Il y a des romans qui nous marquent dès les premiers mots, des romans qui nous habitent longtemps. Des personnages qu’on a envie de connaître, d’aider, de secouer, de protéger. Des plumes qui nous touchent, nous font réfléchir, nous apaisent, nous bouleversent.
Le livre Fragments d’Olivier est un de ceux-là.

C’est un livre qui m’a littéralement happée, comme si Marianne Brisebois avait mis des mots sur des émotions que moi-même, je n’avais jamais su formuler. Tu sais, ce genre de lecture où tu lèves les yeux à peine deux secondes pour souffler un peu, le cœur serré, et tu te dis : « OK, cette autrice-là… elle l’a vécu. Il n’y a pas d’autre explication. »
Parce que seule une personne qui a déjà aimé jusqu’à se perdre peut écrire avec une telle justesse. Seule quelqu’un qui a déjà été prise dans cette spirale d’amour et de dépendance peut te décrire avec autant de précision cette tension entre ce que tu veux et ce que tu mérites. Et moi, dans cette histoire-là, je me suis retrouvée. Totalement.
J’ai plongé dans l’univers de Camille et Olivier comme on tombe dans un souvenir qu’on croyait avoir enterré. Leur lien, forgé depuis l’enfance, c’est beau, c’est puissant… c’est aussi dévastateur. Camille veut avancer, construire quelque chose de stable avec Étienne, cet homme posé et rassurant. Mais Olivier, ce feu qu’on croit éteint et qui brûle toujours sous la cendre, revient au moment où elle essaie de respirer. Il sort de désintox et soudain, tout vacille. Et c’est là que ça m’a frappée : Camille est accro, elle aussi. Pas aux substances… mais à lui.
Ce roman, je l’ai lu en quelques jours à peine. J’étais investie à 100 %. Mais j’ai aussi dû faire des pauses. Parce que, parfois, c’est lourd. Parce que voir la répétition des mauvais choix, la manière dont l’autodestruction semble devenir presque une habitude, ça secoue. Ça grince. Ça dérange. Et en même temps, ça rend l’histoire encore plus réelle. Parce que la réalité, elle n’est pas toujours propre, claire ou logique. Elle est en morceaux… comme Olivier.
Le titre : Fragments d’Olivier est judicieusement choisi. D’abord, parce qu’Olivier lui-même est en morceaux. Brisé, fendu, pas encore recollé. Ensuite, parce que leur relation l’est aussi : fragmentée, morcelée entre le passé, les souvenirs, les silences et les espoirs. Et puis, dans la structure même du livre, ça se reflète : Marianne Brisebois nous offre ces petits éclats d’eux deux, avec douceur, en naviguant entre passé et présent. Chaque fragment est une pièce du casse-tête.
Je recommande ce roman à toutes celles qui aiment les histoires d’amour intenses, mais aussi à celles qui cherchent à comprendre les dynamiques humaines, les vraies, celles qui ne se vivent pas toujours à voix haute. Fragments d’Olivier, c’est un miroir pour celles qui ont déjà aimé au point de s’oublier, et un rappel qu’on n’est jamais seule dans ce genre de tempête.
Il va m’habiter longtemps ce couple-là. Et ce Fragments d’Olivier entre désormais dans la catégorie des livres que je vais chaudement recommander.
Merci Marianne pour ce moment de lecture incroyable et merci aux Éditions Hurtubise pour la copie de presse.
