Cher manuscrit,
Ça fait longtemps que je t’ai en tête.
Moins longtemps que ma passion pour l’écriture, mais assez longtemps pour que tu prennes de plus en plus de place dans mon cœur. J’ai plus que jamais envie de te cocher sur ma bucket list.
Il me manque encore quelques pièces de casse-tête.
Un morceau pour l’histoire.
Une pièce pour la motivation.
Une autre pour la patience.
Une pièce pour me convaincre que je suis capable de le faire.
Un morceau pour me dire de ne pas me comparer aux auteurs fantastiques qu’il y a déjà sur le marché.
Un autre pour réaliser que c’est vraiment ce que je devrais faire.
Et la plus grosse pièce pour me faire comprendre que j’ai assez de talent.
Quelques morceaux d’une boîte de 1000 pièces à peine ouverte qui contient des dizaines d’idées.
Un livre dont je serai si fière de terminer que les larmes couleront en écrivant le mot FIN.
Je pense même déjà au rituel que j’instaurerai chaque fois. Oui, j’ose rêver qu’il y aura plus qu’un roman. Je sais que l’adrénaline que je ressentirai à son lancement me rendra rapidement accro.
Et que j’aurai envie de vivre ce moment encore. Et encore.
Un livre avec une belle couverture intemporelle au fini velours mat. Des couleurs douces ou éclatantes, je ne sais pas encore. Mais un titre avec une calligraphie que j’aurai choisi avec la même minutie qu’un chercheur d’or.
Un livre qui se glisse bien dans un sac à dos, un élégant fourre-tout ou une mallette. Un livre qui se lit bien sous les couvertures à la lueur d’une lampe de poche, dans un hamac sur le bord d’un lac ou sur un transat tout près d’une mer bleu foncé ou turquoise.
Un livre qui fera vibrer les lecteurs qui auront dépensé quelques dollars pour se le procurer ou qui auront pris la peine de le demander à la préposée d’une bibliothèque.
Un livre qui figurera sur les listes de cadeaux de Noël ou dans les palmarès des meilleures ventes. Un livre qui partira en réimpression devant son immense succès.
Tant qu’à rêver, aussi bien le faire sans m’imposer de limites.
À toi, cher manuscrit, sache que je te garde toujours présent dans un petit coin de ma tête. Pis qu’un jour, je t’enverrai conquérir le monde de l’édition, le rouge aux joues, les doigts croisés et le cœur rempli d’espoir.
Et même si tu ne pars pas à l’aventure dans les salons du livre, j’aurai au moins le sentiment d’avoir accompli ce à quoi je rêve depuis tant d’années.
Je pourrai au moins dire que j’ai réussi à mettre tous les morceaux ensemble.