permis de conduire

La fois où…il a obtenu son permis de conduire

La maternité est sans hésiter le plus grand défi personnel de ma vie. Depuis le jour 1, je m’efforce d’être la meilleure mère possible. De donner tout ce que je peux à mon fils et de profiter de chaque moment. S’il y a bien un regret que je n’aurai pas, ce sera de ne pas avoir été présente et de ne pas avoir pris le temps de savourer chaque étape. Même si je donnerais 5 ans de ma vie pour revivre ses 5 premières années, je suis en paix avec tout ce que j’ai pu lui offrir ainsi que tout ce que nous avons vécu et qui est maintenant derrière nous.

En juin dernier, lors de son bal de finissants, j’ai vécu un moment de grande tristesse. J’avais l’impression que ma maternité était terminée. Que l’on me remettait mon diplôme de maman en même temps qu’on lui remettait sa toge de finissant. Mon travail était accompli et je devais maintenant le laisser prendre son envol.

Ce sentiment, déjà déchirant, s’est amplifié lorsqu’il a obtenu…son permis de conduire.

Terminé les rides de char aux quatre coins de la ville et des environs en écoutant de la musique et en jasant. Terminé les bines sur l’épaule quand on croise une New Beetle. Fini de faire le taxi pour les pratiques de football, les quarts de travail, les soirées à chiller entre amis, les party qui se terminent aux petites heures du matin.

Il allait maintenant prendre la route seul, au volant de la voiture payée entièrement avec son argent dûrement gagné (une autre fierté).

Lorsqu’il est revenu de son examen de conduite, avec le sourire fendu jusqu’aux oreilles, bien que mon sentiment de fierté se soit présenté en premier, mon inquiétude s’est vite installée dans tout mon être. Je pense bien qu’elle y campera à tout jamais maintenant. Même si elle était plutôt omniprésente depuis le jour de sa naissance, j’avais l’impression qu’on avait une bonne cohabitation à temps partiel. Elle venait de signer un bail à mes côtés…pour la vie.

Si depuis quelques mois, j’avais eu le temps de m’habituer un peu à le laisser prendre la route au volant de son scooter, ce n’était pas grand chose comparé à la panique que je ressentais maintenant quand je le voyait partir au volant de sa voiture. J’ai beau me répéter qu’il conduit bien, qu’il est prudent, qu’il fera attention… mon coeur de mère se serre chaque fois que je l’imagine sur la route à la merci des autres conducteurs.

J’aimerais dont que ça fasse moins mal de le voir grandir. Que le temps s’arrête. Que mon bébé reste mon bébé et non qu’il devienne un homme. À partir de quand on commence le processus d’acceptation? J’aimerais ça avoir la marche à suivre pour y parvenir. Pour bien vivre avec le fait que son enfance est maintenant chose du passé et qu’il ne me reste que les souvenirs précieux que j’en garde?

Qu’il aille son permis de conduire, c’est comme le début de la fin pour moi. Une sorte de deuil que je dois vivre.

Je n’ose même pas imaginer comment je vais réagir lorsqu’il quittera la maison pour vivre sa vie.

On s’en remet hein? Rassurez-moi.

Jennifer signature

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