Luke, je voudrais te dire 90210 fois merci

Cher Luke,

Si tu savais comme j’ai l’impression que la dernière chaîne qui me rattache à mon adolescence vient de se briser.

Après le décès, trop jeune lui aussi, de Patrick Swaze, tu étais le dernier doux souvenir de ma vie amoureuse à l’écran.

Il y a bien Leo, qui me promet d’être aussi insubmersible que le Titanic, mais je préfère ne pas y penser.

Mon cœur est beaucoup trop accablé par cette douleur qui me bouleverse depuis ton décès.

Pourtant…j’avais bien lu les nouvelles la semaine passée relatant ton AVC. Mais je me disais que si Dylan avait pu éviter la mort à plusieurs reprises dans Beverly Hills, tu pouvais déjouer la grande faucheuse aussi souvent que ton personnage.

Mais je suis bien placée pour savoir qu’un AVC, ça fait mal, que c’est dévastateur et qu’on passe rarement à travers. J’ai connu assez de personnes qui n’y sont pas parvenues non plus.

Mais j’ai mis cette nouvelle bien loin dans un petit coin de ma tête et j’ai eu confiance que tu t’en sortirais sans séquelle.

Le matin de ta mort, j’ai entendu à 2 reprises ma chanson préférée. Pas la chanson du moment sur laquelle on scande : « c’est ma toune!!!! » avec une petite voix haut perché.

Non, MA chanson préférée de tous les temps : Losing my religion, du groupe R.E.M.

Celle qu’on entend dans la Porsche de Dylan quand il se fait sacrer là par Brenda dans la deuxième saison de Beverly Hills. La chanson qui joue quand elle lui dit : « Je t’aime, mais ça va trop vite nous deux. »

Probablement ma scène préférée de toute la série.

Tout y était.

La voiture de rêve sur le bord de la plage un soir d’été, la chanson de circonstance, un beau garçon qui s’ouvre sur ses sentiments et une belle adolescente qui s’interroge sur ce qu’elle veut vraiment. Pour ceux qui ont envie de se replonger dans ce moment magique, c’est ICI.

Te dire combien de fois je me suis imaginée à la place de Brenda. À tes côtés, dans le creux de tes bras, à rassurer le petit garçon qui a manqué d’amour dans sa famille absente. Comme l’a fait si souvent Brenda par la suite, avant que Kelly te fasse tourner la tête et que je commence à lui en vouloir jusqu’à la saison 10.

La chanson que Brenda écoute en boucle lorsque Dylan fait son choix final entre les deux. Celle qu’on entend du début à la fin de l’épisode 20 de la saison 3, l’épisode où elle rêve secrètement de couper les longs cheveux blonds de Kelly pour se venger de lui avoir volé son chum.

Je n’ai peut-être pas besoin de te donner autant de détails, je sais que tu t’en rappelles. Mais ça me fait du bien d’évoquer les souvenirs et revivre les épisodes que j’ai encore précieusement sur une vingtaine de vielles cassette VHS qui sautent parce que le ruban est abîmé.

Ben cette chanson-là, elle m’accompagne dans toutes mes playlists depuis plus de 20 ans maintenant. J’ai même stipulé que c’était LA chanson que je voudrais entendre en boucle sur une île déserte et celle que je veux voir les gens fredonner à mes funérailles.

Alors ce matin-là, je l’ai entendu deux fois. À la maison et dans ma voiture.

Il fallait que ce soit un signe.

C’est ce que je me suis dit quand mon fil Facebook s’est mis à diffuser l’information en continu.

Mon Dylan n’était plus.

Le garçon le plus sexy que je connaisse avec son front plissé et sa cicatrice au sourcil.

Celui que j’ai probablement recherché toute ma vie dans mes relations amoureuses.

Celui qui a fait le geste le plus romantique que j’ai vu au petit écran.

C’était lors de l’épisode de la Saint-Valentin où il invite Brenda à voir une pièce de théâtre et à l’accompagner pour donner du sang. J’ai beau passer en revue tous les téléromans que j’ai regardés, il n’y a pas eu une scène d’amour pour égaler ça à mes yeux.

Celui qui m’a ému aux larmes quand sa fiancée a été tuée, quand son père est mort (mais pas mort…seuls les vrais s’en souviennent).

Celui au regard le plus expressif, mais à la fois mystérieux. Celui qui a fait battre mon petit cœur innocent au début et écorché par la suite.

Merci Luke pour ces 90210 souvenirs qui m’accompagneront toute ma vie.