Je marchais,
Bien droite,
Mais
Un peu perdue.
Mes pieds se sont bousculés,
Et mon monde a chaviré.
Soudainement,
Ma tête était posée
Et mes pas suivaient
La pente.
Je riais
Davantage,
Je croyais
Davantage,
Mes yeux se sont asséchés.
Ahurissante,
Je suis tombée,
Mais pas dans ce dont
J’étais habituée.
Non,
Je t’avais trouvé.
Et la noirceur ne m’effrayait pas.
Dès la première fois,
Je t’ai accueilli dans mes bras.
Une toile de bleu et de vert,
Entourée d’un rouge sanglant ;
Tes yeux se vidaient.
Ton corps tremblait,
Et dans toute ta vulnérabilité,
J’ai rencontré ton cœur.
Avant même de te connaître,
J’ai su voir clair en toi,
Comme tu as su le faire en moi.
Nous n’avions pas besoin
De déblatérer.
Le silence portait
Les mots à nos oreilles.
Nos iris portaient
Les horreurs, la merveille,
De nos histoires anciennes.
Puis les jours ont passé,
Nos corps se sont rapprochés.
Tes mains m’ont agrippée
Sous les genoux,
Tes coudes busqués
De chaque côté
De ton tronc bien ancré
Et puis, bien droits,
Nous avons dansé dans l’obscurité.
Jusqu’à ce que,
Corps fumants,
Nos regards se croisent,
Dans la lueur,
Mais aussi dans la peur.
Pouvait-on faire confiance,
Encore et encore ?
J’ai préféré fermer les yeux,
Me cacher dans le creux
De tes bras.
Me réveiller à tes côtés,
Nos blessures dans les draps.
J’ai préféré te consoler,
Me laisser prendre,
Te caresser,
Te laisser m’embrasser.
J’ai préféré profiter,
T’apprécier dans tous tes états.
On se suivait, on s’entendait.
Tout près,
Le souffle reposé
Les étoiles filant à toute vitesse.
Puis,
Du jour au lendemain,
On se tenait,
Face à face,
Cœur à cœur,
On s’est pris les mains,
Et tu as changé de place.