Tu semblais si différent, si attentionné
Derrière ton regard se cachaient des gestes mal intentionnés
Tes yeux ont changé, laissant place à un obsédé dérangé
T’as eu aucun regret, aucune hésitation
Ta main montait le long d’ma cuisse
Pendant que l’autre descendait mon zip
T’as baissé mon pantalon et tu m’as baisée même si j’te disais non
Le besoin sexuel trop élevé
J’me débattais, malgré ton insistance
J’pense que tu ne sais pas c’est quoi être impuissante
Maintenant j’mets une distance avec tout l’monde
Tu t’es pas contenté d’une fois
Tu m’as fait vivre c’te calvaire-là à répétition
J’pu capable de m’laisser toucher sans capoter
J’avais une chance sur deux d’passer par-dessus
10 ans plus tard, je cherche encore le moyen d’oublier c’que j’ai vécu
Médicaments, psychologue, testament
Ma vie n’est même pas commencée et je pense déjà à quand elle va se terminer
J’me sens salie à cause d’la façon qu’tu as agis
J’aurais dû avoir une vie sociale épanouie
Si tu ne m’avais pas enlevé ce privilège
Prise au piège
Une vie sexuelle tachée
Une enfance volée
Une confiance brisée
Un avenir dur à traverser
Les images défilent, comme dans un film
Une scène d’horreur
Rien en mon honneur
Qui m’font perdre toute ma valeur
À cause de ses violeurs
Après tout ça, faut pas croire que ça s’arrête là
J’ai passé deux ans à ne penser qu’à ça
Dans 4 jours j’aurais la réponse à savoir si la fin approche
La conclusion à un procès qui dure déjà depuis trop longtemps
Deux ans à passer proche de dire : c’est fini mes gants j’les raccroche
Honnêtement, je sais pas si j’ai vraiment la force
J’essaye de garder la tête haute
Mais plus le procès est reporté, moins j’ai envie de continuer
Et si je devais aller témoigner
Comment je vais faire pour aller raconter ce que tu m’as fait subir à des étrangers
Juste d’y penser, la honte monte
L’impression d’avoir été faible m’obsède
Je sais pu quelle force je possède
J’avoue qu’à cet instant je doute de toute
À la fin, est-ce que je vais pouvoir crier victoire
Vais-je continuer de voir ton visage quand je me couche le soir
Pour rajouter à ça, je me fais dire que la sentence qu’tu risques d’avoir est trop sévère
Dans ma tête rien n’est trop lourd pour un sale pervers
Et si c’était vrai, si j’avais raison au début de vouloir garder ça sous silence
C’est mélangeant quand tu sais pu comment faut qu’tu penses
Et si c’était moi la coupable
C’est peut-être pas pour rien qu’des fois j’ai l’impression que j’pu capable.