Depuis 2014, j’ai le bonheur de faire partie d’un groupe Facebook de parents zen extraordinaire. Mais voilà qu’en 2017, je vis ma deuxième fausse couche. Celle qui me ternit le regard, qui me magane le cœur et qui fait mal à mon âme. Cette grossesse que je gardais secrète jusqu’à ma 12e semaine. Celle qui m’amenait un petit sourire en coin lorsqu’une autre maman annonçait sa grossesse. Cette perte coïncide, malheureusement pour moi, heureusement pour elles, avec une déferlante d’annonces de grossesse. Mon bonheur pour elles entre en conflit avec mon malheur. Mon cœur et ma tête ne sont pas sur la même longueur d’onde. Chaque annonce me rappelle ma perte. Chaque joie m’enfonce dans ma tristesse. Mon sourire se transforme en larme. Je ne me reconnais plus. En sondant mon cœur, je me rends compte que j’aspire à remonter tranquillement ma pente de bonheur, à mon rythme, un pas à la fois. Sans jalousie, sans amertume.
C’est alors que je prends la décision de me retirer du groupe pour un moment. Cette idée mijotait dans ma tête depuis longtemps, mais je me croyais toujours plus forte que je l’étais réellement. J’aurais voulu partir comme une voleuse, sur un coup de tête, sans le dire à personne, mais je me suis dit à quoi bon, puisque ça me brise le cœur de le faire. Étant maman à la maison sans amies mamans à la maison proches, mon cercle d’amis parents est assez restreint. Ces parents, je me suis liée d’amitié avec plusieurs d’entre eux. Il y a toujours quelqu’un qui est là pour nous; pour nous écouter, nous conseiller ou simplement échanger. Toutefois, je dois m’avouer que de rester me brise le cœur encore plus à petit feu par en dedans. C’est que chaque bonne nouvelle me rappelle juste que j’ai l’utérus compliqué, le dessous du nombril vide pis le cœur rempli de chagrin.
C’est pourquoi aujourd’hui j’innove. Je fais quelque chose d’inédit. Aujourd’hui, je décide de me choisir. De me concentrer sur mon propre bonheur. Celui que j’apprivoise tranquillement. Un cycle menstruel à la fois. Je décide de quitter le groupe pour mieux revenir. Pour revenir plus forte et plus souriante. Je le fais pour ma fille, ma famille, mais surtout pour moi.
Les journées s’écoulent, les mois passent tranquillement. Je refais le plein de joie de vivre, de zénitude. Les nausées débutent. En avril, j’ai une surprise de 13 semaines dans mon bedon. Cette belle famille virtuellement m’ouvre les bras à nouveau comme si l’on ne s’était jamais quitté. Me choisir était l’un des plus beaux cadeaux que je pouvais me faire. J’aspire à continuer de me choisir chaque jour du reste de ma vie.
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