Je sais.
Je m’attaque à gros.
Comment expliquer quelque chose qui se produit pour 1001 raisons propres à chacun ?
Comment espérer comprendre ce qui se passe dans la tête de tous ceux qui prennent la décision de quitter l’autre ou de se quitter ?
Il n’y a sans doute pas qu’une seule réponse, ni de vérité absolue.
Certains diront que les sentiments amoureux ont évolué en autre chose, que l’amour n’était plus au rendez-vous. Mais il avait rendez-vous avec qui alors ? Où est-il passé ? Comment le cerveau se programme pour changer les sentiments que l’on porte à l’autre pour les transformer ou simplement les effacer de son disque dur ?
Je ne parle pas d’infidélité. C’est un autre dossier. Encore plus gros à gérer pour l’idéaliste que je suis.
Je parle d’amour qui s’effrite. Celui qui s’évapore comme s’il n’avait jamais existé. Celui qui s’efface comme une vague qui emporte les coeurs que l’on dessine dans le sable.
Chaque fois que j’apprends qu’un couple se sépare, j’ai la même réaction de stupéfaction et de tristesse. Même si ça semblait mieux comme ça. Même si c’était devenu infernal. Mon côté romantique espérait toujours qu’il y ait une solution à tout. Que ce n’était qu’un creux de vague et non un naufrage ! Qu’à travers la tempête, ils arriveraient à fixer le même point à l’horizon et à s’accrocher ensemble sur leur bouée ! Je veux croire que lorsqu’on aime, on peut tout surmonter et que l’amour peut s’égarer oui, mais ne jamais disparaître complètement.
Je m’interroge toujours à savoir s’ils ont tout fait pour s’en sortir. Si c’était vraiment LA bonne décision de voguer dans une direction différente. Si c’est vraiment la marche à suivre pour vivre le bonheur autrement et sa vie d’une nouvelle façon. Je me demande où la faille est apparue, où elle a commencé à prendre de l’ampleur, ce qui fait qu’elle n’a cessé de s’agrandir pour devenir impossible à réparer. Est-ce que c’est parce qu’elle était déjà présente au début de la relation, mais que les lunettes roses que l’on porte ont fait en sorte qu’elle est passée inaperçue ? Est-ce parce qu’un des deux a abandonné en cours de route ou bien c’est parce que la charge de travail pour colmater le tout était tout simplement trop grande pour la capacité du couple à y faire face ?
Je n’ai jamais laissé un garçon. J’ai toujours été celle qui se fait laisser. Celle qui a toujours cherché à comprendre ce qui s’était passé, celle qui ramait toute seule parmi les écumes d’une relation vouée à l’échec avant même d’avoir quitté le quai. Celle qui s’accrochait de toutes ses forces à l’autre dans le but de ne pas laisser les failles lui ronger le cœur. Je n’ai jamais pris LA décision de partir. C’est peut-être pour cette raison que j’ai toutes ces interrogations.
Et que j’aimerais juste comprendre où va tout cet amour qui disparaît.
Qui disparaît pour ne jamais revenir.