l'anxiété du déconfinement

L’anxiété du déconfinement

Le déconfinement n’est plus graduel aujourd’hui. On est tous sortis de chez soi et, pour certains, c’est comme si la pandémie n’avait jamais existé. Dès que le gouvernement a assoupli les règles, c’est comme si on avait annoncé que les Costco offraient le papier toilette gratuitement. Tout le monde s’est garroché PARTOUT où c’était possible d’aller : restaurants, bars, clubs, magasins, etc. Moi-même, je suis allée au IKEA et au Village des valeurs. J’essaie de ne pas entrer dans le jugement avec mon angoisse, mais on s’entend que certaines personnes ont exagéré et n’ont pas été très très prudentes (allo les partys COVID).

Retrouver un semblant de vie normale, c’est positif, oui. Mais c’est aussi anxiogène pour certaines personnes. J’en fais partie. J’ai passé quatre mois seule dans mon appartement, loin des miens. Depuis quelques semaines, je revois certaines personnes. Mais on dirait que ça me stresse, ça me rend nerveuse. Heureusement que je suis entourée de gens qui comprennent et qui ne me jugent pas dans mes angoisses. C’est normal de ne pas sauter de joie et de recommencer comme avant. On a tous le droit de prendre notre temps. D’y aller à notre rythme.

Pour ma part, voir trop de gens ne pas respecter les règles, se rassembler trop près les uns des autres, se coller, prendre des selfies sans couvre-visage, joue contre joue, ben ça me fait peur. Je ne peux m’empêcher de penser aux 5 340* personnes qui ont perdu la vie, au Québec seulement. Je suis d’accord que de reprendre le cours normal de la vie peut faire du bien, mais je crois qu’il ne faut pas oublier les humains qui sont décédés et, par respect pour l’ensemble des humains avec qui l’on cohabite, respecter les règles mises en place. On ne peut tout simplement pas retrouver ce qui existait avant le confinement. Il faut apprendre à s’adapter, à s’ajuster, mais surtout à ÉCOUTER et RESPECTER.

En ce moment, c’est le free-for-all et je n’arrive tout simplement pas à comprendre comment des humains peuvent avoir aussi peu d’estime envers d’autres humains. Pourquoi prendre des risques ? Pourquoi ? J’ai dû faire un immense ménage dans mes réseaux sociaux parce que j’étais stressée de voir autant de gens se foutre des mesures mises en place. Je n’écoute pas les nouvelles, ou bien je filtre, parce que tout ce qui entoure les manifestations anti-masques vient me tordre les tripes.

Mon anxiété est rendue à un tel niveau que j’aimerais aller donner une couple de claques derrière la tête de beaucoup de gens. Avec des gants évidemment.

Alors non, je n’irai pas à ton anniversaire si tu invites trop de gens. Je n’irai pas non plus prendre un verre dans ta cour si, en une semaine, t’as fait des câlins à douze de tes ami.es. Je fais ma part en encourageant les entreprises d’ici, mais à distance. Alors non, je n’irai pas prendre une bière dans un bar avec toi. Je vais me commander de la nourriture et m’acheter un vin québécois et rester dans le confort de mon appartement. Je n’irai pas non plus en Gaspésie, je suis capable de mettre une croix sur mes vacances et de rester dans ma ville pour éviter d’envahir celle des autres. Oui ça peut sembler intense, négatif, radical. Mais je prends la pandémie au sérieux. Parce que, oui, on est encore DANS UNE PANDÉMIE.

J’ai hâte de prendre dans mes bras les gens que j’aime. Mais je vais attendre, encore, faire attention et y aller un jour à la fois. Pis ne te sens pas mal d’avoir peur du contact humain, tu n’es pas seul.e ! 

Karine signature1
Mathilda profil

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