Belles anges…
Douces fleurs…
Je ne vous connais pas, mais je vous connais…
Je ne vous ai jamais vu, mais je vous vois…
Vos visages me sont inconnus mais je ne les oublierez jamais…
Jamais plus.
Vos jolis prénoms sont désormais gravés sur mon âme et mon cœur.
Mon cœur de mère qui saigne en pensant à vous.
Nous nous sommes souvent demandés si un arbre qui tombait dans une forêt, sans qu’il n’y ait personne autour pouvait émettre un bruit…?
La réponse est oui.
Douloureusement, oui.
Fatalement, oui.
La province au grand complet vous as entendus… dans votre douleur, dans votre peur, dans votre horreur au fin fond de cette forêt, aux mains de votre terrible destin…
Je vous pleure, je vous parle, je souhaite que vos larmes se soient arrêtées, où que vous soyez maintenant.
Norah, Romy…
J’aimerais plus que tout que vous n’ayiez pas eu à vivre et voir ces derniers instants dans une totale confusion.
Tout simplement parce que l’image de son parent, c’est sacré.
Un parent c’est l’être qui vous a fait cadeau de la vie.
Qui vous a souhaité.
Qui vous a bercé.
Je pense fermement que les enfants ne devraient jamais avoir à subir et à souffrir des problèmes des grands.
L’amour entre deux adultes peut changer, cesser, s’éteindre.
Mais l’amour qu’on a pour notre enfant c’est indescriptible, indestructible, indissociable.
C’est l’amour sous sa forme brute. Innée.
Reprendre le cadeau de la vie…?
Pourquoi? Pourquoi? Pourquoi?
Je reste sans réponse.
Je veux envoyer mes plus sincères condoléances à cette mère, doublement endeuillée, à leur famille à jamais éclatée en millions de petits morceaux.
À tout ces cœurs noués par le désespoir du drame et l’incompréhension de ces morts injustes.
La souffrance ne justifie pas la souffrance.
On ne guérira pas de sa peine, de son désarroi en créant plus peine et de désarroi. Ce n’est pas la solution!
Un mal de vivre n’est pas un passe-droit.
Laissez les enfants être des enfants.
Pitié.
Je crois que nous avons déjà assez pleuré de nombreux enfants innocents qui nous ont quittés beaucoup trop tôt…
Des enfants arrachés à la vie…
Des enfants qui riaient, qui profitaient tout bonnement de leur jeunesse, des enfants qui rêvaient, qui grandissaient, qui se créaient des souvenirs à profusion…
Ce genre d’histoire m’effraie…
En tant que maman, en tant que conjointe, en tant qu’éducatrice même.
Je réalise que la vie est plus que fragile.
Que le ciel peut s’assombrir plus vite qu’on ne le croit.
Depuis toute petite, j’ai toujours eu une angoisse démesurée pour les forêts sombres…
Je me sens incapable de regarder vers une forêt la nuit. J’anticipe d’y voir des êtres ignobles cachés derrière les arbres, attendant, les yeux luisants et foncés…
Puis, je me dis que les contes de fées avaient peut être tort, au sujet de la forêt; que finalement les enfants ne devraient pas autant craindre les bêtes qui y habitent… parce que l’humain, l’adulte, le parent qu’on peut y croiser peut être tout aussi dangereux et vicieux.
Norah & Romy, ce soir, je vous serre dans mes bras et je ne vous laisse pas repartir dans l’oubli.
xx