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C’est aujourd’hui que je peux officiellement débuter ma physiothérapie, enfin.
Je suis en train de devenir folle à rester à la maison, mon cerveau part dans toutes les directions et je commence à avoir l’impression que je serai cloîtrée chez moi jusqu’à la fin des temps. J’ai envie de marcher, de courir, de faire de la raquette dans la belle poudreuse qui ne cesse de s’empiler devant ma maison et surtout d’aller où bon me semble au volant de ma voiture.
Lorsque j’arrive à la clinique, je ne sais pas du tout à quoi m’attendre à part bouger ma cheville pour faire en sorte qu’elle puisse retrouver sa mobilité et pour permettre à mon pied de revenir en parfait état.
Je suis donc plutôt impatiente de savoir ce que je devrai faire au cours des prochaines semaines pour y arriver et je peux te le dire, très confiante d’y parvenir de manière rapide.
Je n’ai pas l’intention de traîner en longueur la dernière étape de ma guérison. Je suis jeune, active, en santé et je ne vois pas pourquoi ma cheville ne voudrait pas me donner tout ce mérite d’avoir presque toujours pris soin de mon corps et coopérer avec ma volonté.
Dès mon arrivée devant Marie-Hélène, la physiothérapeute en charge d’établir mon programme de réhabilitation, je suis en confiance qu’elle pourra m’aider à atteindre mon objectif.
On sympathise tout de suite et on entre rapidement dans le vif du sujet : « Ouf, tu ne t’es pas manquée » qu’elle s’empresse de constater.
Merci, mais ça je le sais déjà.
« On va travailler fort, mais je considère que tu devrais pouvoir retrouver toutes tes capacités d’ici 4 ou 5 mois ».
QUOI?!? COMBIEN?!?
J’ai sûrement mal compris.
Il ne suffira pas de quelques séances par semaine pendant un ou deux mois maximum pour que je sois rétablie?
« Mais ne t’inquiète pas, on va y arriver! »
Le seul mot que j’arrive à prononcer c’est « ok ».
Avec un petit soupire, mais un air déterminé.
Elle commence par étudier ma cheville sous tous les angles. Elle tâte mes cicatrices, qui selon elle guérissent très bien, manipule ma cheville à gauche et à droite en plus de mesurer mon taux de flexibilité. Tout ceci n’est pas douloureux, simplement un peu inconfortable. Elle se contente d’examiner les dégâts et le travail qu’il y a à faire pour réparer le tout. Elle m’annonce que je devrai venir la voir 3 fois par semaine, au moins jusqu’à mon prochain rendez-vous chez l’orthopédiste, prévu le 15 février.
Elle me dicte les exercices à faire à la maison, trois fois par jour, à tous les jours. Me conseille d’étirer la peau autour de mes cicatrices pour détendre celle-ci qui est complètement tendue depuis l’accident. Je dois aussi prendre des bains de pieds où je dois alterner l’eau glacée et l’eau chaude. Elle promet de m’envoyer mon programme d’exercices par courriel et on me donne mes deux prochains rendez-vous avant de me dire au revoir.
Pas plus compliqué que ça, je retourne chez moi avec l’envie de travailler fort et la motivation dans le tapis.
Les deux séances suivantes durent à peine une demi-heure. Marie-Hélène manipule ma cheville comme de la pâte à modeler, fait des exercices d’assouplissement en la tâtant d’un bord pis de l’autre. J’ai un gros travail à faire sur moi pendant qu’elle manipule ma cheville, puisqu’habituellement je ne supporte pas de me faire masser.
Ouais, je suis bizarre de même.
Je déteste me faire tripoter et quiconque m’offre un massage ne tombe pas du tout dans mes goûts. Je suis très bonne pour en faire aux autres, mais pas question de me laisser faire à mon tour. Je me sens inconfortable après 10 minutes à peine et mon cerveau n’arrive pas à se détendre pour profiter du moment qui m’est offert. Alors inutile d’insister, ce n’est pas pour moi. Je dois donc doublement me concentrer pour accepter les mains de Marie-Hélène qui s’acharnent dans chaque recoin de mon pied.
Je travaille fort à la maison, je sens que l’enflure diminue peu à peu et j’ai même la chance de voir un certain progrès lors du 3ème rendez-vous de la semaine, moment où elle constate que j’ai gagné en flexibilité après deux jours seulement.
Ça me donne espoir que je pourrai déjouer son pronostic et retrouver mes facultés dans un plus court laps de temps.
4 ou 5 mois? Pfff…je vise 3 mois maximum. J’aime ça me fixer des buts et des objectifs et essayer de les atteindre rapidement.
C’est un peu ça qui arrive quand t’es hyperactive.
Mais la réalité te rattrape souvent alors que tu croyais que ce serait facile.
Lors de mon jour de repos après 3 jours consécutifs à travailler avec Marie-Hélène, je me lève le matin avec la cheville très enflée, douloureuse et très sensible. Je peux à peine y toucher pour masser mes cicatrices et j’ai l’impression qu’elle est aussi sensible que lorsque je suis tombée. On m’avait pourtant bien avertie que ce ne serait pas facile et que tout ceci était normal. Je m’en doutais, mais évidemment je croyais secrètement que ça ne serait pas le cas et qu’une fois commencé le processus d’exercices et de traitement, j’allais faire ça les deux doigts dans le nez.
Non.
Mon corps me dit clairement : « calme-toi la grande, c’est moi qui décide. »
Alors voilà où j’en suis pour l’instant. Toujours confinée à la maison, à travailler fort pour que ça progresse enfin vers la fin de la guérison.
À suivre…