Bilan et conclusion

Les chroniques d’une hyperactive au repos forcé : bilan et conclusion

Pour lire les précédentes chroniques, c’est ICI.

Il s’en est écoulé, du temps, depuis le premier texte racontant toute cette saga. D’ailleurs, c’est à ce jour, la série de textes la plus longue que j’ai écrite.

La prochaine histoire aussi longue sera mon roman.

J’espère… Non, je le sais!

Tout ça pour dire que lors de cette chute fatidique du 19 novembre 2018 (je risque de me souvenir de cette date toute ma vie, malheureusement), je ne croyais jamais qu’elle teinterait ma vie TOUS LES JOURS jusqu’en juin. Que je vivrais pratiquement les 4 saisons dans ce tourbillon qui s’enchaîne et me fait passer par toute une gamme d’émotions!

Aujourd’hui, c’était ma dernière demi-journée au travail. Je reprends à temps complet lundi prochain et je dois t’avouer que j’ai un brin de nostalgie.

Oui, oui.

Je ne croyais pas dire ça au tout début, mais je pense que toute cette expérience m’a beaucoup apporté dans l’fond.

Du négatif comme du positif.

Alors, allons-y pour un petit bilan, parce que t’sais, t’as partagé tout ça avec moi.

En tout cas ceux qui me suivent depuis le début et qui m’ont accompagné semaine après semaine à travers mes écrits. Je ne sais pas combien vous étiez, mais vous n’avez pas idée à quel point vous m’avez fait du bien.

Ces textes, je les ai écrits avec toute ma vulnérabilité et mon honnêteté. Sans vraiment savoir si t’allais aimer me lire, mais en sachant qu’à moi, ça me ferait du bien.

Alors voilà, je me lance…

Le négatif :

  • La chute, la douleur, l’opération, les antidouleurs qui m’ont rendue mêlée au point de vouloir parler avec mes fourchettes. Les nuits de sommeil écourtées faute de trouver une position confortable et d’essayer de ne pas me casser la gueule en allant aux toilettes en béquille alors que j’étais endormie et que je peinais juste à essayer d’avoir les yeux dans le même trou.
  • La perte d’autonomie… Essaie de prendre une douche SANS GLISSER sur une seule jambe alors que l’autre doit être à l’abri de l’eau pour ne pas mouiller ton plâtre, tu m’en reparleras. Ne pas pouvoir conduire ma voiture pendant près de deux mois, devoir dépendre de mon chum pour sortir de la maison et ne pas risquer de me rompre le cou en essayant de manier les béquilles sur les plaques de glace qui ont été plus que présentes tout au long de l’hiver.
  • Le corps qui réagit à tout… Les courbatures, l’inactivité, la perte de tonus, de cardio, les antidouleurs qui ont un peu détraqué mon cerveau le temps qu’il s’habitue. Les sensations nouvelles, le traumatisme que je ressens chaque fois que j’effleure ma cheville et que je sens les vis qui se trouvent maintenant à côté de mes ligaments.
  • Le temps des Fêtes raté… Pour une fille qui aime Noël comme moi, je dois dire que j’ai passé l’un des pires de ma vie.
  • Le sentiment de colère, ressenti dans les moments où je me suis demandé : «Pourquoi ça m’est arrivé à moi?» ou encore quand j’étais fâchée de ne plus pouvoir vivre ma vie au gré de mes envies. Des fois, t’as beau dire que tu te plains pour rien, le nuage qui t’assombrit l’esprit est plus fort que tout le reste.
  • La peur de l’après… Est-ce que je vais boiter toute ma vie, est-ce que je vais être capable de recommencer à courir, à sauter, à enseigner la Zumba comme je le fais depuis 8 ans? Est-ce que je vais continuer à regarder par terre pour le restant de mes jours dans le but d’éviter toute autre chute?

Le positif

  • Mon chum et mon fils… Ça nous a tellement rapprochés que j’ai le cœur qui me sert chaque fois que je pense à toute cette belle proximité qui doit maintenant être un peu mise de côté pour reprendre le quotidien. Pendant ces longs mois, ils étaient à mes côtés, ils m’ont soutenu, m’ont entouré de leur amour et de leur soutien. J’ai même passé trois semaines complètes avec mon amoureux où nous étions en tête à tête tous les jours pendant que notre fils était à l’école. Ces moments ensemble nous ont rassuré que nous allions être capables de retrouver notre cocon à deux quand notre bébé quitterait la maison. Quant à mon fils, j’ai quand même ressenti beaucoup de bonheur à passer les vacances scolaires et les journées pédagogiques avec lui. Même si mon programme d’activités était carrément inexistant.
  • Mon entourage… Les amis, les connaissances, les collègues de travail, j’ai reçu beaucoup de support et j’ai réalisé que j’étais bien entourée malgré tout.
  • Netflix… Ouais, si j’ai longtemps boudé mon plaisir d’y adhérer, je remercie aujourd’hui ma collègue Charline qui m’a initié à tous ses bienfaits. J’ai pu regarder les 6 saisons de Gossip Girl et franchement, j’en garde un excellent souvenir même si la série risque d’être cataloguée à cette période de ma vie pour toujours maintenant.
  • Mon blogue Folie Urbaine… J’ai passé tellement d’heures à écrire, gérer une grosse partie des tâches de mes collègues et penser à des manières de l’amener plus loin que je sais plus que jamais que J’ADORE ce que je fais.
  • J’ai réussi à passer à travers le processus de physiothérapie et d’ergothérapie avec une attitude positive. J’ai même reçu le titre de patiente exemplaire. Merci Manu!
  • La lecture… Si au début mon cerveau m’a joué des tours en n’ayant pas la motivation et la force de me plonger dans des romans, je dois dire que je me suis bien rattrapée par la suite. J’ai même décidé d’entreprendre le 100 books challenge qui consiste à lire 100 livres en une année.
  • Le long congé du travail… Je n’avais pas eu une année facile et j’étais un peu en questionnement par rapport à mon métier. J’ai profité de ces longues journées pour me reposer sans trop de culpabilité, pour me rendormir le matin après la sonnerie du cadran de mes hommes et ne pas avoir à démarrer ma voiture à -20 degrés pendant les journées froides de janvier. Je me suis aussi posé des questions par rapport à mon choix de carrière. Et si je n’ai pas encore trouvé toutes les réponses, j’ai au moins germé plusieurs pistes de réflexion à explorer.
  • J’ai commencé un roman… Chuuttt! C’est encore mon petit secret. Est-ce que ça mènera à quelque chose? Seul le temps le dira. Je ne me suis pas fixé de temps limite, parce que si j’ai écrit pratiquement tous les jours pendant quelques semaines cet hiver, je dois dire qu’actuellement, je n’ai pas touché à ce dossier classé dans mon ordi depuis mars. Je compte bien me rattraper aux vacances.

Pendant pratiquement toute ma convalescence, je me suis demandé le message à comprendre… Y en a-t-il un?

Est-ce que c’était juste un bête accident et il n’y a rien à retenir de cet événement à part que c’est arrivé? La vie m’a-t-elle envoyé un signe?

Seul le temps me le dira.

Je revois mon médecin le 26 juin pour clore mon dossier médical et voir avec la CNESST les conclusions financières et émotionnelles de tout ça.

J’espère que ce dernier chapitre se passera bien.

Mais avant de terminer mon récit, je te dis merci d’avoir été là, virtuellement, en chair et en os ou simplement en pensées.

Photo de signature pour Jennifer Martin.

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