On y est presque.
Dimanche après-midi.
Plus que quelques heures avant la fin du week-end. Le crash a habituellement lieu vers 16 h. Quand la journée est presque terminée et qu’il est pratiquement trop tard pour entamer un nouveau projet et en profiter pleinement sans avoir le spectre du lundi au-dessus de sa tête.
Je n’y pense jamais le samedi.
Je vis simplement mon samedi même s’il ne se passe rien de spécial.
Mais le dimanche. Ouf…
Mon esprit s’emballe et passe par une gamme d’émotions difficile à expliquer.
Peut-être que de l’écrire va m’aider.
Travailler 40 heures par semaine pour s’offrir deux petites journées de congé.
Se lever le vendredi avec l’espoir d’un week-end imminent et le sentiment d’avoir survécu au monde du travail. Profiter de son samedi pour passer du temps avec ses proches, faire ce que l’on aime, recharger ses batteries, perdre quelques heures devant une série télé ou faire des activités extérieures entre 2-3 brassées de lavage, quelques coups de chiffon et une recette de muffins pour gagner du temps les matins de semaine.
Encercler sur son calendrier les prochains fériés, les vacances à venir. Mettre des couleurs voyantes dans les cases blanches de son agenda pour identifier les journées où l’on fera simplement ce qui nous plaît.
Avoir envie de tout vendre pour partir dans un autre pays et essayer de réécrire sa vie pour voir si elle serait mieux ailleurs.
Oui, je sais, il y en a qui font une job si extraordinaire qu’elles n’ont pas l’impression de travailler. C’est mon cas parfois, particulièrement quand je travaille sur Folie Urbaine, même si je ne suis malheureusement pas encore payée pour le faire.
Mais comme ce n’est pas le cas le reste du temps, je ressens très souvent cet état d’esprit qui consiste à attendre les fins de semaine avec beaucoup d’impatience.
J’aime la stabilité de mon travail et ses avantages qui me permettent une certaine liberté et du temps de qualité avec ma famille.
Mais j’avoue que lorsque le vendredi arrive, mon bonheur grandit et s’éteint toujours un peu lorsque 16 h sonne le dimanche. Après 15 ans à faire la même chose, j’ose croire qu’il est normal de ressentir un certain vide par rapport à sa vie professionnelle.
Et qu’il est possible de se questionner par rapport à sa place dans le monde du travail et se demander si le confort de ses pantoufles est préférable à l’inconnu d’une nouvelle paire de chaussures. Désolé pour la référence aux souliers, c’est comme ça quand on aime la mode et qu’on s’interroge sur sa vie tout en magasinant en ligne. Et puis, j’essaie de ne pas être trop lourde. #pasfacile
Pourquoi vit-on dans une société qui vénère le travail et qui condamne l’oisiveté ? Peut-on juste essayer de trouver l’équilibre et ne pas nous perdre dans la performance ou dans le regard des autres ?
C’est ce que je devrais faire le dimanche à 16 h.
Trouver l’équilibre entre la déception de voir la fin de semaine se terminer et la perspective d’entamer une nouvelle semaine en essayant d’y accomplir quelque chose qui me rendra heureuse.
Plutôt que de compter les heures qui me séparent du lundi et m’empêchent de vivre le moment présent.
Parce que le bonheur peut se pointer à n’importe quelle heure, tout comme le malheur. Vaut mieux en profiter tout le temps. #clichémaisvrai
Sur ce, je vais continuer mon magasinage en ligne, parce que ça me rend heureuse… et que je travaille toute la semaine pour payer mes achats.