Qu’est-ce que je pourrais bien dire à propos de la plume de Marie-Christine Chartier que je n’ai pas encore révélé? Avec son cinquième roman, les mots commencent à manquer pour exprimer toute l’admiration que j’ai pour son talent. En plein coeur de Saturne était très attendu. Dès qu’on termine un roman de Marie-Christine, on ressent un état de manque que seul un nouveau livre écrit de sa main peut venir combler. Et pourtant, elle nous fait rarement languir bien longtemps la belle autrice aux 1000 talents.
Ce livre, qui met l’anxiété au coeur de son intrigue est, selon Marie-Christine, le plus personnel de ses romans. Sans être autobiographique, le personnage d’Élise est sans doute un peu calqué à partir de la personnalité de l’autrice. Ce qui m’a énormément surpris d’ailleurs, puisque je me faisais une toute autre idée de celle dont les mots me coupe le souffle chaque fois que je me plonge dans ses histoires.
Félix et Élise sont en amour depuis 3 ans. Un couple fort, solide, en apparence parfait. L’histoire débute alors que Félix demande une pause dans leur relation (ah le fameux break!) afin d’y voir plus clair dans ses sentiments. Parce que tout ceux qui vivent avec l’anxiété savent à quel point ce n’est pas facile pour eux, mais aussi pour les autres de vivre tous les jours avec le grand mal de notre époque. C’est difficile de part et d’autre de l’accepter et de vivre avec. Et c’est tout ce processus qui constitue la trame de fond de cette histoire bien d’actualité avec la réalité d’aujourd’hui.
Je mentirais si je disais que c’est mon oeuvre préférée de Marie-Christine. Mais attention, je suis toujours aussi subjuguée par sa façon de faire danser les mots, de livrer des dialogues puissants, de décrire les choses avec doigté et précision. Lire du MC Chartier, comme je me plais à l’appeler dans ma tête, ce n’est que du bonheur. Tout le temps. Mais comme je suis amenée à entendre parler souvent d’anxiété, à cotoyer des gens qui en souffrent, on dirait que j’avais un peu moins envie d’embarquer dans l’histoire.
Et pourtant, tout y est…
Des personnages lumineux auxquels on s’attache, une fin inattendue (qui laisse croire à une suite peut-être?) et surtout un livre qui se lit d’une traîte, mais qu’on a envie de savourer jusqu’à la dernière page. Je lirais une brique de 800 pages écrite de sa main sans jamais me lasser ou avoir envie de lire autre chose.
Alors ne va pas croire que je porte un regard un peu plus sombre sur son petit dernier, au contraire. Je suis même rassurée de voir qu’elle n’est pas parfaite, cette autrice que j’admire tant. J’ai aimé tous ses romans sans exception, En plein coeur de Saturne aussi. J’ai d’ailleurs hâte qu’elle dédicace ma copie, lors de notre prochaine rencontre.
Seulement il n’a pas encore détrôné mon favori à ce jour, Le sommeil des loutres, dont j’ai déjà fait l’éloge ICI.
Merci Marie-Christine, encore une fois, pour ce moment lecture. Te lire est un privilège, et un immense bonheur.
Merci aux Éditions Hurtubise pour la copie de presse.