l'avenir du passé

L’avenir du passé – partie 4

Il s’agit d’une histoire fictive en plusieurs partie, pour lire les précédentes, cliquez ICI.

Arrivée à notre chambre d’hôtel, je me souviens que j’avais ressenti un immense soulagement et beaucoup de bonheur. Une semaine au chaud, sans mes parents, entre jeunes et beaucoup de fun en perspective ! On était trois dans notre chambre, ma cousine et moi dans un des deux lits et une de ses amies dans l’autre. Le premier soir on a fait la fête, on a beaucoup bu et surtout, on a beaucoup ri.

-T’es pas mal cute en passant !

-Merci.

Mettons que je m’attendais plus de Martin, mais j’ai senti tout de suite qu’il préférait les petites blondes de 18 ans. Pas grave !

Le lendemain, on a passé la journée à faire le bacon sur la plage. Rendu 16h, toastés des deux bords, on est allés se préparer en groupe pour le souper et surtout, la soirée à la discothèque de l’hôtel. Au bar, ils n’avaient pas de verres à shooter, donc on avait droit à des demi-verres de plastique remplis de rhum blanc. Mettons que l’alcool est rentré au poste assez vite. Je me suis réveillée en sursaut le lendemain, complètement nue dans mon lit, parce que quelqu’un cognait vraiment fort à ma porte.

-Voyons criss, t’attendais quoi pour ouvrir ta porte ?

-Hey allô, bon matin à toi aussi.

-C’est ta cousine, ils l’amènent à l’hôpital, ramasse ses affaires pis grouille.

Mal de cœur. Mal de tête. Aucun souvenir de ma soirée, ni de comment je suis revenue à ma chambre. J’ai su plus tard dans la journée qu’après beaucoup trop de shooter une des filles de la gang m’a ramenée à ma chambre. Puisque je m’étais versé plein d’alcool sur le chest, elle m’a aidé à me déshabiller. Avant même d’avoir le temps de m’aider à mettre un top, je m’étais endormie.

Arrivée au lobby je découvre ma cousine étendue sur une civière, le pied enroulé dans une couverture.

-Allô !!! T’as vu mon pied ?

-Qu’est-ce qui s’est passé, voyons ?

-Elle s’est fait ramasser par une vague et son pied est resté coincé dans le fond de l’eau, pis elle… ben elle a tourné sur elle-même. Tu vois l’image ?

C’est donc en lendemain de veille que j’ai accompagné ma cousine jusqu’à l’hôpital dans une ambulance qui avait plutôt l’air d’un camion de livraison. Son ami Alex nous a accompagnées. Les ambulanciers lui avaient donné de la morphine et je dois dire que le trajet fut assez divertissant. Elle avait pas l’air de souffrir, mais elle parlait environ quatre langues en même temps. J’ai vraiment dû me retenir pour ne pas me pisser dessus à force de rire. En arrivant à l’hôpital, ça n’a pas été long que le médecin nous mentionne qu’elle devait absolument se faire opérer, genre immédiatement. Son pied était en train de mourir. On attendait qu’ils viennent la chercher, je mangeais des Pringles en essayant d’écraser mon mal de cœur.

-Enlevez-moi le sable que j’ai dans mon maillot s’il-vous-plait, j’en peux plus !

-Arrête, ça doit pas être si pire que ça.

-Ils m’ont traînée en me tirant par les bras DANS LE SABLE.

-TABARNAK !

Je n’ai jamais vu autant de sable entassé dans un si petit endroit. Sa culotte de bikini était tellement remplie de sable qu’Alex et moi avons fait au moins quatre ou cinq allers-retours jusqu’à la poubelle avec nos mains collées pour essayer de tout enlever.

-Cibole, je comprends maintenant pourquoi tu te sentais inconfortable.

Après l’opération, ma cousine est restée deux jours à l’hôpital avant que je puisse venir la chercher pour la ramener à l’hôtel. Même si je ne connaissais pas beaucoup les gens de la gang avec qui on voyageait, j’ai eu la chance de découvrir des personnes accueillantes qui ne m’ont pas laissée seule durant le voyage. Au retour de ma cousine, j’ai dû m’occuper d’elle. Ça me faisait plaisir, c’est certain voyons, c’est ma cousine. Mais je dois dire que j’ai trouvé ça poche que personne ne vienne me donner un coup de main. Moi aussi j’avais payé mon voyage et je voulais en profiter. Mais j’ai eu du fun avec elle, malgré la situation, on a tellement ri et on a des souvenirs gravés à jamais.

-Billie, faut vraiment que je pisse.

-Encore !

Elle n’avait pas de plâtre, c’était un immense bandage et elle devait toujours avoir le pied surélevé. On n’avait pas de béquilles, juste une chaise roulante fragile avec une planche installée de manière très artisanale. Mais la chaise ne passait pas dans la chambre, donc notre méthode pour la déplacer c’était que je m’installe en petit bonhomme, que je tienne son pied, que je recule et qu’elle saute de l’autre pied. Bien pratique !

-Vite, vite, vite.

-Attends, j’ai pas soulevé le siège.

-Fuck !

-Arrête de me faire rire, je vais me pisser dessus. FUCK !

On riait tellement que j’ai dû embarquer dans le bain pour faire pipi. On était donc les deux, une en face de l’autre, à rire comme des connes et à faire pipi en duo. Un des moments les plus drôles de ma vie.

Ce fut tout un voyage. À force de pousser la chaise roulante, je me suis fait des ampoules et des plaies aux mains. Disons qu’un resort n’est pas très adapté aux personnes à mobilité réduite avec leurs côtes en pavé uni. Le pire du voyage a été le retour avec ma cousine qui vomissait sa vie et l’avion en retard de huit heures. Disons qu’on était très heureuses de revenir à Montréal. Même si ce voyage n’a pas été ce que j’aurais cru, j’ai beaucoup appris sur moi-même et c’est un des voyages les plus mémorables de ma vie.

***

Ouf ! Je n’ai pas beaucoup de photos de ce voyage, mais j’ai tout de même encore beaucoup de souvenirs de celui-ci. J’ai vraiment trop d’albums photo dans mes bacs, je ne sais pas quoi faire avec tout ça. Je développais et imprimais TOUTES les photos que je prenais. J’étais tellement la fille gossante qui voulait tout prendre en photo pour avoir des souvenirs et ne rien oublier de chaque moment. Je suis moins comme ça aujourd’hui. Je ne sais pas à quel moment je me suis calmé le clic. Peut-être parce que j’ai compris que les souvenirs les plus précieux sont ceux qu’on a dans notre tête ? Je reçois un message sur Messenger qui me sort aussitôt de la mienne. C’est Marilou.

Salut, mon amie, est-ce que tu peux m’envoyer ta partie pour le texte « Dans les amitiés des fondatrices » d’ici 20h ce soir ? J’aimerais l’envoyer en révision rapidement. Merci 

Mes relations amicales. Une des choses dans ma vie qui pèse le plus lourd.

***

Un soir, il y a environ deux ans, j’étais à la Distillerie Masson pour la fête de mon amie Vicky. Elle fêtait ses trente ans. J’y allais un peu de reculons, mais plusieurs personnes que je n’avais pas vues depuis longtemps y allaient. Billie !

-T’es ben belle.

-Ah ben là merci, je viens de trouver cette chemise dans une friperie.

-Toujours des trouvailles incroyables, maudite chanceuse.

Marilou n’est pas là : ses samedis soirs sont sacrés pour son chum, son fils et elle. Chloé est là avec son chum. J’adore cette fille, elle m’intrigue et on s’entend super bien. Mais Vicky, il se passe tellement de choses dans sa vie, je tente d’être là pour elle, l’appuyer le mieux que je peux, mais elle a changé et c’est difficile d’être son amie en ce moment.

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