J'ai oublié comment respirer

J’ai oublié comment respirer

Respirer, c’est inné, c’est instinctif. Ce geste répétitif et quotidien est à la base de la vie humaine.

Inspire, expire.
Inspire, expire.

C’est ce qui nous tient en vie. Comment se fait-il qu’à 31 ans j’aie oublié comment faire?

Il y a quelques semaines déjà, j’ai été voir mon médecin de famille parce que j’avais des fourmillements dans mes pieds et j’étais de plus en plus étourdie. Ça m’achalait ben gros. En fait, ça m’angoissait. Ma santé m’angoisse toujours beaucoup depuis que je suis maman. Verdict : j’hyperventilais. Pas de l’hyperventilation comme dans les films où je respire dans un sac de papier brun en espérant me réguler, non; juste de l’hyperventilation où j’avais tendance à respirer plus que j’en avais besoin, mais sans m’en rendre compte et où je n’expirais pas complètement. Bref, c’était assez pour m’étourdir, ce qui augmentait mon anxiété, ce qui m’étourdissait… un vrai cercle vicieux. C’était lourd. Étrangement, depuis que je le sais, je n’en fais pu ou je le contrôle mieux alors je ne m’en rends pas compte.

Ma physio, que j’aime d’amour, m’a aussi appris dernièrement que malgré le fait que tout le monde sait respirer, ce n’est pas tout le monde qui le fait comme il faut. Vous vous en douterez que je fais partie de cette catégorie de gens. Mes douleurs thoraciques m’ont mis la puce à l’oreille. J’ai un point dans les côtes/omoplates qui vit comme en colocation avec moi… super désagréable. Mon problème : je ne prends pas le temps de faire des respirations complètes ce qui fait que ma cage thoracique est toujours un peu tendue, ce qui augmente mes tensions/douleurs. Un autre cercle vicieux.

Saviez-vous que de respirer constamment par la bouche, de respirer rapidement, de respirer en contractant son ventre ou encore d’avoir une respiration saccadée ou artificielle est signe que notre respiration n’est pas optimale? 

Pour y remédier, je dois réapprendre à respirer, en prenant le temps de le faire. Inspirer par le nez en gonflant le ventre, ensuite les poumons et expirer en faisant le chemin inverse et en expirant tout l’air par la bouche. La base quoi!

J’ai quand même eu envie de me questionner à savoir ce qui s’est passé pour que je sois rendu à mettre ma respiration de côté. Au temps du Covid, j’ai presque juste ça à faire, de l’introspection. Voici mon petit bilan :

Ça fait maintenant 5 ans que je suis maman.

Cinq ans que ma santé mentale et physique surmonte épreuves par-dessus épreuves : grossesses compliquées, fausses couches, fatigue, problème de santé, hyperlaxité, anxiété, ai-je dit fatigue? etc. Le seul répit que mon corps a connu est celui qui touche à l’entraînement. Ma musculature et mon cardio ont tout perdu le peu qu’ils avaient cumulé en 26 ans d’existence, mais pour le reste aucun répit. C’était épuisant et anxiogène.

Cinq ans que je mets mes enfants en priorité dans ma vie. Que mes besoins de bases soient les seuls à être comblés et, encore là, mon sommeil en arrache toujours (pis ça l’air que ma respiration aussi me joue des tours!) Tu sais, le fameux dilemme est-ce que je me couche ou j’en profite pour prendre du temps pour moi. Ce dilemme me hante soir après soir. Je vous dirais seulement ceci : je suis une couche tard et, malheureusement, mes enfants sont des lève-tôt.

Cinq ans que je vis en collocation avec une anxiété qui est née en même temps que mon premier enfant et qui se manifeste davantage une fois par mois lors de mon pique hormonal. Je travaille donc mensuellement sur ce point, à suivre.

Cinq ans que je jongle avec une charge mentale qui m’aspire tranquillement, que j’ai l’impression de courir le marathon de ma vie et dont je tente de maintenir ma tête hors de l’eau. Et sachez que j’y arrive. Toutefois, je réalise que ma respiration superficielle pourrait y être liée. Comment prendre le temps de m’arrêter et de respirer profondément quand j’ai souvent l’impression de manquer de temps?

Ça, c’est sans parler des aléas de la vie comme : les bobos, le stress financier, le manque de temps, la fatigue, les virus (allô! la grippe pis le Coronavirus), les retards de développement chez nos enfants, le choix des écoles, donner l’exemple, cuisiner 3 repas par jour, le temps d’écran, etc.

STOP!

Respire Catherine, respire!

Je sais que je ne suis pas la seule à vivre cela. J’avais envie de vous partager mon histoire pour que nous essayions de prendre le temps tous ensemble. Prendre le temps, ne serait-ce que de souffler un peu et de revenir à nos bases : inspirer, expirer. Soyez conscient de votre respiration. N’attendez pas d’avoir mal quelque part. N’attendez pas d’oublier comment faire. Prenons le temps de prendre soin de nous, tous ensemble.

À go, prenons une grande respiration. Go!

Catherine Héroux
Karelle Gauthier

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