Est-ce que je suis la seule qui pleure pour un oui ou un non?
Celle qui peut être émue par un coucher de soleil, une vidéo de mariage, une histoire triste ou touchante?
Celle qui regarde un moment banal et qui sent, malgré tout, les larmes lui monter aux yeux de manière inexplicable?
Celle qui voit son corps secoué de gros sanglots quand elle est seule avec son chagrin, sa trop grande fatigue accumulée ou simplement parce qu’elle vient de voir une énième scène d’amour?
J’espère bien que non.
Parce qu’une bonne crise de larmes, selon moi, c’est thérapeutique. Ça fait du bien, même si ça fait mal.
C’est laisser l’émotion nous submerger et l’évacuer à coup de larmes qui perlent au coin des paupières. C’est accepter de ne pas avoir envie de refouler ce qu’on ressent et le laisser sortir afin que ça ne nous ronge pas de l’intérieur.
Les larmes des autres me touchent, les miennes peuvent aussi les attendrir. J’ai parfois envie de consoler, j’ai le réflexe de vouloir effacer l’eau de leurs traits. Je peux aussi les encourager à les laisser couler un petit peu plus encore, question qu’elles ne soient pas plus intenses la prochaine fois.
Je peux même dire que j’aime me laisser atteindre par les situations qui pourraient potentiellement me faire pleurer. J’ai un peu peur de ne plus avoir de raisons de pleurer.
C’est fou comme ça. Je n’y peux rien, les crises de larmes sont pour moi une émotion en tant que telle. C’est aussi justifié de passer une heure à pleurer que de regarder un épisode d’une série télé. Ok, ce n’est peut-être pas aussi divertissant, mais on ressent tout de même des bienfaits à se mettre en petite boule pour pleurer. Les tensions se relâchent, la tête devient un peu lourde et les paupières se boursouflent, mais on se sent souvent mieux après une bonne crise de larmes.
Ou pire, c’est selon.
Mais je crois sincèrement que celles-ci affaiblissent l’ardeur de la douleur. Qui n’a pas déjà pleuré un amour perdu en écoutant une chanson triste? C’est souvent la fatigue ressentie après le déversement de larmes qui nous fait réaliser qu’il est temps d’aller dormir et de mettre sur pause notre chagrin le temps de reprendre des forces.
Qui ne s’est pas déjà endormi parmi les papiers mouchoirs, le corps brisé par la douleur, les yeux complètement ensevelis sous des torrents d’eau? On a beau trouver la situation insupportable, la douleur est là pour nous prouver qu’on existe. Que ce qu’on a vécu est réel.
Qui n’a pas déjà versé de larmes sans arriver à expliquer pourquoi? Les vannes s’ouvrent, les mots restent bloqués au fond de la gorge et les gouttes inondent nos joues sans qu’on puisse les retenir ou les dissimuler en mettant ça sur le compte d’une poussière dans l’œil.
Pleurer, c’est l’fun. Ou pas. Mais quelque part, peu importe la raison, ça fait du bien.