“Tu vas où Jen pendant tes vacances?” Nulle part.
“Avez-vous réservé quelque chose?”
“Faites-vous un voyage?”
Est-ce que je suis la seule qui ressent une petite (ok, une grosse!) déception lorsqu’elle doit répondre simplement : “non, on reste chez nous cette année”?
Pourtant, c’est loin d’être le premier été où l’on n’a pas d’escapade prévue pour la saison estivale. On n’a pas fait de voyage depuis le début de la pandémie. Seules les tournées de presse faites dans notre belle province ces dernières années m’ont permis de découcher quelques jours. Le seul séjour faisant office de vacances l’été dernier a été rendu possible grâce à un concours Instagram. Celui qui m’a fait remporter la location d’un chalet pour deux nuits au Lac Mégantic.
Bien que bucolique et agréable, on est loin du voyage en sac à dos à travers l’Europe, d’une semaine dans un tout-inclus ou même d’un séjour dans une grande ville américaine.
Je ne cache pas que deux ans sans voyager, je trouve ça difficile. Même si c’est notre choix de mettre nos sous et nos priorités ailleurs pour un temps déterminé. Il y a des moments où je trouve ça vraiment dur de ne pas déroger et de ne pas me dire : “D’la marde, je me gâte.”
J’accueille pourtant ces vacances avec bonheur. Et je compte en profiter autant que si je partais pour deux semaines.
Les vacances ça ne sent pas toujours le sable, la mer ou les odeurs d’un pays étranger. Les vacances, c’est un mixte entre le parfum de la crème glacée qu’on va manger à la crèmerie du coin en fin de soirée et celui de l’huile à bronzage qu’on applique avant d’aller lire au soleil sur le bord de sa piscine.
C’est l’odeur de la pluie qui martèle la fenêtre et nous force à passer la journée à regarder Netflix sans trop culpabiliser de ne pas sortir.
C’est le bonheur de se dresser une petite liste de choses à faire, de gens à voir. Mais aussi une liste des choses qu’on repousse toujours. T’sais les petits trucs qu’on remet à plus tard. Ceux qu’on dit “je vais profiter de mes vacances pour faire ça.” Ceux qui nous grugent du temps précieux quand on est dans notre routine réglée au quart de tour. On dirait que de les faire pendant ses vacances ça devient soudainement moins lourd, moins plates à faire. Parce qu’on sait qu’on a encore tout plein de temps devant soi pour faire autre chose.
Les vacances, c’est un mélange de soleil, de gazon frais, de vent chaud qui souffle dans nos cheveux. De repas dégustés dehors sans se presser. De restos soigneusement choisis pour se gâter. D’activités qu’on ne prend pas le temps de faire de manière spontanée comme un pique-nique, une petite escapade dans une autre ville, un spectacle extérieur d’un artiste inconnu.
C’est le plaisir d’être maître de son temps. De la façon dont on l’utilise, sans rien devoir à personne. C’est de mettre le travail de côté, de prendre le temps de vivre et de juste profiter de l’instant présent sans penser au lundi.
Que je sois ici ou ailleurs, ce sentiment de liberté reste intact. Même si je ne vais nulle part.
Et je vis toujours dans l’attente des prochaines vacances.