Cette histoire est la mienne, mais aussi la tienne. Mais c’est ma version. Celle qui m’a brisé le cœur, l’âme et ma réputation. Comment dire? Tu m’as trahi.
C’était en 2008. On s’est rencontré. Je travaillais à l’aréna et j’avais l’impression que je débutais une nouvelle vie. Nouvelles amies, nouvelles connaissances. Un soir, on est allé prendre une bière avec nos amis communs. Tu ne me lâchais pas. Tu m’as demandé quelques fois pourquoi j’avais couché avec ton ami? Qu’est-ce que je lui trouvais. Tu étais trop curieux. Pourtant, je ressentais un petit quelque chose. Quelque chose d’inhabituel, que je n’avais pas l’habitude de ressentir pour quelqu’un. On a finalement passé la nuit ensemble. Ce n’était pas ce que je qualifierais de mémorable, désolée. C’était maladroit, expéditif, mettons. Tu étais la troisième personne avec qui je faisais l’amour. Ou comme tu disais si bien ‘’avec qui j’avais baisé’’. Mais ça tu ne le savais pas. Tu ne connaissais pas non plus mon passé, mes blessures. Tu voyais seulement la belle grande rousse de 21 ans. Celle que tous les gars de l’aréna regardaient, la petite nouvelle, de la viande fraîche.
À partir de cette soirée, tu ne me lâchais pu. J’étais rendue ton obsession. Je ne m’en rendais pas tant compte encore que c’était malsain. Je croyais simplement que tu tentais de me séduire. Moi qui ne savais pas trop ce que je voulais. Une relation? Aucune idée. On s’est vu beaucoup, presque chaque soir, tu m’appelais, me textais. Tu voulais savoir ce que je faisais, à qui je parlais, avec qui j’étais. Après les matchs, on sortait en gang. Presque chaque fin de semaine. Après deux semaines, tu m’as dit que je te plaisais vraiment beaucoup.
Oh que tu m’en as dit des choses, mais pas beaucoup de vérité. Je t’ai crue.
Tu étais célibataire. Tu t’étais séparé récemment. Mais vous habitiez encore ensemble, la rupture étant encore récente. Tu dormais sur le divan. J’habitais chez mes parents et toi avec ton ex. Nos moments d’intimités se passaient dans ta voiture, la classe. Mais ça m’allait. Sauf que j’ai commencé à m’attacher.
Un soir, quand je travaillais à l’aréna, ton ex, qui était finalement encore ta blonde s’est pointé. Elle m’a hurlé des horreurs. J’étais figée. J’avais peur qu’elle me frappe. Moi qui n’avais pas trop peur de me battre. Mais elle était habillée d’un uniforme que je ne nommerai pas. Ça n’a pas pris beaucoup de temps pour qu’elle comprenne que je ne savais pas du tout que tu étais en couple avec elle et que tu m’avais menti à moi aussi. Tu as tenté de me rejoindre par la suite. Me suppliant, me disant qu’elle mentait. Finalement, j’ai su que tes amis te couvraient. Disant que ce n’était pas de leurs affaires. Me laissant me faire avoir comme une belle conne. Je me suis méritée le titre de maîtresse.
Tu m’as harcelé. Oui, littéralement. Elle et moi nous nous sommes vues quelques fois. Elle voulait tout savoir. Malgré que je souhaitais simplement passer à autre chose, tu t’es assuré que je souffre. Et j’ai souffert. Par ta faute. Le dernier soir où nous avons fait l’amour, tu l’as rejoint dans votre lit, tu as fait l’amour avec elle et tu lui as demandé de t’épouser. Elle ne t’a pas quitté. Non. Elle t’aimait trop. Malgré son pardon, tu n’as pas arrêté de me relancer. Tellement, que j’ai dû changer de numéro de téléphone.
Par la suite, quand je croisais tes collègues arbitres, j’avais le droit à des regards de haines. Des «salopes», «briseuse de couple» «folle» et plus encore. Tu avais finalement mis la situation à ton avantage. C’est moi qui t’avais fait des avances, qui avaient tout fait pour qu’on devienne intime. Que j’étais complètement folle et que je t’harcelais.
Heureusement, j’ai été transféré d’Aréna, parce que même mes collègues me regardaient de haut. À quoi bon me justifier quand tout le monde te croit coupable? J’ai enduré. J’ai ravalé.
Tu es revenu dans ma vie plusieurs fois les 10 dernières années. Tu réapparais soudainement pour prendre de mes nouvelles. J’ai fini par te pardonner du mal que tu m’as fait parce que je n’avais plus assez d’énergie pour entretenir de la haine.
J’ai failli tomber amoureuse de toi. Finalement, tu m’as poussé à me créer un immense mur devant mon cœur.
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