mange pleure

Mange, pleure, aime… la suite

Il y a 5 ans, j’ai écrit ce texte en pleurant tout le long. Le titre, Mange, pleure, aime, s’est imposé de lui-même. Je n’ai pas vu le film auquel je fais référence (Mange, prie, aime) et pourtant, ce sont ces trois mots qui m’ont inspiré pour cet article.

J’ai repartagé ce texte dans une storie Instagram, il y a quelques jours. C’est une abonnée sur Instagram qui m’a dit que ce serait peut-être bien de faire une suite.

J’avoue que ça ne m’avait jamais traversé l’esprit avant.

Admettre que j’ai un trouble alimentaire il y a 5 ans a été assez pénible. Je n’avais pas nécessairement envie de me replonger dans cet état de confession. C’était là, je devais vivre avec et essayer de faire en sorte que ça ne m’empêche pas d’aller de l’avant.

Mais l’idée a fait son chemin, et me voilà à pianoter sur mon portable. En essayant de mettre de l’ordre dans mon esprit et de trouver les mots pour expliquer où j’en suis 5 ans plus tard.

Pour ceux qui me suivent et/ou me lisent depuis tout ce temps, vous savez déjà que j’ai traversé la plus grande épreuve de ma vie, il y a maintenant près de 4 ans. Tout est raconté dans cette série de textes, mais pour résumer le tout, je me suis fracturée la malléole et ma vie a changé par la suite. Je suis maintenant incapable de sauter, de courir ou de donner des cours de Zumba (ma grande passion pendant une dizaine d’années). Je dois vivre avec des plaques et des vis dans le pied et des limitations qui n’ont plus aucune chance de s’estomper.

Pour une fille qui mange ses émotions, vivre autant de bouleversements n’est pas sans laisser de séquelles.

Je mange pour me réconforter. Pour me changer les idées, pour gérer mon stress. Je mange pour passer le temps. Je mange parce que la nourriture m’est accessible en tout temps.

Et je me sens encore coupable.

J’ai encore envie de m’auto-flageler quand j’abuse et que j’exagère. Je me sens coupable lorsque je traverse une mauvaise passe et que je mange tout ce qui me tombe sous la main.

J’ai envie de pleurer quand je passe devant la balance et que je n’ai pas le courage d’affronter le chiffre que je pourrais voir s’afficher. J’ai passé les 5 dernières années à me convaincre que ce n’était qu’un chiffre. Que ça ne définissait pas ma valeur. Que j’avais quand même un corps normal qui porte du médium et du large et que plusieurs seraient contentes d’avoir la silhouette que j’ai.

Certains jours, j’arrive à me croire. D’autres, je me traite de grosse paresseuse et j’haïs mon bourrelet de ventre, celui que j’ai dans le dos et ma poitrine plus ronde qu’il y a 5 ans.

Je ne suis pas guérie. Je dirais même que je suis loin de l’être.

J’ai maintenant 40 ans. Le temps qui passe fait des ravages et me met au défi d’accepter ce corps qui continuera de changer et pas pour le mieux.

Mais je travaille encore fort à essayer de vivre avec et je trouve beaucoup de réconfort dans le fait de partager mes sentiments ici. J’ose croire que quelque part, quelqu’un me comprends.

Qui sait, peut-être que dans 5 ans les choses auront changé et que je serai sur le chemin de la guérison. Ou à tout le moins celui de l’acceptation.

D’ici là, je vais continuer de tenter de me reconstruire. Et de me donner un peu d’amour. Mange, pleure, aime Jen… mais sois-douce envers toi-même.

Jennifer signature

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