Je ne sais pas si c’est parce que j’ai changé, que la pandémie a laissé des séquelles…ou parce que je vieillis. Peut-être un peu tout ça. Mais j’ai envie de m’entourer de positif. Tire-moi vers le haut au lieu de m’ajouter une pression sur les épaules.
Ce n’est pas facile d’avouer ça. Sans blesser personne.
La vie est déjà assez compliquée comme ça, j’ai envie que mes relations ne le soient plus. Au risque de paraître égoïste. Et de voir mon entourage diminuer.
Je comprends qu’il est difficile de rester hop la vie en toutes circonstances. Je suis d’ailleurs loin d’être un rayon de soleil perpétuel. Par contre, j’ai réalisé ces dernières années que j’avais envie de côtoyer des gens qui me font simplement du bien. Qui n’attendent rien en retour, qui n’ont pas besoin de ma présence ou de mon écoute constante pour aller de l’avant. Ça devient lourd de simplement demander à quelqu’un comment il va. Et d’avoir l’impression qu’il ne peut jamais répondre oui, tout simplement. Qu’on sente dans sa voix que c’est toujours difficile, que la vie est grise, de sentir la déception d’une personne parce que tu n’agis pas comme elle voudrait. Ou que tu ne réponds pas ce qu’elle veut entendre.
C’est lourd. Ça gruge de l’énergie. Et ça me donne maintenant envie de m’éloigner.
Je ne vise personne en particulier, je suis aussi responsable de certaines situations que j’ai laissé traîner.
J’ai mes traumas en ce qui concerne mes relations avec les autres, ça a toujours été complexe pour moi d’interagir de la bonne manière. De trouver la bonne façon de procéder, de bien m’exprimer sur mes envies et mes besoins. Quand tu te sens rejetée pendant une longue période de ta vie, ça laisse des traces. Et souvent plus que tu ne le penses. Ça teinte tes relations futures, tes choix, tes décisions et ça reste souvent un nuage au-dessus de ta tête qui ne s’éclipse jamais totalement.
J’ai passé plusieurs années à penser que c’était moi le problème. Que je devais m’adapter, dire oui à tout pour ne pas décevoir personne, à enfouir au fond de moi mes inconforts et mes malaises. J’essaye maintenant de me mettre en priorité et de ne plus prendre sur mes épaules les états d’âme des autres. Je veux demeurer empathique, c’est extrêmement important pour moi, mais pas au détriment de ma santé mentale et de mon bien-être quotidien. Le monde est dur, l’avenir est de plus en plus sombre, ça m’inquiète déjà assez comme ça. J’ai besoin de couleurs, de moments joyeux. J’ai besoin de lumière. Pas d’angoisses supplémentaires.
Tire-moi vers le haut, ça ne veut pas dire que j’ai besoin d’être constamment stimulée ou mise devant des défis toujours plus grands pour aller encore plus loin. Que j’ai besoin qu’on vienne me sauver et qu’on m’éloigne de tout ce qui est négatif.
Ça veut simplement dire que j’ai besoin d’air, après des années à tenter de ne pas toucher le fond et à travailler fort pour rester simplement la tête hors de l’eau.