Nos fins de semaine poches

Nos fins de semaine poches

On s’aime. Pis fort à part ça.

On est une famille qui travaille à temps plein comme toutes les autres.

Journées de travail par semaine : 5        Journées de congé : 2

Une équation inégale depuis la nuit des temps.

Plus de jours passés avec des collègues de travail qu’avec la personne qu’on aime le plus au monde.

On arrive le vendredi la langue à terre, le cerveau saturé, le stock de patience back order depuis le mercredi et avec l’unique envie de tirer la plogue jusqu’au lundi matin.

On s’est croisé entre deux portes, matins et soirs, on s’est volé un bec avant de se coucher ou avant de partir le matin. Si on est chanceux, on aura eu suffisamment de temps ou de motivation pour faire l’amour quelque part dans la semaine, au moins une fois. On se promet toujours de se retrouver sous les draps pendant le week-end.

On se texte quelques fois chaque jour. On rajoute des bisous et des émojis de cœur pour accompagner nos rappels, nos indications concernant les tâches, le budget ou notre fils. On se laisse des petits mots dans la boîte à lunch ou sur le comptoir. Des petits trucs simples qui nous rassurent sur notre amour parfois mis de côté dans le tourbillon du quotidien.

Quand la fin de semaine arrive, tout ce qu’on veut c’est : s’enfermer dans notre bulle, notre maison, notre cellule familiale et oublier tout ce qui constitue notre gagne-pain et nos obligations le temps de ces deux jours de repos.

Mais parfois, nos fins de semaine sont poches.

Pas à la hauteur des espérances qu’on place en elles tout au long de la semaine.

Les raisons sont variables et attribuées à différentes causes comme la fatigue, le stress, la routine, le SPM, la déprime saisonnière, les coups durs, les microbes qui nous mettent sur le carreau, les différents moods ou encore juste la vie qu’on trouve monotone.

On passe la fin de semaine à se sentir décalés, à vivre comme des colocataires qui partagent le même espace, mais qui ne semblent pas être capables de s’y retrouver pour se coller et s’apprécier le temps de ces deux précieuses journées qu’on attend avec impatience toute la semaine.

On s’obstine sur des niaiseries, on se reproche la démotivation de l’un, le caractère trop hyperactif de l’autre. Je chiale parce que tu t’endors parfois à 20 h 30 devant un film le samedi soir, tu me reproches de toujours planifier trop de choses et de ne pas assez apprécier les moments à ne rien faire. On amène parfois les tracas du travail à la maison, sans être capable d’expliquer réellement à l’autre pourquoi ça nous affecte.

On se chicane fort des fois. On s’en veut chacun de notre bord. On s’en veut de gâcher ces deux précieux jours qu’on attend avec tellement d’impatience d’une semaine à l’autre.

On se réconcilie avec un câlin, des caresses, je lui fais un petit massage pour lui faire plaisir, il veut faire une activité à l’extérieur pour me rendre heureuse. On se parle, on verbalise nos frustrations, on analyse les reproches de l’autre, on trouve des compromis.

Parce qu’on s’aime fort, je te l’ai déjà dit.

On passe à travers ces deux jours en étant malgré tout heureux d’être ensemble, et on se promet que le prochain week-end, on sera dans un meilleur état d’esprit.

Pis je suis pas mal sûre qu’on n’est pas les seuls comme ça.

Photo de signature pour Jennifer Martin.

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