J’me réveille. Mon chat vient se blottir contre moi. Aucun humain de l’autre côté de mon lit. L’oreiller et le drap sont intacts. Je me lève et marche vers la salle de bain. Les boules nues. En bobettes. Je ne ferme même pas la porte. D’ailleurs, elle ne sert à rien cette porte. Je fais pipi et je flatte mon chat qui s’est assis sur le bord du bain pour attirer mon attention. Je me lave les mains et prends mon médicament. Je nourris mon chat. Je démarre ma machine à café et cherche de quoi me faire un déjeuner digne de ce nom. Pas de pains. Pas de céréales. Une gaufre coincée entre deux bananes dans mon congélateur. Je sors mon pot de beurre de peanut de l’armoire. Il est expiré depuis 2 mois. Je l’ai depuis que je me suis séparée, je suis partie avec le pot. Gros de même c’est impossible à manger seule avant sa date de péremption. Je n’ai pas dit un mot encore. Je n’ai personne à qui parler. Je m’installe sur le divan et ouvre la télévision. Je n’ai personne sur qui me coller. Je n’ai personne avec laquelle m’obstiner sur quoi écouter. Je mange mes gaufres et bois mon café. Sans dire un mot. Je réfléchis sur ce que je vais faire de ma journée. Aucune idée. Je me promène dans mon appartement silencieux, d’une pièce à l’autre, à faire mes petites affaires, tranquille. Je suis dans ma tête. Je n’ai aucune interaction avec personne. J’ouvre mon Facebook et parle à quelques personnes, mais c’est tout. Aucun amoureux à embrasser, à toucher, à parler. Pas d’enfants à m’occuper. Je suis seule. Je n’ai que moi à gérer.
Le soir, je me prépare à souper. Une quantité suffisante pour moi. Pas besoin d’en faire plus. Je reviens m’installer sur mon divan. Je me demande encore pourquoi je me suis acheté une table de cuisine et des chaises. À part accumuler mes vêtements propres en piles, elles ne servent à rien. Je mange et passe la majorité de mon temps sur mon divan. Je vais me coucher, de mon côté habituel. Mon chat s’installe, collé sur mes jambes, et une autre journée se termine.
La semaine, quand je reviens à la maison après le travail, quand je débarre ma porte pour entrer chez moi, il n’y a qu’une grosse boule de poils qui m’accueille. J’ai beau dire « Allô, je suis rentrée », il n’y a personne pour répondre. Dès que je passe la porte, le silence s’installe automatiquement. Je n’ai plus personne autour de moi. Je suis enfermée dans mon chez-moi, coupée des gens, des autres. Il ne me reste plus que le monde virtuel. Le silence, c’est tout ce qui m’accompagne dans mon appartement. Je dois traverser la porte pour avoir des contacts humains. Je m’y habitue. Pis dans l’fond, j’aime ça comme ça!
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