J’ai commencé à écrire pour un blogue il y a 7 ans. J’ai fondé Folie Urbaine il y a 6 ans, et plus de 400 textes plus tard, j’ai envie de faire une rétrospective et un petit bilan. Parce qu’il y a 7 ans, ma vie a pris un tournant décisif et la ligne de ma vie fut détournée vers un sentier que je n’aurais jamais pensé pouvoir explorer.
Je me souviens encore du jour où tout s’est déclenché. Je scrollais mon fil Facebook sur mon ordinateur et j’ai vu une annonce sur un blogue que j’aimais beaucoup dans laquelle on recherchait des auteur.trices. Encore à ce jour, je ne sais pas ce qui m’a interpellé à ce moment-là et ce qui a provoqué mon envie d’être celle qui serait choisie. J’ai parlé de l’annonce à personne. Pas même à mon chum. Je suis allée à la bibliothèque de mon quartier, je me suis installée en silence à l’ordinateur et j’ai écrit mon premier texte en une heure. J’y parlais de ma réalité de l’époque, ma vie de maman imparfaite.
J’ai laissé parler mon coeur, j’ai ajouté une petite touche d’humour et j’ai cliqué sur envoyer sans trop me poser de questions. Je suis retournée à la maison et je suis passée à autre chose. J’avais lancé ça dans l’univers sans trop me faire d’illusion.
Moins de deux heures après, les fondatrices m’écrivaient pour me dire qu’elles étaient tombées en amour avec ma plume, mon style et ma réalité de maman. La joie que j’ai ressentie en lisant leurs mots…j’en ai encore des frissons. J’allais enfin écrire! Et surtout, être publiée.
Ça a démarré sur les chapeaux de roue. Mon premier texte s’est retrouvé parmi les plus lus de la semaine, les suivants aussi. J’ai été sur mon nuage pendant plusieurs mois, portée par la vague d’amour qui déferlait sur moi après chaque publication. On aimait mon style, mes histoires, on aimait me lire point. Certains disaient même que je leur faisais du bien.
Ça m’a donné confiance. Ça m’a fait découvrir un tout nouvel univers, celui du Web. J’y ai rejoint une belle communauté, je m’y suis fait des amies et j’ai surtout rencontré les filles avec qui j’allais lancer Folie Urbaine.
Au départ, nous étions 4. 4 filles différentes et complémentaires, c’était un peu ça notre devise. Je croyais sincèrement que nos forces, nos faiblesses et nos expériences nous permettraient de lancer quelque chose à notre image, sans compromis sur ce que nous voulions et surtout ce que nous ne voulions pas.
À nos débuts, j’étais certainement la moins expérimentée côté web. Je n’avais pas encore de Iphone ou même de cellulaire performant pour faire de belles photos. Karine était une excellente photographe qui savait mettre ses sujets en valeur. Dominique avait bâti notre site de A à Z alors que je ne savais même pas comment monter un article sur cette plateforme. Quant à Ariane, elle avait une signature visuelle qui se démarquait alors que je n’étais même pas encore active sur Instagram. Mais je me rappelais très fort que j’écrivais bien. Que ma plume et les lecteurs que j’avais derrière moi allaient me suivre dans ce nouveau projet.
J’ai mis tout mon coeur dans ce projet dès le début.
C’était mon bébé. Mon projet.
J’avais de grandes ambitions et je voyais loin. Je suis tombée en mode apprentissage et j’ai développé mes aptitudes de manière autodidacte. J’ai bâti une routine et une rigueur pour faire mes tâches. Je n’ai jamais dérogé de celle-ci en 6 ans. Même lorsque je me suis cassé la cheville, j’ai rempli mes mandats, j’ai fait ce que j’avais à faire et je n’ai jamais baissé les bras. Je ne le voyais pas du tout comme une corvée ou un travail. Plutôt comme passion qui me motivait et me donnait une raison de me lever le matin.
Après deux ans, Karine et moi avons décidé de poursuivre la route seules. Sans entrer dans les détails, je dirais que nos visions et nos motivations n’étant pas les mêmes, c’était mieux ainsi pour l’avenir de Folie Urbaine.
Est-ce que tout est parfait après toutes ces années? Bien sûr que non. On en a traversé des choses Karine et moi et nous sommes constamment en train d’ajuster le tir. Nos forces sont encore complémentaires, mais nous avons toutes les deux changé avec les années et ce n’est pas toujours facile de coordonner nos attentes. Mais nous évoluons et je crois que notre bonne communication nous aide toujours à replacer les choses d’une manière ou d’une autre. Et surtout, je suis fière du chemin parcouru ensemble.
Depuis 6 ans, je me demande si mon inspiration finira par s’estomper. Est-ce que j’aurai toujours quelque chose à dire? Pour l’instant, ça va. J’ai toujours autant de plaisir à faire ce que je fais. J’écris plusieurs textes chaque année (mon record est de 25 textes en moins de deux mois pendant la période des Fêtes). J’ai écrit le texte le plus lu en 6 ans et qui ne sera probablement jamais battu, juste ICI. Je continue de trouver des idées, de raconter ce que je vis, de partager mes coups de coeur. J’aime penser que l’écriture fera toujours partie de ma vie, d’une manière ou d’une autre.
En 6 ans, le web a changé. Moi aussi. C’est de plus en plus difficile d’y trouver sa place, mais j’aime croire que j’y ai la mienne.
Hâte de voir ce que l’avenir me réserve. 400 textes…et plusieurs autres à venir j’espère!