dépression, l'accès à l'aide psychologique

Dépression : L’accès à l’aide psychologique 

Introduction : Cette série est mon histoire, chaque texte est personnel. En parler est important et j’ai décidé de le faire. Chaque semaine, un texte sortira en rapport avec une thématique. Pour lire la série en entier, rendez-vous ICI.

 

Une dépression, c’est beaucoup de changements dans une vie. Avoir accès à de l’aide psychologique, ça ne se fait pas en claquant des doigts. C’est difficile. Dans mon cas, puisque je suis passée à l’urgence et que j’ai eu des séjours en psychiatrie et en centre de crise qui m’ont aidée avec les formulaires, j’ai rapidement eu mon évaluation dans un CLSC, 4 semaines plus tard. Déjà là, c’était long, mais on m’a dit que non. Durant les 4 premières semaines où j’étais chez moi, je broyais du noir. Je n’avais pas assez d’outils pour me sentir en sécurité avec moi-même, mais j’étais tout de même chez moi. Dès que mon chum quittait la maison, il m’envoyait des messages textes régulièrement pour prendre de mes nouvelles. J’avais aussi un numéro de téléphone d’urgence qui était un moyen pour moi de parler de comment je me sentais sans que ce soit toujours mon chum qui écope de mes mal-être.

Arrivée au CLSC pour mon évaluation, la travailleuse sociale m’explique qu’elle doit me faire remplir des formulaires et que je dois répondre à un questionnaire. Une fois de plus, je dois tout raconter, durant plus d’une heure, même si c’est déjà écrit sur 2 papiers. C’est la procédure. Par la suite, elle me mentionne que mon dossier sera acheminé à un autre service qui déterminera ma cote de priorité. Dans ma tête, je me suis dit : « Je veux juste mourir, y’a rien d’urgent là ! » Mon médecin de famille, étant généraliste, ne pouvait rien faire pour moi. Il me répétait qu’il attendrait les recommandations d’un psychiatre dès que j’en aurais un. Il signait mes papiers et c’était tout. J’avoue avoir pleuré énormément. L’incompréhension est immense, surtout quand tu es sans cesse lancé d’un bord et de l’autre du système de santé. J’ai tellement entendu la phrase : « Il y a des listes d’attentes, on a trop de demandes. » J’avais l’impression de m’enfoncer encore plus, je me faisais du mal physiquement pour compenser ce qui me faisait mal en dedans.

Puis, deux semaines plus tard, j’ai rencontré mon psychologue, celui qui me suit encore aujourd’hui et avec qui j’ai vraiment l’impression de progresser. J’ai vu beaucoup de psychologues dans ma vie et j’ai toujours eu l’impression que ça ne servait à rien, mais avec lui, c’est tout le contraire. Au début, j’avais un rendez-vous chaque semaine, il m’écoutait et m’aidait à apprivoiser la grosse bête qui était à l’intérieur de moi. Il est encore là et chaque rendez-vous est bénéfique.

La semaine suivant ma première séance de thérapie, j’ai eu l’appel d’une psychiatre : j’avais un rendez-vous d’évaluation, un autre. Ce rendez-vous consistait à confirmer le diagnostic. Durant plus d’une heure, j’ai recommencé à tout raconter mon histoire qui englobait maintenant presque 2 mois depuis mon hospitalisation. Mais cette fois-ci, on est allé très loin dans mon enfance, elle a creusé où elle sentait que c’était nécessaire. Mon dossier a été transmis et la semaine suivante, je rencontrais ma psychiatre, celle qui me suit depuis ce jour-là. Je suis prise en charge, ma médication est surveillée et j’ai beaucoup d’outils. C’est un travail à temps plein, mais j’ai des gens professionnels qui m’aident.

Je ne comprends pas pourquoi l’aide psychologique est si difficile à obtenir. Toutes les étapes à franchir pour simplement voir un psychologue et dire : « Ça va pas. » Il y a heureusement de nombreuses lignes d’écoute et des organismes d’aide qui peuvent être le premier recours. Ne perdez pas espoir, le chemin est long, mais l’arrivée en vaut la peine.

 Valérie_réviseure

 

 

 

 

 

 

N’oubliez pas que si vous avez besoin d’en parler, il existe des ressources :

Centre de prévention du suicide 1-866-277-3553

Centres de crises : Santé Montréal

2 Comments

  • Emma

    Bonjour Karine,

    J’avais envie que tu saches que j’attends tes chroniques à toutes les semaines avec beaucoup d’impatience. J’ai fait le choix de consulter une psychothérapeute dans les dernières semaines entre autres parce que je suis tombée sur tes textes, sur ton histoire. Tu m’as fait réfléchir… Beaucoup! Et tu mets en mots ce que je ressens. J’arrive donc à voir plus clair dans ma vie et tu y es pour beaucoup.

    Merci!
    Emma

    • folieurbaine

      Je suis vraiment touchée par ton message et je suis heureuse de savoir que tu est allé chercher le support que tu as besoin.
      – Karine

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