont clairement une aide précieuse à offrir. Et ce sans jugement, parce qu’elles l’ont vécu aussi.
Bref, avec le temps, je me rends compte que de suivre mon instinct et d’être à l’écoute de mon bébé sont mes meilleurs atouts pour vivre une maternité à mon image.