Devenir ta maman, c’est la plus belle chose que j’ai accomplie.
C’est vrai que c’est de l’amour inconditionnel.
Les sentiments qu’on ressent envers un être humain qui a besoin de nous, il n’y a rien qui se compare à ça.
J’essaie de créer des traditions, des moments privilégiés, je savoure l’instant présent en me disant que ça passe vite, on emmagasine les souvenirs, je remplie des albums photos, je pose un regard différent sur la vie, on fait le plein de câlins, je m’émerveille de tes progrès et de ta personnalité.
Je suis la plus chanceuse du monde d’avoir un enfant en santé, qui me rend fière tous les jours et me donne une raison d’exister.
Je tente d’apprécier au maximum le lien qui nous unit, mais je dois t’avouer quelque chose…
Mon bébé, les souvenirs commencent à s’estomper.
Heureusement, les meilleurs semblent gravés dans mon cœur et là pour y rester. Mais comment savoir s’ils y resteront pour le restant de ma vie?
Déjà, je ne me rappelle plus combien d’onces tu pouvais boire quand tu étais dans une poussée de croissance, de l’odeur de ta peau lors de ta naissance et de la plupart des jouets que tu possédais. Je ne me rappelle plus combien c’était minuscule un bébé de 4 livres et 15 onces, puisque tu es arrivé 6 semaines avant la date prévue.
J’ai bien un vague souvenir de ton pyjama qui embaumait un mélange de l’odeur de ta peau, de savon et d’eau de parfum pour bébé. Ce sera mon odeur préférée pour le reste de ma vie, même si je ne pourrai plus jamais la sentir.
Je me souviens de tes éclats de rire, de tes petits pieds qui s’agitaient dans ton pyjama, des milliers de bisous dont je pouvais recouvrir tes joues rondes à croquer. Pour moi, les 4 livres et 15 onces de chair de ta naissance se sont vites estompées pour faire place au souvenir d’un beau bébé potelé avec plein de plis dans les cuisses et les bras. Mais ces souvenirs s’estompent pour faire place à d’autres plus récents, comme ton bal de finissants de 6ème année, ton entrée au secondaire ou encore la première fois que tu m’as répondu avec impolitesse.
Mon cerveau est composé de milliers de cases où j’entrepose les souvenirs et les moments magiques. Je tente de les classer précieusement dans ces petites cases, de manière à pouvoir les ressortir à tout moment. Mais c’est difficile de les faire toutes cohabiter, parce que plus le temps passe, moins j’ai de place pour toutes les garder intactes. Moins de temps aussi pour leur donner l’attention qu’elles méritent et faire en sorte qu’elles restent bien présentes dans mon esprit.
J’ai parfois oublié d’en profiter, la fatigue m’aveuglait, l’inquiétude serrait mon cœur quand tu étais malade, j’avais parfois l’impression que le temps m’échappait. C’est malheureusement trop tard qu’on le réalise. J’ai voulu être présente, mais je sais que j’aurais pu faire plus. J’aurais sûrement pu faire moins aussi, alors je me pardonne un peu quand même.
Mais j’oublie mon bébé, j’oublie des choses tous les jours.
Ce qu’on a fait pour ton 4ème anniversaire, le 6ème, le 7ème aussi… j’ai le souvenir de ta joie de recevoir des cadeaux et de manger du gâteau, entouré d’amis et de membres de nos familles, mais ne me demande pas exactement ce qu’on a fait, je ne m’en rappelle plus.
J’ai oublié certains temps des Fêtes aussi, même si je me rappelle que tu as cessé de croire au Père Noël à l’âge de 9 ans et le plaisir que j’ai eu à faire faire des mauvais coups à ton lutin. J’ai souvenir de certains cadeaux, mais pas tous. Je n’ai retenu que l’amour qui nous unit et nous rend toujours un peu émotifs à chaque 25 décembre.
Heureusement que ma mémoire ne fait pas défaut pour me rappeler nos voyages, nos moments importants, nos vacances, les grands bouleversements qu’on a pu vivre ou les émotions que j’ai pu ressentir avec toi à mes côtés.
J’aimerais dont ça que les petites cases dans ma tête restent bien alignées les unes à côté des autres et qu’elles ne se mélangent pas trop au fil du temps.
Une chose est certaine mon bébé, jamais je ne vais oublier combien je t’aime.
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