soeur de sportif

À toi, la soeur ou le frère d’un.e sportif.ve

Toi, la soeur ou le frère d’un.e sportif.ve

Si tu savais comme je te comprends.

La vie a fait en sorte que les habiletés sportives ne font pas partie de ta génétique et ont toutes été léguées à ton frère ou à ta soeur? Tu préfères la lecture, la danse, le cinéma, les sciences ou tu as simplement d’autres intérêts qui n’ont rien à voir avec le sport? Je partage tellement ton ressenti.

J’ai grandi au sein d’une famille de sportifs. Ne vous méprenez pas, j’adore le sport. Ça coule dans mes veines, même si la vie ne m’a transmis aucun talent. J’ai pour mon dire qu’il est tout à fait légitime de s’intéresser aux différents sports sans toutefois en pratiquer de manière assidue ou au sein d’une équipe. J’ai toujours eu beaucoup d’intérêt pour le sport en général, surtout après avoir gravité dans ce monde depuis mon plus jeune âge.

Mais ça laisse des traces de grandir au sein d’un foyer où l’on valorise beaucoup la pratique d’un sport alors qu’il n’y en a aucun qui nous convient vraiment.

Mon père et mon frère étaient des athlètes particulièrement doués. Je le sais, j’ai passé toute ma jeunesse à admirer leurs exploits sur la glace ou dans les parcs. Accompagnée de ma mère, j’ai réchauffé le banc de plusieurs arénas de la province, un livre et une slush à la main. J’ai même appris à marquer les points au baseball, question de passer le temps pendant les longs programmes doubles.

Alors que mes acolytes de l’école passaient leurs vacances estivales dans le Maine ou leur relâche à Disney, je visitais les hôtels de villes beaucoup moins exotiques qu’Orlando. Même si j’adorais dormir ailleurs et crier des encouragements à chaque victoire remportée, une partie de moi aurait aimé vivre un autre genre de voyage en famille. J’aurais aimé avoir une aussi grande place au sein du quotidien, composé principalement de pratiques à 7 heures du matin, de parties les samedis soirs et de matchs disputés à 30 degrés.

J’aurais aimé qu’on me dise que l’on comprenait à quel point la danse était importante pour moi. Même si je n’avais aucunement l’intention d’en faire une carrière. J’aurais aimé qu’on ne me fasse pas sentir que mon petit spectacle annuel avec l’école de danse n’était pas une corvée dont on avait surtout hâte de se débarrasser.

Grandir dans l’ombre d’un athlète qui performe partout où il passe et qui fait parler de lui, c’est pas toujours évident. Surtout quand tu es une fille gênée, pas particulièrement douée à l’école et qui vit surtout le nez dans les livres ou devant la télé. J’étais fière de lui, de son talent. Je l’ai tellement encouragé et admiré. Mais j’aurais aimé savoir ce que ça fait d’être applaudie par des milliers de personnes. Qu’on parle de moi à travers la province, dans les journaux. J’aurais aimé savoir ce que ça fait de briller.

J’ai fini par la trouver toute seule ma lumière.

J’ai réalisé avec le temps que même si je n’avais pas de talent sportif, je pouvais bouger pour le plaisir et que je pouvais me réaliser autrement. Et surtout sans dépendre du regard des autres.

À toi, la soeur ou le frère d’un.e sportif.ve, j’ai envie de te dire qu’il est possible de grandir dans l’ombre. De trouver la lumière dont on a besoin au coeur de soi. Sans nécessairement avoir besoin de la validation de ceux qui nous entourent et qui ne comprennent pas toujours nos choix.

J’ai tout de même été immensément heureuse au sein du foyer familial. Je ne renierai jamais cette jeunesse qui m’a forgé en tant qu’humaine. Il y a eu des bons et des moins bons côtés, comme dans chaque famille.

Mais t’as le droit d’être différent, tout comme je l’étais.

Jennifer signature

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