Catherine vous parle des jugements rapidement faits.

Les maudits jugements de la société

Dans la société d’aujourd’hui, tout le monde juge, c’est bien connu. On juge surtout les nouvelles mamans. C’est ce que je retiens depuis que j’en suis moi-même devenue une en 2017. Si tu es une mère et que tu n’allaites pas, on te juge. Si tu es une mère et que tu n’utilises pas les couches lavables pour sauver l’environnement, on te juge encore. Si tu as accouché par césarienne au lieu de la voie naturelle, eh la la attention, tu as raté ton accouchement voyons!! La péridurale? N’y songe même pas! Si ton bébé dort encore dans ta chambre et que tu l’endors encore dans tes bras à l’âge de 10 mois, ils vont te juger. Si tu ouvres ta télé alors que ton enfant est dans le salon avec toi, on te juge encore. Si tu mets trop de photos de ton bébé sur les réseaux sociaux ou si tu n’en mets pas assez, attends-toi aussi à te faire critiquer. Ce sont tous des jugements et des critiques auxquels j’ai eu droit depuis la dernière année et même que j’en passe. Bref, tout ça pour dire que MOI, en tant que femme et maman du 21e siècle, j’ai choisi de me foutre des jugements des autres et de juste être la mère que je veux être pour mes enfants.

Bin oui, j’ai eu recours à la césarienne à mon premier parce qu’après 36 h de travail actif, je n’ai pas dilaté à plus de 6 cm, que je n’en pouvais plus de cette douleur atroce et irrégulière dans mon corps, de cette immense fatigue qui m’envahissait depuis ces innombrables heures et que, malgré tout ce qu’on me donnait pour faire travailler mon col, rien ne fonctionnait. Alors oui, j’ai choisi d’aller en césarienne pour faire naître mon fils. Et vous savez quoi? Je ne regrette rien et je ne dirai jamais, au grand jamais que j’ai raté mon accouchement car pour moi, j’ai malgré tout donné la vie à un petit être humain en santé. Je l’ai porté pendant 9 mois, j’ai donc construit la vie. L’important après 36 heures, rendu là, c’était qu’il sorte bien en vie et que je m’en sorte vivante aussi. Je dis donc merci à la césarienne d’exister car dans le temps, si ça ne passait pas naturellement, tu risquais soit d’y laisser ta peau en donnant naissance ou que ton bébé mourait ou même que parfois, les deux y restaient. Alors qu’est-ce qui est mieux? Ma réponse sans hésitation : « Go, ouvrez-moi le ventre! » Sachez que j’ai aussi planifié avoir une césarienne pour mon deuxième qui naîtra en septembre prochain. Bin oui toi, mon choix est déjà fait. À un an et demi d’intervalle, je n’ai pas envie de prendre de risque et de revivre ce que j’ai vécu au premier. Certains diront que je choisis la voie facile et je leur répondrai avec tout mon respect que je m’en fous totalement. S’ils pensent qu’une césarienne, c’est d’éviter de souffrir, ils se trompent, car je peux vous assurer que j’ai souffert 36 heures en plus des trois semaines de convalescence due à l’incision chirurgicale de 12 cm qu’on m’a fait dans le bas du ventre. Parce que tsé, ça n’est pas peut-être pas sorti du trou d’en bas cette affaire de 7 lbs là, mais on m’a littéralement ouvert le ventre. Alors que je n’en entende pas dire que la césarienne c’est la voie facile!!!  Ils peuvent bien juger, je n’en ai rien à faire de leur opinion. C’est MON corps, c’est MON choix et mon conjoint vit très bien avec cette décision également.

Ah! Et j’ai aussi choisi de ne pas allaiter mon premier, ni mon deuxième d’ailleurs. Là j’en entends déjà dire : « Quoiiiiiii?? Tu ne veux pas donner le meilleur à ton bébé?? ». Écoute bien, je n’ai pas été allaitée, mon frère non plus, mon chum et ses quatre frères et sœurs non plus et plusieurs autres personnes autour de moi ne l’ont pas été non plus et tout le monde se porte à merveille. On n’a pas été plus malades que d’autres qui ont été allaités, croyez-moi. On n’est pas moins intelligents non plus, et on a tous débuté l’école au même âge. Si les préparations de lait maternisé n’étaient pas bonnes pour mon p’tit, je ne pense pas que Santé Canada permettrait qu’elles soient sur les tablettes. J’avais pas envie et je n’ai toujours pas envie de me faire chier à regarder tout ce que je mange et de me priver parce que j’allaite mon p’tit dans 1 h. Je me suis privée pendant 9 mois, c’est bien suffisant. Une autre raison : parce que mes seins, ce sont MES seins. Ils m’appartiennent depuis 31 ans après tout! J’ai pas trop envie d’avoir une bouche « ploguée » à journée longue. J’ai déjà bien assez de mon chum qui me les tripotent à longueur de journée. Je peux-tu avoir un break s’il vous plaît? Tirer mon lait?? Naaaah! Ce n’est pas pour moi. Mais j’ai un grand respect pour celles qui choisissent de le faire. C’est tout à leur honneur. Je leur lève mon chapeau pour tous les sacrifices qu’elles décident de faire pour leurs enfants. Toutefois, je demande en retour qu’on respecte également mon choix de ne pas vouloir le faire. C’est vrai que mon choix était déjà fait avant même d’accoucher, mais même si j’avais voulu le faire, mettons que j’avais changé d’idée à la dernière minute, je n’ai eu aucune production de lait. Vraiment aucune. J’ai eu toute la misère du monde à donner 6 petites gouttes de colostrum à mon fils à l’hôpital, et ce, grâce à l’infirmière qui a bien voulu m’aider. Je n’ai eu aucune montée de lait suivant la naissance non plus. Je sais très bien que je ne suis pas la seule dans cette situation, alors avant de juger quelqu’un qui n’allaite pas, dites-vous que ce n’est peut-être pas nécessairement parce que la maman ne le voulait pas, mais simplement qu’elle n’a pas pu. Tu ne peux jamais prédire comment ton corps va réagir à la maternité, alors même si tu te prépares un plan de naissance extraordinaire, dis-toi que rien de ce que tu auras planifié ne fonctionnera comme tu l’avais prévu. Rien! Tout comme la césarienne…

Le co-dodo est une autre chose sur laquelle les gens aiment juger. « Quoi? Ton bébé dort encore dans ta chambre à 10 mois? Tu l’endors encore dans tes bras? Voyons donc, tu vas en faire un bébé à bras, un bébé ultra dépendant, il va vouloir dormir avec vous jusqu’à 4 ans, vous n’aurez plus d’intimité… etc. »  Ce genre de commentaires, je les ai entendus plusieurs fois. Si moi j’étais plus sécure à l’idée de l’avoir à mes côtés, est-ce que c’est si mal? Avec toutes les histoires de la mort subite du nourrisson que j’ai entendues, mes choix étaient donc de le garder avec moi où je peux l’entendre respirer, bouger et ainsi bien le surveiller ou bien je ne dormais pas de la nuit craignant que le pire arrive parce que je ne le voyais pas ou ne l’entendais pas de sa chambre (bin oui, même avec le moniteur, je n’étais pas plus rassurée). J’ai donc fait le choix qui me semblait le plus judicieux pour ma santé mentale; ma chambre, mon lit, bébé entre papa et maman, et voilà on était en business comme on dit. Mon fils est rendu à presque un an et demi, il dort dans sa chambre depuis l’âge de 11 mois. Oui, oui, vous avez bien lu. On l’a gardé dans notre chambre à le faire dormir entre nous jusqu’à l’âge de 11 mois. Et pourtant, il n’a eu aucune difficulté à la transition dans sa bassinette (beaucoup moins que maman d’ailleurs). Il n’est pas plus dépendant de nous parce qu’il a dormi à nos côtés plus longtemps,  il est entièrement capable de jouer seul dans son coin de jeux. L’endormir dans mes bras est même désormais impossible, alors je peux vous dire que j’en ai profité le plus longtemps que j’ai pu heureusement. Je connais des enfants qui ont dormi dans leur lit dès l’âge de 2 mois et qui sont bien plus dépendants et bébés à bras que mon fils. Alors qu’on ne vienne pas m’écœurer si je décide de faire pareil avec mon second, parce que oui, je compte refaire le même pattern.

Mon enfant est en pleine santé, il se développe bien. Il a un poids parfait. Il fait ses nuits depuis l’âge de 2 mois et demi. Il est souriant et enjoué. Il ne manque de rien. Il a l’amour et le soutien dont il a besoin pour s’épanouir dans la vie. Je suis une maman du 21e siècle, et je fais du mieux que je peux pour subvenir aux besoins de ma famille afin que mes enfants soient élevés avec les bonnes valeurs. Et une chose que je leur apprendrai, c’est de vivre leur vie comme ils le veulent et de ne pas écouter les maudits jugements de la société.

Catherine AL alix marcoux

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