Ok, ouin.
Ce n’est sûrement pas mon texte le plus joyeux. Ni mon plus divertissant. Je m’en excuse d’avance. Mais si d’habitude t’aimes mon style d’écriture, tu ne devrais pas trop m’en vouloir d’avoir voulu sortir mon côté plus sombre et faire connaître mon opinion sur le sujet.
J’ai plus ou moins souvent pensé que de parler de la mort allait la réveiller. Je me disais que si je n’y pensais pas, ça n’existait pas. Disons que je m’arrêtais souvent là dans ma réflexion.
Mais bon, ok, ça existe.
On la voit partout, tous les jours dans les journaux, sur le Net et à la télé. Des gens meurent quotidiennement.
La mort. Ce simple mot de 4 lettres qui nous bouleverse et qui peut mettre fin à tout. Mais vraiment TOUT.
Je n’avais pas besoin de l’invoquer, de risquer de me mettre sous son radar et que l’envie lui prenne de venir rôder dans ma vie ou dans le périmètre qui abrite les gens que j’aime ou même les gens que je me contente d’apprécier. Je n’avais comme pas envie qu’elle se rappelle que je suis sur sa liste et qu’un jour, inévitablement, elle mettra un terme à mon existence.
Je n’ai jamais vraiment eu peur de mourir jusqu’à une certaine époque.
À 15 ans, tu ne penses pas à ces affaires-là. Ça t’effleure brièvement l’esprit quand t’assistes aux funérailles de ta grand-mère qui te semblait tellement vieille que t’as l’impression de l’avoir toujours connue vieille.
À 20 ans, tu passes tellement de temps à te faire répéter que tu es dans la fleur de l’âge et que t’as la vie devant toi que tu n’envisages pas une minute que tes jours pourraient être écourtés prématurément. Bien sûr, il y a toujours une histoire qui sort dans les journaux à propos d’adolescents qui sont morts dans un accident d’auto après une soirée bien arrosée. Le genre d’histoire qui empêche ta mère de dormir pendant deux jours. Mais tu te dis quand même : c’est quoi les chances que ça m’arrive ?
À 25 ans, c’est pas mal la même chose, selon où tu es rendu dans la vie. Tu penses à ton avenir, tu ne penses pas à mourir.
À 30 ans, tu peux être surpris par la mort, perdre des gens que t’as côtoyés dans un passé pas si lointain. Une amie du secondaire qui a succombé à un cancer, un oncle éloigné que tu appréciais beaucoup. Tu peux être touché par la fausse couche d’une amie ou encore la tienne. Même si ça rentre dans la statistique d’une femme sur quatre, c’est vraiment triste de penser à ce petit fœtus qui ne verra jamais le jour. C’est à cet âge que tu commences à ressentir une certaine urgence de vivre. Tes folles années de jeunesse ont beau n’être pas trop loin derrière, tu le sais que les années qui s’en viennent seront différentes, que tu vas réaliser que la vie va vite et que tu n’as pas de temps à perdre si tu veux accomplir tout ce que tu as mis sur ta bucket list dans la section Notes de ton ancien agenda scolaire.
Je ne peux pas dire comment on se sent à 40 ans, je n’y suis pas encore. Mon chum y est, lui. Il dit que ça fesse, que tu y penses beaucoup plus qu’avant même si tu penses encore comme un ado de 16 ans. Même si tout le monde te dit que la vie commence à 40 ans parce que tu es encore jeune de corps et d’esprit et que t’as l’expérience pour apprécier ce que tu as fait et ce que tu as accompli. Toi, tu le sais quand même que la route sur laquelle t’as dévié est pas mal moins excitante que celle des dernières années.
Et je ne peux me prononcer sur les autres dizaines. On dirait que je ne veux même pas le savoir. Pas tout de suite.
Je ne saurais dire exactement à quel moment j’ai commencé à avoir une peur viscérale de la mort.
Sûrement quand je suis devenue maman.
Cette peur intense qui nous submerge quand on pense à ce qui pourrait arriver si nous disparaissions de la vie de nos enfants de manière prématurée. Sinon, pourquoi je ferais ce rêve récurant dans lequel je meurs dans un accident d’auto ?
Je ne suis certainement pas la seule à avoir peur. Une vie, c’est si court.
C’est peut-être cliché de dire qu’il faut vivre chaque jour comme le dernier. Comme le chante Corneille.
Mais j’suis pas mal sûre que ça aide.
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