Loin de moi l’idée de prôner la simplicité volontaire, je suis une fille qui apprécie un certain confort, malgré le fait qu’il n’y ait pas juste l’argent dans la vie. Je suis heureuse de pouvoir manger mes 3 repas par jour, d’avoir un toit et un lit douillet dans lequel me prélasser. J’apprécie les voyages, le magasinage et les livres. Je suis une maman et une amoureuse comblée. Mais je suis de plus en plus sceptique face à la société de consommation dans laquelle on s’enfonce.
Nouveau IPhone aux 6 mois, nouvelle console de jeu 1 Noël sur 2 avec des jeux qui promettent encore plus d’action et de défis, nouveaux modèles de Mac plus performant alors que tu arrives déjà à te connecter en 2 nano secondes grâce à ton forfait extra-ultra-méga haute vitesse. Des maisons de plus en plus chères, des hypothèques prolongées, des limites de crédit facilement augmentées, des besoins de plus en plus grands à combler.
Moins de temps pour tout.
On ne fait plus ou pas de bénévolat. On préfère sortir le chéquier ou donner la poignée de change qui traine au fond de sa sacoche ou de sa poche à une bonne cause afin de soulager notre conscience et nous donner l’illusion d’avoir fait une bonne action. C’est beaucoup plus rapide que de donner du temps.
NOTRE temps.
Si précieux et si rare.
J’ai pas espoir de te voir donner ton nom pour travailler à l’Accueil Bonneau après avoir lu ce texte. Je ne le fais pas moi-même. Si tu me donnes le choix entre passer une soirée en famille à regarder des films et participer à un souper-spaghetti au profit d’une quelconque association, y a de bonnes chances que je choisisse la première option. Mais il m’arrive régulièrement d’offrir mes services pour plein de trucs sans RIEN demander en retour.
J’ai manqué pas manqué de grand-chose dans ma vie. Mes parents m’ont donné tout ce qu’ils ont pu et je leur en suis reconnaissante. Je crois être une fille relativement généreuse. Je suis du genre à donner les choses qui ne me servent plus plutôt qu’essayer de les vendre. Je ne suis pas en train de juger ceux qui vendent de tout sur les sites de petites annonces, moi c’est parfois plus par paresse que je n’ai pas envie d’essayer de trouver preneur aux trucs dont je n’ai plus besoin.
Quand je passe des heures et des heures sur un projet qui m’allume et ce PEU IMPORTE lequel, je me fous complètement qu’il soit rémunéré ou non. Je ne cracherai jamais sur de l’argent parce que malheureusement on en a besoin pour vivre, mais si ce projet m’empêche de faire autre chose, s’il me garde éveillé la nuit, si mes yeux pétillent et que mon cœur s’affole en le faisant c’est ÇA qui m’importe. C’est pas juste l’argent qui dicte mon envie.
Je suis entourée de personnes qui ne vivent que pour ce qu’elles pourront s’offrir avec leur argent. Une plus grande maison, une tondeuse plus grosse que celle du voisin, une piscine plus chaude grâce à la thermopompe. Ok, je sais que ce sont des choses agréables, que pour certaines personnes ça représente la réussite et le confort. Que ces personnes carburent à atteindre les plus hauts sommets et que c’est ce qu’elles recherchent. Mais je ne me sens pas toujours en accord avec cette façon de vivre, même si j’aime acheter beaucoup de vêtements et me payer des voyages moi aussi.
Je suis aussi entourée de personnes qui préfèrent donner de leur temps, qui ont des goûts plus modestes, qui vivent de passion et qui s’épanouissent dans leur mission d’aider les autres. Je me reconnais aussi là-dedans même si je suis loin d’être Mère Térésa.
Mais plus que jamais notre société souffre en silence de sa soif de consommation.
On apprécie à peine ce qu’on vient d’acquérir, qu’on s’imagine déjà avec mieux. On tente à tout prix de répondre à certains standards, à entrer dans le moule préconçu. Mais MERDE Y A PAS JUSTE L’ARGENT DANS LA VIE!! L’amour, le succès, la famille, l’intelligence, les rêves…ça n’a pas toujours un prix, c’est accessible de 1001 façons et ce, tout à fait gratuitement.
Mon chum me rappelle souvent que l’on est tous le riche ou le pauvre de quelqu’un d’autre.
Je trouve que ça a ben du sens.
Pis je m’efforce de trouver mon bonheur le plus souvent possible avec les moyens que j’ai.
Mais il m’arrive comme tout le monde de rêver que je peux m’acheter la liberté de faire ce que je veux quand je le veux.