fille avec téléphone

Je suis une amie virtuelle

Ah l’amitié…c’est une drôle de bibitte pour moi. Depuis toujours. Je n’étais pas celle avec qui on voulait s’afficher dans la cour d’école. Ni celle avec qui on voulait chiller à son casier. J’ai fait la paix avec ça depuis longtemps. Par contre, aujourd’hui, je dirais que je suis la meilleure amie virtuelle que tu peux avoir. J’aime profondément mes amis, mais qu’ils fassent partie de ma vie depuis 20 ans ou depuis seulement quelques mois ne change rien à l’attitude que j’adopte avec eux. Je préfère entretenir nos relations de manière virtuelle.

C’est simple : je suis incapable d’entretenir une relation « fusionnelle » amicale dans la « vraie vie ».

Je connais beaucoup de gens et j’entretiens les liens avec ceux avec qui je ressens plus d’affinités, mais ça s’arrête là.  Les seules relations qui ont traversé les années sont celles qui vivent bien avec cette situation et ce côté de ma personnalité. Les personnes qui acceptent qu’on n’ait pas besoin de se voir pour se considérer comme des amis.

On se tient au courant grâce à nos réseaux sociaux mutuels, on se souhaite bonne fête, on peut s’écrire n’importe quand, à propos de tout ou rien, à des moments planifiés ou vraiment random… et ça me va. Je n’ai pas besoin de plus d’implication de leur part ou de la mienne pour être heureuse. Je suis heureuse à simplement les texter, leur envoyer des GIF ou leur partager ce qui m’arrive de beau ou de moins beau à coup de stories ou statuts dans lesquels je me dévoile en toute transparence. Même les Facetime ou les messages vocaux me rendent inconfortable. Je les évite le plus possible, sauf si nécessaire ou si je suis vraiment dans un bon mood.

Je les aime mes amis. Vraiment, et je chéris les moments que j’ai passés avec eux avant qu’on devienne des amis virtuels, mais je n’arrive pas à offrir plus que ça. Pas par égoïsme ou par désintérêt, mais simplement parce que je n’en ressens plus le besoin. Oh ça m’arrive de m’organiser une sortie de temps en temps. Je ne suis pas complètement fermée à la socialisation en personne. On se planifie un repas au resto, on jase pendant des heures et ça me fait un bien fou…jusqu’à la prochaine fois. Qui aura lieu je ne sais quand.

Je suis constituée ainsi et je ne prétends jamais le contraire. Par contre, j’ai compris que cette attitude pouvait affecter mes relations avec les personnes qui ont besoin de contact. Qui ne sont pas confortables avec les relations virtuelles.

Pour certaines personnes, peut-être que l’amitié virtuelle que j’ai à offrir n’est pas suffisante. Je ne leur en tiens pas rigueur. J’essaie parfois de me forcer, de m’impliquer davantage, mais ce n’est pas toujours évident et je sais que je me suis éloignée de certaines personnes avec le temps parce que j’ai tout simplement laissé les choses aller. Elles se sont éloignées, et je ne les ai pas retenues.

J’essaie de trouver un équilibre entre ce que les gens attendent de moi et ce que j’arrive à offrir. Certains prétendent que les réseaux sociaux gâchent le contact humain mais, dans mon cas, ils ont été très bénéfiques. J’arrive maintenant à être heureuse en amitié et à être une bonne amie virtuelle. Ça me fait du bien d’échanger, de pouvoir ventiler, et de pouvoir partager mes états d’âmes avec mes amies et ce, même si elles sont derrière leur écran et moi, derrière le mien.

Je ne crois pas que l’amitié ait plus de valeur qu’elle soit virtuelle ou réelle.

L’important, c’est la place qu’on lui accorde dans son quotidien et le respect des limites de chacun. Je suis une amie virtuelle, mais sincère.

Jennifer signature

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