le garçon d'encre

Critique littéraire du mois – Le garçon d’encre

Est-ce que je suis la seule à ressentir une telle fébrilité lorsque je tiens dans mes mains un nouveau livre de Marie-Christine Chartier? Même après 7 romans, ce sentiment ne s’estompe pas. Je crois que je peux maintenant affirmer haut et fort que c’est mon autrice québécoise préférée. Chaque livre qu’elle écrit n’est rien de moins qu’un chef d’oeuvre à lire et démontre chaque fois tout l’étendu de son talent. Avec Le garçon d’encre, elle vient confirmer qu’elle est bien installée au sommet des autrices chouchous du Québec, rien de moins.

Résumé

À la mort de son père, Maxine doit aller assister aux funérailles. C’est à contrecœur que la jeune femme retourne dans son village natal – et la maison de son enfance, lieu tant redouté – qu’elle a fui six ans plus tôt. Le choc est brutal, la replongeant dans ses souvenirs les plus douloureux et la confrontant à ses blessures mal cicatrisées, à toutes les fissures qui courent derrière sa façade de femme cynique et distante.

Maxine compte bien repartir aussitôt la cérémonie terminée. Toutefois, une surprise l’attend chez le notaire, lorsqu’elle apprend que son père a modifié son testament peu avant sa mort. Pour toucher son héritage, Maxine devra accepter une condition insolite et contraignante. Malgré son irritation, elle se plie aux dernières volontés de son père. Sans se douter que sa vie en sera bouleversée…

Critique personnelle

Dès que j’ai reçu ma copie, j’ai failli délaisser le livre que je lisais déjà pour entamer le petit dernier de celle que j’appelle affectueusement comme son nom Instagram, MC Chartier. Mais comme je termine toujours ce que je commence, je l’ai laissé de côté 48 heures, le temps de terminer mon précédent roman. Avoir su…j’aurais repoussé encore plus le moment de m’y plonger question de faire durer le plaisir de l’avoir dans ma pile de lecture. Parce que dès que j’ai tourné la première page, je suis tombée dans le vortex des histoires de Marie-Christine et je l’ai dévoré en moins de 24 heures.

Ce roman parle encore une fois d’amour, mais d’une façon différente que ces précédents romans. Cette fois-ci, Marie-Christine s’attaque à l’amour parental, et je dois dire que ça touche une corde particulièrement sensible chez moi, puisque j’ai une relation complexe avec les miens depuis un long moment. Maxine ne parle plus à son père depuis de nombreuses années et elle n’a pas eu l’occasion de réparer les pots cassés avant sa mort. L’autrice fait des retours en arrière qui décortiquent leur relation et l’origine des brèches qui se sont formées avant de les éloigner complètement. J’ai beaucoup aimé ces incursions dans le passé de Maxine afin de mieux comprendre qui elle est et ce qu’elle est devenue.

Le roman porte aussi sur l’amour qu’on porte à ses amis et à soi-même. Ça parle de peine d’amitié (j’ai adoré ses relations avec Sandrine et Jeannie) ainsi que des nombreuses blessures que l’on vit et qui teintent notre personnalité par la suite. C’est écrit avec tant de finesse que je pense que je ne me remettrai jamais du talent de Marie-Christine. Elle est si bonne pour décrire les émotions avec des exemples concrets qui font qu’on se reconnait tout de suite dans la plupart des situations. Et ce, même si on ne l’a jamais vécu. C’est un signe de grand talent que d’être capable de nous faire vivre des émotions qui nous sont inconnues, mais qu’on comprend quand même parce que les mots choisis pour les raconter permettent de saisir parfaitement ce que les personnages vivent.

Je ne peux en dévoiler plus, mais je peux simplement affirmer que je n’ai pas vu venir la fin du tout. Je pensais réellement que ce roman allait finir comme les autres. Oui, mais non. C’est tout ce que je peux en dire. Je t’entends déjà t’exclamer ” ahhh je comprends ce qu’elle voulait dire” quand tu le liras à ton tour. J’espère sincèrement que tu apprécieras ton moment lecture autant que j’ai pu aimer le mien.

Ce qui rendent les romans de Marie-Christine si uniques, c’est aussi de découvrir le lien entre les titres toujours un peu mystérieux de l’autrice et l’histoire. J’aime beaucoup sa façon d’expliquer à travers ses histoires les raisons pour lesquels ses livres portent leurs noms. C’est un processus assez fascinant et plaisant à découvrir.

Tourner la dernière page d’un livre de Marie-Christine, c’est vivre un deuil chaque fois. C’est avoir un petit moment de panique parce que t’as peur que ce soit le dernier, même si elle en sort pratiquement un par année. Même si au fond de toi, tu sais. Tu sais que tant qu’il y aura des lecteurs pour tomber en amour avec ses récits, il y aura des livres de Marie-Christine.

En tout cas, tu croises les doigts bien fort.

Merci Marie-Christine pour ce magnifique moment de lecture et merci aux éditions Hurtubise pour la copie de presse.

Le garçon d’encre est disponible en librairie et c’est une excellente suggestion pour la Journée J’achète un livre québécois qui aura lieu le 12 août.

Jennifer signature

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