En général, j’ai une préférence pour les lectures légères, les histoires pas trop compliquées, les mots qui font du bien et les happy ending. Je plonge dans un livre pour m’évader, pour m’émouvoir, pour rêver et m’inspirer de la plume des autres. Un peu en prévision du jour où je me déciderai à écrire mon premier roman.
Seulement, il y a tellement d’autrices fabuleuses au Québec, que plus le temps passe et plus leur talent m’éblouit et me donne des complexes. En lisant Mercure plein la gueule, le second livre d’Ève Lemieux, j’ai une fois de plus été confrontée et happée de plein fouet. D’abord par sa facilité à chorégraphier les mots, ensuite par sa gentillesse et sa personnalité si proche de la mienne.
Je pourrais me contenter de dire que l’histoire est poignante, dure, digne des tragédies romantiques que l’on voit au théâtre et qui se terminent rarement bien. Je pourrais aussi simplement parler de sa plume vive, tranchante et confrontante. Une plume qui décoiffe, qui fait parfois froncer les sourcils et qui nous fait plonger dans les côtés sombres qui nous habitent.
Mais j’ai tellement le goût d’en dire plus!
Mercure plein la gueule raconte l’histoire de Marie et Émile, deux vedettes de téléroman jeunesse amoureux devant et derrière la caméra. Ève dépeint et décortique leur relation avec doigté et précision. Tout y passe, leur coup de foudre, leurs premiers émois, leurs problèmes de consommation, leurs réflexions, leurs chicanes… Tout, mais surtout leur rupture et la déchéance de Marie qui s’en suit. On est loin du : Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants” et tu sais quoi? Ça m’a beaucoup plu de lire sa douleur et de me reconnaître dans son chagrin à la puissance 1000.
Quand j’ai lu Ève la première fois (Comme des animaux, publié en 2020) j’ai été frappée par sa plume puissante et poétique. Pour moi, elle représente “la gauche” dans mon palmarès des autrices fémines à se retrouver dans ma bibliothèque. Elle sort du cadre des romans féminins standards que j’ai l’habitude de lire et j’aime ça. Ça comble mon petit côté rebelle et ça me sort de ma rigidité et de ma naïveté.
Quand nous avons jasé en entrevue, j’étais pratiquement certaine de faire la connaissance de quelqu’un de très différent de moi. Et pourtant… Je me suis tout de suite trouvé des affinités avec cette fille qui aime l’aromathérapie autant que moi et qui écrit sans suivre de plan. Comme elle, je bloque des périodes d’écriture dans mon horaire et fais preuve de discipline pour créer. Je me suis beaucoup reconnue dans notre conversation et les mots échangés m’ont donné envie d’être son amie.
Étant comédienne depuis de nombreuses années, je ne pouvais passer à côté de la question…Est-ce que Marie ressemble à Ève? Est-ce qu’elle s’est inspirée de sa vie pour raconter celle de son personnage principal?
Oui…et non!
Ève s’est inspirée de ses quatre années au Conservatoire, une période marquante de sa vie, pour jeter sur papier ses idées et raconter le destin de Marie. Certains comédiens de sa cohorte y reconnaîtront peut-être certaines anecdotes? Alors que toi, lecteur ou lectrice, auras-tu autant de plaisir que moi à essayer de discerner le vrai du faux? Une chose est certaine, autobiographique ou pas, l’histoire de Marie a su me captiver de la première à la dernière page.
Maman d’une belle Charlotte de 7 mois, Ève profite de son congé de maternité et prépare ses prochains projets télévisuels et littéraires. Je lui souhaite encore plein de romans captivants, des rôles à sa hauteur et de beaux moments avec sa fille, moi qui n’ai pu m’empêcher de lui rappeler à quel point ça passe vite.
Merci pour l’échange Ève, ce fût un plaisir de te lire!
Mercure plein la gueule est disponible en librairie. Merci aux éditions XYZ pour la copie de presse.
Pour en apprendre plus, c’est ICI.