orthodontie

Mon histoire d’orthodontie qui s’est mal passée

Au secondaire, on m’offrait des carottes. Oui, des carottes. On m’appelait petit lapin à cause de mes grosses palettes très avancées. Mes dents étaient vraiment croches, mais c’était hors de question que je porte des broches. Ma mère m’avait amenée chez l’orthodontiste pour une évaluation et en plus des broches, je devais me faire opérer. Je n’ai rien voulu savoir. Pourquoi ? Simplement parce que les personnes avec des broches à mon école étaient encore plus sujets de moqueries que mes palettes et moi. J’avais déjà du mal à vivre cette intimidation, je ne voulais pas que ça empire. Je dois dire qu’aujourd’hui encore, je regrette ma décision d’adolescente de 14 ans !

C’est vers l’âge de 19 ans que j’ai commencé à avoir mal à la mâchoire, mais de manière régulière. Ça devenait de plus en plus insupportable. C’est à 21 ans que j’ai pris la décision de prendre rendez-vous avec un orthodontiste pour une consultation et entamer un traitement d’orthodontie. En plus de ne pas avoir des assurances qui couvraient autant que celles de ma mère à l’époque, je devais subir des petites interventions avant d’avoir les broches. J’ai dû me faire extraire mes 4 dents de sagesse qui n’étaient pas encore sorties. Ça ne s’est pas très bien passé puisque j’ai fait une infection suite à l’opération et que la guérison a été longue.

Par la suite, j’ai eu un appareil pour mon palais. Juste à y repenser, j’ai mal. Chaque jour, ma mère devait enclencher une clé et tourner. Ceci était pour élargir mon palais qui était trop étroit. La première fois que ma mère l’a fait, mon menton, mon nez et mon front ont craqué, ce fût très surprenant. Plus les semaines avançaient, plus mes palettes divorçaient. Je n’avais jamais eu d’espaces entre mes dents, mais là, mon petit doigt pouvait facilement s’y glisser. En même temps que cet appareil, mon orthodontiste avait installé des broches sur mes dents d’en bas, mais pas sur les 4 dents du centre. Elles étaient tellement croches qu’il a dû installer un bidule qui ressemblait à un ressort. Je ne me souviens pas à quoi ça servait, mais ça faisait mal en esti ! Chaque fois que je riais et que les ressors s’écartaient un peu, ma lèvre du bas se retrouvait coincée. Bref, j’ai abusé de la cire orthodontique.

Après près d’une année, j’avais des broches sur toutes mes dents et des rendez-vous aux huit semaines pour changer les fils, nettoyer et entretenir. Mes boîtiers étaient transparents, chose qui était quand même très nice. Je payais moi-même mon traitement qui était quand même cher pour une étudiante universitaire. Heureusement, j’ai commencé un emploi temps plein avant la fin de mes études.

Mais tout a basculé. Mes dents étaient de plus en plus belles, j’étais contente. J’avais tellement hâte de tout enlever. Ça faisait bientôt cinq ans que j’avais commencé mon traitement, j’étais tannée, j’avais hâte de ne plus avoir de broches et de pouvoir enjoy mes belles dents droites et surtout le fait que je n’avais plus du tout mal à la mâchoire. Lors d’un rendez-vous, mon orthodontiste m’annonce que mon traitement est terminé. Cependant, il n’est pas satisfait du résultat. Pour lui, il faudrait une opération pour faire avancer ma mâchoire du bas afin d’éliminer l’espace créé entre mes deux mâchoires. En me regardant dans le miroir, je réalise qu’il a raison. Encore aujourd’hui, je ne sais pas si je me suis laissée influencer, mais je regrette grandement ma décision. J’ai donc confirmé mon choix, allons-y pour l’opération. Il m’indique alors que je dois me faire arracher quatre dents supplémentaires et rencontrer un chirurgien. Je vous évite les détails, mais les coûts allaient jusqu’à 3 000 $, avec une longue convalescence et un petit risque d’engourdissement permanent au menton. La semaine d’après, je me faisais arracher quatre dents en pensant que, plus vite c’était fait, plus vite j’allais me faire opérer. NON. Six mois plus tard, j’attendais encore. Les espaces devaient se refermer. Je pleurais presque chaque jour et chaque rendez-vous devenait de plus en plus difficile. Je commençais à déprimer de plus en plus. Lors d’un rendez-vous où j’ai demandé à mon orthodontiste combien de temps encore cela prendrait avant que mes dents soient prêtes, il m’a dit que cela pouvait prendre encore une année. J’ai décidé que c’était fini, que je n’en pouvais plus, presque sept ans, c’était trop.

J’ai tout fait enlever, mon orthodontiste a refusé de m’installer un fil puisqu’il disait qu’on le verrait entre certaines craques de dents sur les côtés. J’avais un appareil que je devais porter la nuit pour pas que mes dents bougent.

Je suis tombée en dépression.

J’ai cessé de porter mon appareil.

Mes dents ont bougé et bougent encore depuis maintenant cinq ans. Mes palettes ont décidé de divorcer encore, mais de façon permanente.

Sur toutes mes photos avant 2015, je ne souriais jamais avec les dents. Aujourd’hui je souris toujours, même avec les dents croches. Elles sont tellement moins pires qu’avant mon traitement orthodontique, mais je suis déçue de ne pas avoir eu le résultat parfait. Ma mâchoire recommence à me faire souffrir depuis l’automne. Je ne me sens pas assez forte pour débuter de nouveau un traitement. Ce n’est pas tant une question d’esthétique, mais plus de bien-être. Je sais que j’ai une partie de responsabilité dans la fin de mon traitement, mais j’aurais aimé être mieux accompagnée et informée. C’est un investissement de plusieurs milliers de dollars que j’ai fait dans un traitement non terminé.

Dans la vie on prend des décisions, des fois ça tombe bien, des fois on les regrette !

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