La parentalité, c’est une collection de moments, de petits bouts de vie, de souffles… C’est de l’amour pur, de l’inquiétude, de la fierté, du réconfort, de la culpabilité, de la joie. C’est tout. C’est ce qui a donné un sens à ma vie. Je ne jugerai jamais ceux qui n’ont pas le désire d’avoir un bébé. Et je serai toujours désolée pour ceux qui n’auront pas la chance de vivre la vie de parents.
Parce que c’est la plus belle chose de ma vie. Depuis le jour 1.
Mon fils, mon bébé, va avoir 18 ans dans quelques mois (dans 131 jours plus précisément) et j’ai mal. Je ne trouve pas d’autres mots pour le dire. J’ai vraiment mal. Un trou énorme se façonne tranquillement, mais sûrement dans mon coeur depuis sa naissance et atteindra certainement son apogée le jour où il quittera la maison. Ça, j’ai même pas commencé à l’envisager encore tellement je fais du déni qu’il va quitter le nid un jour.
Je suis entourée d’amies et de connaissances qui ont encore des bébés et des jeunes enfants à la maison. J’en suis aussi beaucoup sur les réseaux sociaux. Je vois des moms avec des patchs sous les yeux et qui luttent contre le manque de sommeil de leur bébé, des moms qui évoquent leurs difficultés, des moms à bouttes, des moms qui font la DME, qui partent en voyage avec leurs enfants en sac à dos ou en poussette. Des moms qui organisent des fêtes dignes de Pinterest, des moms qui rushent, des moms qui tripent, des moms qui chialent.
Pis maudit que ça me manque.
Quand je vois des moms se plaindre qu’elles s’ennuient d’avoir des moments pour elles, ou qu’elles trouvent ça rushant de devoir s’occuper de leurs enfants 24/7, je grince toujours un peu des dents. Parce que j’ai juste le goût de leur hurler : ÇA VA TELLEMENT VITE, PROFITES-EN! ÇA REVIENT PAS CES MOMENTS-LÀ.
Je déborde de fierté quand je vois l’adolescent extraordinaire qu’il est et le jeune adulte formidable qu’il commence à être…MAIS JE M’ENNUIE DE MON BÉBÉ. Celui que je tenais dans le creux de mes bras, celui qui sentait l’eau de Floride (si tu connais pas cette eau de Cologne, tu manques quelque chose) quand il sortait du bain, qui me faisait craquer avec son pyjama à pattes. Celui que j’amenais partout, tout le temps. Celui que je gardais avec moi à chaque jour de congé, à chaque vacances. Celui que j’accompagnais dans chaque grande étape, sans se douter que ça irait toujours de plus en plus vite.
Récemment, j’ai écouté un épisode de l’émission de variété Pour une fois, présentée à Télé-Québec. La comédienne Anne Dorval s’exprimait sur son rôle de mère. J’ai terminé l’épisode en larmes, parce que c’est la seule et unique femme qui a trouvé les bons mots pour décrire le sentiment qui m’habite depuis que je suis une maman. Ça faisait 17 ans que je les cherchais les termes exactes. Ceux qui seraient assez forts, assez précis et puissants. En gros, elle disait que toute sa vie elle avait aimé trop. Qu’on lui avait reproché à de nombreuses occasions d’avoir trop d’amour à donner. Elle expliquait que pour elle : aimer ses enfants, ça ne serait jamais trop. Q’ils seraient les seuls êtres humains à qui ça profiterait autant de les remplir d’amour. Que tout cet amour, même s’il était intense et qu’il finirait par être gossant pour ses enfants, contribuerait à les rendre plus solides. Je l’explique peut-être mal, je te laisse l’épisode ICI pour le visionner à ton tour, mais ça m’a vraiment rentré dedans. J’en ai eu des frissons, et j’ai fendu en larmes à nouveau lorsque j’ai fait écouter ce passage à mon fils.
Mon fils sera à jamais mon bébé. Et jamais je ne cesserai de lui dire à quel point je l’aime. La maternité, c’est la chose la plus grandiose que la vie a mis sur mon chemin. Et je lui en serai toujours reconnaissante.